vendredi 1er juillet 2022 - par C’est Nabum

Le compromis en deux mots

 

Pirouette Galipette

 

Peut-on qualifier de stratégie de diversion cet appel désespéré au compromis que d'aucuns, à l'esprit retord, ne peuvent s’empêcher d'entendre en deux mots ? Telle est la question qui me taraude depuis que son chantre, la main sur le cœur, a lancé sa campagne de débauchage dans les rangs de ses opposants.

Il est clair que les réseaux sociaux n'ont eu de cesse depuis l'affaire Benala, d'évoquer à mots couverts, une prétendue liaison entre le garde et le corps, évacuant le trait d'union pour laisser supposer une liaison entre ces deux-là, un temps inséparables. Les gens sont méchants, ils aiment piétiner les jardins secrets.

Cette affaire pollua grandement le premier mandat. Pour renverser la table, mettre cul par-dessus tête les langues de vipère, la nomination d'une femme premier sinistre, fut une forme de coupe-feu dans un contexte délétère, une pierre dans le jardin d'éden ou une borne à ne pas franchir dans la querelle politique.

Hélas les choses tournèrent en quenouille pour la pauvre Élisabeth. Sa crédibilité fut mise à mal par des résultats peu conformes aux espérances de son camp. Le patron prit donc la parole en surveillant ses arrières, car il devait partir en tournée à l'étranger. « J'en appelle au compromis ! » Son élocution scandée laissa véritablement supposer qu'il était question là d'une pelle et d'une promesse. Ne roulez pas des yeux, écoutez le mieux !

Pourquoi diantre jouer d'une telle confusion ? Pour enterrer les affaires sordides qui, pour ne pas déroger à la tradition d'un gouvernement exemplaire, ont entaché les nominations. Le pouvoir favorisant une position de force ou de prestige qui pousse certains esprits tendancieux à pousser l'avantage pour coucher de nouvelles conquêtes sur leur tableau de chasse. Ladite pelle, sous-entendu dans le propos pestilentiel, ne serait-elle pas convoquée pour enterrer les affaires ?

Mais quelles affaires me direz-vous ? Celles qui pendouillent au nez de quelques ministres, avides de voies escarpées. Faire référence ainsi au Con Promis, constitue dans pareil contexte une réelle maladresse, un manque de tact pour un discoureur sans doute peu enclin à ce genre de pratiques. Le doute m'assaille soudain, qu'il y aurait eu là belle bourde pour celui qui veut conserver la main sans tourner le dos aux difficultés.

Plus délicat encore serait alors la compréhension de cette promesse, agitée comme un hochet pour les vilains opposants à sa volonté jupitérienne. Quel est donc cette offrande qu'il agite devant leur nez, pour leur donner envie de rejoindre la troupe ? Serait-ce une manière fort maladroite de jeter dans les bras de sa première ministre, ces puissants chefs de parti qui sont, tous, des mâles fort réputés pour leur soif de succès ?

Mais alors, cette invitation, cette suggestion exclurait la dame Marine qui ne mange pas de ce pain-là. La seule baguette dont elle use permet de marcher au pas. La piste même dans une impasse, les portes des maisons y sont closes. À moins que ce soit votre serviteur qui ait commis grossière erreur d'analyse et qu'au final, notre grand homme, abandonnant les compromissions, les compositions et les complications, se trouva soudain attiré par les compromis sincères.

Cette fois le doute m'assaille plus encore. Je ne le crois pas en mesure de vouloir changer ses positions. Il restera ferme sur sa ligne de conduite et ce sera aux autres de venir de temps à autres le caresser dans le dos, pour favoriser son désir. Le compromis, en un ou bien deux mots, n'est pas dans ce fameux logiciel présidentiel. Circulez, il n'y a rien à espérer. La grande entente cordiale n'est pas pour demain.

À contre-sens.

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