Ils haïssent les routes départementales

Le Jacobinisme en roue libre
À l’instar de Jean Yanne, notre bon premier ministre et ses sbires haïssent les routes départementales. Nos chers jocrisses urbains forts peu patelins, non contents de mettre au régime sec, de contraindre à prendre la posture de l’escargot dans les migrations quotidiennes les ploucs de la détestable France profonde, les renvoient dans les cordes une fois encore Après un lever de fourches vengeresses qui a mis à mal une décision unilatérale particulièrement mal vue dans les campagnes, le gouvernement a changé son fusil d’épaule.
Vous ne voulez pas conserver la nouvelle limitation de vitesse, qu’à cela ne tienne ! Nous sommes de vrais démocrates. Nous allons vous laisser carte blanche pour revenir sur une mesure qui n’a pas eu l’heur de vous plaire. Nous laisserons aux départements l’opportunité de revenir, s’ils le souhaitent, sur cette mesure de sécurité routière.
Voilà pour la forme car au pays des gogos, il y a toujours une entourloupe pour leurrer les braves gens, leur donner l’illusion de reprendre leur destin en main alors qu’ils se trouvent englués dans les alinéas, les conditions, les réserves, les exceptions qui fleurissent sournoisement dans l’esprit des technocrates de garde. Pour nos fameuses routes départementales qui par essence, sillonnent nos belles campagnes de France, il fallait des esprits retors pour oser poser des règles qui empêcheront tout infléchissement de la mesure. Ce n’est pas demain la veille que les pécores rouleront à nouveau à 90 km/h, foi de technocrate parisien !
Tout d’abord et insidieusement, les canailles mettent en avant la responsabilité que devrait assumer le président du conseil départemental en cas d’accident mortel sur une route revenue à l’ancienne vitesse. L’épée de Damoclès sur leurs tête, leur coupe toute envie d’agir, paralysant ainsi un élu local qui a déjà bien assez de lourdes menaces juridiques sur ses épaules. Plus tordues manière d'instiller un chantage odieux, est-ce possible ?
Puis il y a les exigences qui laissent pantois ceux qui roulent régulièrement sur des routes départementales et non les abonnés des sociétés autoroutières. Ainsi, pour revenir à la précédente limitation, il convient qu’aucun carrefour ne se présente dans les dix prochains kilomètres. Un fantasme de parisiens roulant à tombeau ouvert sur des routes à 3 voies entourées de glissières de sécurité. Où ont-ils vu une route départementale qui ne permet pas d’accéder ici à une ferme ou à une entreprise, là à un hameau et plus loin à un petit village ?
Il faut ne jamais avoir parcouru la France rurale pour envisager une telle réserve. C’est si parfaitement absurde, que c’en devient ridiculement risible. Le mépris de la campagne dans toute sa splendeur jusqu’à ce que surgisse une contrainte supplémentaire qui sidère les honnêtes gens et attestent de la fourberie de ces salopards encravatés.
Les dites routes à requalifier éventuellement à la vitesse de 90 km/h ne doivent jamais, au grand jamais accueillir un engin agricole. Non, vous ne rêvez pas, le gouvernement cautionne l’idée d’interdire l’agriculture à la campagne. Là, c’est du grand art. Nous devrions immédiatement faire une promesse de vote pour ces champions de l’hypocrisie. Établir une telle restriction, c’est faire preuve de l’art consommé de gouverner sans aucune connaissance du terrain.
Ils nous ont roulés dans la farine, ils interdisent maintenant de porter le grain au moulin en prenant les routes départementales après avoir proscrit le passage des moissonneuses et des tracteurs. Faudra-t-il organiser le retour du cheval de trait pour échapper à leur mesquinerie honteuse ? Si tel est le cas, nous saurons recueillir le crottin pour aller le déverser où vous savez …
En attendant, restons sur les routes départementales et boycottons ces sociétés autoroutières qui se sont accaparées un privilège scandaleux avec la complicité des mêmes individus qui prétendent gouverner dans notre seul intérêt.
Départementalement leur.