vendredi 25 août 2017 - par C’est Nabum

Une fête authentique

La truite frétille à Saint Aignan le Jaillard.

La pisciculture Ollivier est installée dans un cadre enchanteur au bord de la rivière Sange qui va se jeter quelques kilomètres plus loin dans la Loire non sans avoir alimenté les douves du château de Sully-sur-Loire. Enfant, c’était un de mes lieux de balade préféré. Quand le soleil dardait, nous y trouvions la fraîcheur et l’ombre tout en profitant de l’onde pure.

La famille Ollivier est venue s’y installée, d’abord avec l’activité de forage du père avant que Dany ne se lance dans l’élevage de truites. Une activité somme toute très traditionnelle si ce n’est que le diable de bonhomme a souhaité faire de ses produits une référence gastronomique. La transformation des poissons est ici, élevée au rang d’art culinaire avec une grande variété de déclinaisons toutes plus succulentes les unes que les autres. Quand arrive la période des œufs, il produit une pure merveille de saveur avec une recette qui lui vient d’Europe occidentale. Je ne vous dis que ça !

Chaque année, le premier dimanche du mois d’août, Dany réunit autour de lui et de son domaine une armée de bénévoles pour des portes ouvertes qui sont devenues au fil du temps et du succès, une véritable fête grand public. De sa seule initiative, il a su créer une grande manifestation populaire bien dans l’esprit des grands rassemblements d’autrefois. Tout y est pour accueillir, distraire, nourrir et réjouir le très nombreux public qui s’y presse désormais.

Les uns, les plus gourmands sans doute, pêchent la truite qui ici ne se fait pas prier pour venir remplir les seaux ensuite pesés. Ils repartent bien vite pour aller ranger au frais leurs prises avant que de revenir participer aux festivités. Les autres s’amusent des grimaces des pêcheurs occasionnels quand il s’agit de décrocher le pauvre poisson ou bien de le rattraper au moment où il cherche à regagner son refuge. Papis et mamies, enfants et estivants en tenue inadéquate, se transforment ainsi en pêcheurs d’opérette pour le plus grand plaisir des spectateurs un peu moqueurs.

Tous se retrouvent à table. Il y a largement de quoi faire ses emplettes avec des produits locaux ou régionaux, tous de bonne qualité, proposés par des camarades de marché de Dany, sélectionnés sur le critère qui lui convient le mieux : l’authenticité du goût. Naturellement le stand des produits dérivés de la truite est celui qui reçoit le plus d’acheteurs.

L’incontournable barbecue ne sent ni la merguez, ni la frite. C’est un vrai bonheur que d’échapper à ces effluves habituelles dans les grands rassemblements de ce type. Ici, ce sont des filets de truites qui mijotent en papillotes, baignant dans une crème à la moutarde du meilleur effet. La pomme de terre se met au diapason, en cuisant à l’étouffée façon gratin dauphinois. Les tables sont prises d’assaut, les convives se mélangent dans un joyeux désordre à la bonne franquette.

Une fanfare accompagne les mangeurs. La bonne humeur est de rigueur d’autant plus que les vignerons de Sancerre et des coteaux du Giennois se font le devoir d’abreuver certes avec modération, nos joyeux lascars. Tout le monde a les joues rouges, le verre à la main et le bonheur au cœur : un grand banquet gaulois dans cette terre aux légendes celtes.

Un grand gaillard dégingandé vient apporter son petit grain de sel en disant quelques histoires à dormir debout, accompagné à l’accordéon par un vieux monsieur malicieux. On se gausse, on s’amuse, on l’écoute finalement en faisant taire les bruits de mastication. Puis le récit terminé, tout le monde reprend son activité à haute teneur calorique.

Plus loin, un artiste sculpte à la tronçonneuse des personnages tandis qu’un autre crée des bijoux et qu’un peintre saisit l’instant pour l’immortaliser. Rien de bien original, me direz-vous, si ce n’est que tout s’y déroule dans la plus parfaite harmonie et dans un décor enchanteur. Des artisans font l’étalage, vantant leurs produits sans ostentation.

La fête est entièrement privée, sans la moindre présence policière, sans service d’ordre ni haut-parleur tapageur. C’est là l’immense mérite de la joyeuse bande que d’avoir créé une fête familiale ouverte au grand public dans un esprit de totale confiance et de parfaite concorde. C’est certain, je reviendrai l’année prochaine.

 

Frétillement leur.

Photograhies de la République du Centre



19 réactions


  • juluch juluch 25 août 2017 13:10

    Attention de ne pas tomber à l’eau, la rive n’est pas loin !!


    bonne libation !!

  • Henry Canant Henry Canant 25 août 2017 23:48

    Nabum,

    Comme le dit si bien Robert Lavigue, cela ressemble plus à une vente publicitaire de truites d’élevage.
    Ton cerveau un peu perturbé y voit à hymne à la vie alors qu’il ne s’agit d’écouler contre espèces trébuchantes de pauvres animaux élevées dans un milieu concentrationnaire où le but est de les éradiquer sur un grille pour le plus grand plaisir du poête et conteur Nabum, second contributeur d’agoravox selon ses dires.
    J’ai honte pour toi et encore plus pour ceux qui ont voté pour cet article inhumain.

  • Bernie 2 Bernie 2 26 août 2017 00:14

    Si notre ligérien pouvait s’étouffer avec une arête, ma foi, ce serait la vie qui continue où s’arrête, mais juste pour lui.

    Mais de toutes ces pseudos histoires de la Loire, que rien lui échappe. Que pense t’il des cyanobactéries qui envahissent ce fleuve ?


  • Henry Canant Henry Canant 26 août 2017 02:17

    Nabum,

    L’incontournable barbecue ne sent ni les merguez ni la frite. 

    Insupportable racisme, stigmatisation et amalgame islamophobe envers nos frères musulmans et nos pieds noirs.
    Un rejet inadmissible de la culture du Sud et de l’apport de nos immigrés du Maghreb.

    Je n’ai jamais lu ici ou ailleurs de tels écrits incitant à la haine pour tout ce qui est au Sud de la Loire.

  • Aristide Aristide 26 août 2017 12:11

    Une activité somme toute très traditionnelle si ce n’est que le diable de bonhomme a souhaité faire de ses produits une référence gastronomique. La transformation des poissons est ici, élevée au rang d’art culinaire avec une grande variété de déclinaisons toutes plus succulentes les unes que les autres. 


    Ce qui est étonnant c’est cette propension à idéaliser les traditions au point d’ignorer la réalité de la pisciculture actuelle.

    La pisciculture de truites transforme tous les déchets des industries alimentaires à base de poison de mer, entrailles, arêtes, poissons impropres à la consommation humaine, chairs, ... en savoureux aliment pour poisson d’eau douce.

    Ces animaux vivent dans un environnement concentrationnaire qui pose de vrais problèmes tels que la concentration de produits toxiques présents à faible dose dans les eaux mais qui sont concentrés dans les chairs de ces poissons. Il faut ajouter l’utilisation de divers « médicaments » indispensables pour tenir en « bonne santé » de telles populations de poissons en si peu d’espace.

    L’absence de « label » sur tous ces produits succulents est la démonstration de la difficulté de la profession à faire passer un produit purement industriel pour une production artisanale et traditionnelle. Les mêmes difficultés existent sur les huîtres par la concentration des producteurs de naissains, l’hyper spécialisation des espèces, ... et les techniques de grossissement contestables.





  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 1er septembre 2017 16:57

    Amusant, mon compagnon s’appelle Olivier et il y a deux jours, j’ai rêvé que je pêchais une énorme truite dans la Mer du Nord. Ce qui est impossible. La truite est d’eau douce,...


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