Bois d’ébène
"L'esclavage a été un bienfait déguisé", les Noirs sont "indisciplinés", "ignorants". Il est clair, d'après ce que l’on peut lire, que Jon Hubbard considère les Afro-Américains comme des gens paresseux, ignorants, manquant de discipline et qui devraient être reconnaissants d'avoir été réduits en esclavage.
Rassurez-vous, ce n’est pas un extrait du discourt de François Hollande lors du 14e sommet de la francophonie, réuni à Kinshasa. Ces propos sont tirés du dernier livre de Jon Hubbard : Confessions d'un conservateur contrarié. Ce qu'il écrit comme ce qu'il pense est à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Ce n’est pas de la langue de bois (d’ébène).
Dans un article : Le Monde.fr du 12.10.2012
« En France, la loi du 21 mai 2001, dite Loi Taubira, obtenue après une longue mobilisation par des associations, des élus, des artistes et des chercheurs, a constitué un geste de réparation symbolique, historique et culturelle. Le Comité pour la mémoire de l'esclavage, installé en 2004 en application de la Loi Taubira, a contribué à la transformation du regard de la société française sur cette histoire.
En France, la loi Taubira reconnaissant l'esclavage en tant que crime contre l'humanité comportait au départ un article libellé de la sorte : "Il est instauré un comité de personnalités qualifiées chargées de déterminer le préjudice subi et d'examiner les conditions de réparation due au titre de ce crime. Les compétences et les missions de ce comité seront fixées par décret en conseil d'état." Mais cet article a été écarté en commission, et c'est un texte de loi amputé qui a été voté le 10 mai 2001. Aujourd'hui, il est temps de relancer le débat sur les réparations : où sont passés les flux financiers générés par la traite négrière ? Si tout n'est pas réparable, que peut-on réparer cependant ? Comment, et dans quelles conditions ? Comment a-t-on fait à l'étranger ? Que peut-on faire en France ? Autant de questions qui se posent. Il n'y a pas de réponse toute faite, mais encore faut-il que le débat public puisse avoir lieu. »
Reçues à Matignon le 29 mai dernier, des associations ont interpellé le premier ministre sur le sujet, et attendent sa réponse.
Afin de rouvrir le débat sur les réparations liées à l'esclavage, le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) lance un Appel en faveur de réparations financières, éducatives ou mémorielles, "pour discuter de nouvelles actions et politiques publiques, permettant de répondre à l'héritage durable de l'esclavage colonial : racisme anti-Noir, discriminations, inégalités".
Beaucoup de gens l'ignorent également, mais en 1849, au lendemain de l'abolition de l'esclavage dans les autres colonies françaises, des réparations ont à nouveau été octroyées... aux propriétaires d'esclaves.
Les services du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault réfléchissent avec des associations aux moyens de réparer symboliquement et/ou financièrement les conséquences de la traite des noirs, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Ces réunions ont bien eu lieu, a confirmé une source au gouvernement, en soulignant que le terme de réparation était connoté et devrait être modifié.
Les réparations ne seront pas seulement, et peut-être même pas du tout financières mais passeront aussi par la justice, l'éducation... Toutes les pistes sont possibles, a précisé cette source dans les services du Premier ministre.
Dans le cas d’une réparation financière, espérons la transparence. Que l’on ne verse pas d’argent « Au Black » ou au noir, pour rester dans la francophonie.
Rappel : Dès son achat, l’esclave, appelé aussi « bois d’ébène », était marqué au fer rouge aux initiales de son maître.
Illustration : http://www.partagelecture.com/t11991-bester-jean-baptiste-bois-d-ebene.