vendredi 3 septembre 2021 - par C’est Nabum

Les autodidactes du commerce

C'est le métier qui rentre.

Pour de multiples raisons qui sont bien trop longues à expliquer ici, ils n'ont pas profité des lumières des écoles de commerce. Ils n'en ont pas moins tenté l'aventure, renouvelant totalement et sans le savoir les codes de la vente. Bien sûr, cette aventure n'est pas sans risque ni échec, sans déception ni désillusion, sans souci ni dépôt de bilan. Pourtant, ils ont su renouveler totalement les principes et les circuits du commerce traditionnel et en cela, ils méritent ce petit hommage.

Tout d'abord, il convient de préciser pour les tenants de la parité qu'à de rares exceptions, ce créneau commercial est largement majoritairement l'apanage des hommes et plus particulièrement des jeunes hommes. C'est sans doute une manière pour eux de mettre le pied à l'étrier après une scolarité chaotique durant laquelle ils apprirent essentiellement à fréquenter la rue.

C'est fort de cette expérience qu'ils comprirent qu'il convenait de briser le schéma traditionnel de la vente ; ni démarchage à domicile ni pignon sur rue ! Ils comprirent intuitivement que la vente à la sauvette allait les sauver du naufrage que leur promettaient des enseignants qui ne les avaient jamais compris. Ils allaient tenir leur revanche.

Tout ne fut pas simple pourtant. Leur démarche supposait de repenser totalement les circuits d'approvisionnement. Les grandes plateformes, les grossistes et même les grands marchés nationaux ne pouvaient répondre au nouveau format qu'ils allaient imposer. Il fallait penser autrement et si possible échapper à toute forme de fiscalité, cette lourde contrainte qui annihile toute initiative en ce pays.

Ils ne pouvaient logiquement compter sur le transport routier officiel pour s'approvisionner. Enfants de la vitesse, ils avaient compris que réduire les intermédiaires et accélérer les délais de livraison permettait d'échapper au contrôle radar. Malheureusement, leur niveau scolaire approximatif leur a fait commettre une petite méprise. Ce « réduire les intermédiaires » fut compris de manière radicale et disons-le franchement expéditive. Une simple méprise sans doute que nous pouvons leur pardonner.

Pour la vente directe au consommateur, ils pensèrent qu'ils devaient respecter les grands principes du consumérisme moderne. N'ayant pas les moyens techniques d'équiper le quartier dans lequel ils comptaient mener leur négoce de caméras de surveillance reliées à un poste de surveillance, ils établirent un système complexe de guetteurs. L'idée était bonne même si les charges imposèrent à cet effet de solliciter une main d'œuvre très jeune, sans formation particulière ni rétribution précise.

Là encore, quelques petits dérapages furent à déplorer. Une balle perdue peut terminer sa course sur un pauvre gamin qui ne regardait pas du bon côté. Il faut bien qu'il y ait des pots cassés quand on se lance dans une activité nouvelle. Tout cela était parfaitement acceptable compte tenu des bénéfices escomptés et constatés.

Hélas, le succès incontestable de leurs petites entreprises fit des jaloux, des individus voulurent s'implanter là où d'autres avaient établi leur activité. N'ayant rien appris des lois immuables de la concurrence, ils prirent très mal ce qui aurait dû, en toute logique libérale, favoriser le client et la régulation des prix.

Leur régulation à eux fut plus radicale. Ils usèrent de moyens expéditifs pour s'assurer le monopole sur une zone déterminée. La commission européenne n'avait pas prévu que la kalachnikov relevait des principes de régulation de la concurrence. Avec cette réponse surprenante, ils maintinrent les prix en provoquant parfois un petit effondrement du personnel. Un simple ajustement technique aurait-on dit dans les écoles de commerce.

Nous nous alarmons bien naïvement de cette curieuse régulation des circuits de distribution que l'on peut observer à Marseille. Ce n'est que l'expression d'un métier qui rentre pour des autodidactes du commerce de proximité qu'au contraire, nous devrions encourager dans leur apprentissage des lois du consumérisme sauvage. Ils sont encore loin de leur modèle implicite.

Commercialement leur.



26 réactions


  • juluch juluch 3 septembre 2021 11:52

    Marseille et ailleurs....lol !

    Tous le monde est au courant : les élus qui ménagent la chèvre et le choux, les familles qui vivent du travail de leur rejetons, les islamistes qui trafiquent également..

    Bref c’est l’arlésienne.

    pour y mettre fin c’est par le fer et par le feux en tapant fort.....les sarko, flamby, macron 1er n’y sont pas attelés....et ça restera comme ça.


  • Gégène Gégène 3 septembre 2021 15:01

    Quand on vend des trucs à fumer, quoi de plus normal que de fumer la concurrence  smiley


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 septembre 2021 15:54

    Méthode Duterte ?


  • zygzornifle zygzornifle 4 septembre 2021 09:10

    Bien sûr, cette aventure n’est pas sans risque ni échec, sans déception ni désillusion, sans souci ni dépôt de bilan

    Pas plus que ceux qui sortent des écoles, la théorie et la pratique sont 2 choses différentes, je l’ai vu pendant de nombreuses années ou les « moi je » se sont ratatinés lamentablement .... 


  • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 4 septembre 2021 13:06

    Il y a trois types de personnages.

    Les créateurs du présent et du futur que l’on peut associer religieusement à des dieux,

    Les vendeurs que l’on peut associer religieusement à des prophètes, des messies ou autres noms du même type en faisant la promo des premiers pour que les suivant sont appâtés en fonction de leur charisme, des atouts miraculeux.

    Les clients que l’on peut associer à des ouailles, des croyants.

    Je suis dans la première catégorie.


  • L'apostilleur L’apostilleur 4 septembre 2021 14:52

    Marseille ville de voyous hypocrites, des maires successifs depuis des décennies jusqu’à la sénatrice communautariste qui prospèrent sur une pauvreté, terreau du banditisme.

    Toutes les promesses des présidents et la générosité nationale n’y suffiront pas, les mentalités doivent changer. L’absentéisme est une spécificité régionale qui plombe Marseille aussi. Les grévistes dockers ont réussi depuis longtemps à détourner leur travail vers les grands ports du nord de l’Europe. 

    Quant à l’OM et sa longue période de magouilles ...

    Marseille (ou les écuries d’Augias), attend depuis longtemps son nouvel Hercule


  • Polity 6 septembre 2021 14:37

    A l’heure où tout le monde pleure ses libertés perdues, la seule solution apportée au chaos sécuritaire engendré par les lois criminelles de la prohibition, consiste à ignorer la réalité et à balayer toute forme de d’opposition qui puisse mettre un terme au trafic et à la persécution inacceptable de millions de nos citoyens. De fait le débat anti-démocratique ne compte de ceux qui en savent le moins et en parlent le plus, juste pour ne rien changer, voire aggraver l’échec total d’une répression liberticide impopulaire.

    Nos commerciaux de l’audace ne font que fournir une clientèle qui sera toujours là, y compris sans la participation de nos compatriotes, sachant que l’état est libre de ne pas considérer les 70 % de Français favorables à la légalisation du cannabis, que ce dernier est légal outre atlantique et coté en bourse à Wall-street (Marijuana Value Market... vérifiez par vous-même), et dont le Maroc (ennemi des prohibitionnistes) légalise à son tour le commerce de « la drogue » qui rends malade les saintes-ni-touches et mijaurées de la classe politique dirigeante minoritaire.

    Cependant, malgré les mesures de répression anti-constitutionnelles engagées contre près de 20 millions d’usagers de « drogue » Français, les élus responsables des crimes qui ont votés ces lois et du trafic sur notre territoire, se permettent d’accuser nos concitoyens stigmatisés d’être les responsables du trafic… Hors sans lois de prohibition, le trafic n’existe pas ! Et d’autre part, les accusés ne peuvent êtres les responsables de lois auxquelles ils n’ont pas pu participer par un déni de démocratie organisé (pas de consultations publiques, pas de sondages et pas de référendums).

    Somme toute, les Français n’ont pas l’intention de se soumettre à la dictature de privation de cannabis organisée par le mensonge et l’ignorance de l’état, car l’auto-culture en développement n’attends pas le bon vouloir du législateur, et c’est déjà le projet de reprise économique envisagé pour mettre un terme à cette incurie qui ressemble de plus en plus à un génocide culturel, qu’à la bienfaisance d’une politique de santé publique (ou l’alcool et neuroleptiques plus dangereux ne sont pas prohibés). Cela bien-sur, sans compter sur les prochaines élections dont l’issue sera assurément la même que les fois précédentes...



    • C'est Nabum C’est Nabum 6 septembre 2021 16:47

      @Polity

      Le trafic est voulu pour assurer la paix sociale dans les quartiers

      le mensonge est la seule forme de gouvernance de nos responsables
      Les seuls coupables, les citoyens

      La farce n’a que trop duré


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