jeudi 23 mars 2023 - par C’est Nabum

Qui ne dit maux qu’on sent

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L'air putride de la fin de règne !

 

Il s'était rêvé grand réconciliateur d'un peuple qu'il entendait mettre en marche vers un avenir radieux. Il avait eu cette révélation un jour de 8 mai alors qu'il suivait la pucelle dans sa procession glorieuse. Des voix lui avaient soufflé ce merveilleux projet tandis qu'il déclenchait l'hystérie dans un cortège qui changeait d'objet de dévotion.

Le souffle johannique le poussa si fort qu'il crut en sa bonne étoile, renversa des montagnes et bouta les caciques de la politique hors d'état de nuire (provisoirement, avant qu'ils ne le rejoignent du reste). Victoire totale, écrasante qui allait redistribuer, les cartes, inventer un nouvel avenir et redonner confiance à une population lasse des querelles et des déchirements.

Il ne tarda pas à laisser transparaître sa véritable nature. Le petit page sorti de nulle part, le gentil premier de classe et le jeune premier n'était en fait qu'un représentant servile de la grande bourgeoisie, des banquiers et des capitalistes. Malgré tout, sur sa bonne mine, des nouveaux venus de la politique crurent en son pouvoir charismatique et avalèrent toutes les couleuvres. Ils allaient entretenir par les votes irréfléchis le serpent qui semait son venin du mépris populaire.

Les mesures les plus honteuses profitèrent aux plus privilégiés, ceux-là même qui avaient financé la campagne éclair de ce pantin dérisoire. Le peuple eut un énorme coup de fièvre jaune, une poussée de colère et de lucidité. Il fut ramené à la raison par la force brutale d'une répression éborgnant et mutilant au hasard tandis que le prestidigitateur fit semblant de lancer le débat pour infléchir sa feuille de route.

Puis ce fut l'épisode d'une pandémie qui démontra le peu de cas que ces gens-là faisaient des libertés. Il ne faisait plus aucun doute que nous vivions désormais en Monarchie. L'expression du peuple étant systématiquement étouffée par des godillots qui marchaient sur le menu fretin pour écraser toute expression discordante.

Malgré la révulsion viscérale que ce triste sire déclenchait chez de plus en plus de braves gens, la stratégie du pire fonctionna encore à merveille. Il retrouva son trône et sa morgue en agitant l’épouvantail de service, fille du précédent repoussoir. Un vote sans gloire, un désaveu massif dont il ne retint aucune leçon en dépit de rares paroles modestes.

Mais chassez le naturel, il revient au galop. Sa haine viscérale pour le peuple qu'il gouverne a repris de la consistance en dépit d'un soutien parlementaire des plus fragiles. Les godillots malgré tout sont restés cette terrible force de nuisance en votant les yeux fermés ce qui les aurait horrifiés avant qu'ils se lancent dans cette aventure.

Certes, ils continuent à fermer les yeux, à se boucher les oreilles, ces gentils toutous de leur maître mais comment peuvent-ils ignorer les effluves de la putréfaction de la démocratie nationale ?Ils n'ont donc pas la plus petite parcelle d'humanité pour ainsi sauter dans le vide avec leur gourou, leur âme damnée, ce Satan du grand capital.

Ils ont aboli le peuple tout en le condamnant aux travaux forcés, leur glissant des chaînes aux pieds pour continuer à traîner le boulet de l'Élysée. L'humiliation ne peut durer éternellement, sa Marie-Antoinette doit bien le savoir, elle qui se prétend encore humaniste dans cet univers d'économistes froids et véreux.

Vous êtes insensibles aux maux qui s'élèvent de cette populace que vous n'avez de cesse de martyriser. Les leçons de l'histoire ne vous servent donc jamais ? Il y eut la jacquerie des gilets jaunes. Cette fois votre « bon prince » vous conduit directement à cette révolte qui tournera en tragédie ou en révolution. Prenez bien garde de ne pas cautionner l'usage de la force qui sera l'ultime recours d'un Monarque aux abois. Vous en subiriez personnellement les conséquences, il ne peut en être autrement.

À contre-vent.



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