samedi 15 novembre 2008 - par Pierre JC Allard

Un million pour Sarkozy

Bonjour, les cousins français


Coucou ! C’est moi qui m’étais plaint de la façon dont le Nouvel Obs avait traité Carla … Je récidive. Français, Françaises, en vérité je vous le dis : il est malsain que vous soyez si mesquins avec vos dirigeants. Il n’est pas normal que vous ne donniez pas, bon an mal an, un million d’euros à votre président.

De quoi j’me mêle ? Si je viens vous parler finance, c’est que que j’ai comme vous l’héritage mixte de Jacques Cœur et de Surcouf, mais aussi parce que vous saurez, Mossieu, que je suis Canadien. Moi qui vous parle, j’ai marché à Montréal sur le bout de trottoir de la Place Victoria que traverse souvent, par beau temps, pour aller de sa limousine à son bureau, l’homme qui s’est précipité à la cuisine pour régler l’ardoise, le soir du 6 mai au Fouquet’s.

J’ai même déjà vu, derrière les rideaux, la silhouette de Paul Desmarais. Ce n’est pas rien. Combien de vous avez frôlé de si près un Grand-Croix de la Légion d’honneur ? Et pas n’importe lequel, celui qui s’y connait en fric. Donc, si je vous parle finance et politique, vous saurez que je sais de quoi je parle. Je veux vous parler finance et politique, plus précisément, de corruption.

On jase de démocratie et des détails de son fonctionnement, en oubliant qu’une conséquence de la démocratie est de donner le pouvoir politique a des gens qui ne sont pas toujours riches, dans un monde où la richesse achète presque tout. De là à penser que le pouvoir politique est à vendre, il y a un pas à franchir que je ne franchirai pas, car ce trottoir est bien achalandé. Je dirai simplement, comme Surcouf, qu’on ne devient pirate que pour avoir ce qui nous manque et que je trouve gênant que les oints du Seigneur Peuple soient si imprudemment induits en tentation.

Ils sont aiguillonnés vers le péché avec d’autant plus de perversité, qu’on les prive du minimum dont doit jouir un homme de pouvoir. Parce que vraiment, là, les cousins, côté rémunération, vous êtes d’un minable… Vous n’écoutez pas CNN, comme tout le monde ? Tous ces financiers qu’on désigne aujourd’hui à la télévision à la vindicte populaire, pour le dérapage de l’économie, touchaient chacun en salaires et primes 10, 50, 100 millions de dollars par année. Comment osez-vous parler en milliers d’euros de la rémunération du Président de la République ?

Et si on traite ainsi le chef, imaginez l’indigence des ministres, la misère des hauts fonctionnaires ! Il faut combler les décideurs publics. Le salaire des décideurs publics, nommés ou élus, doit être doublé ou triplé ! Être un mandataire du peuple et décider en son nom doit être le plus prestigieux des emplois et il doit s’y rattacher un salaire exceptionnel.

Si on veut que leur enrichissement se fasse ailleurs que dans des comptes en Suisse, il faut que la rémunération des décideurs responsables de l’État augmente de façon spectaculaire. Les sommes nécessaires pour leur consentir ces salaires décents sont insignifiantes en regard des budgets de l’État et tout avantage financier raisonnable qu’on pourrait leur consentir est négligeable, si on le compare au coût d’une seule mauvaise décision de l’État.

Pourquoi cette aberration d’un salaire parcimonieux à ceux qui devraient être le mieux rémunérés ? Et le plus bête, c’est que ce n’est pas faute de moyens que les décideurs publics sont si mal payés, mais à cause d’un vieux fond de puritanisme qui voudrait laisser croire qu’ils sont parfaitement désintéressés et ne veulent PAS s’enrichir.

Cet angélisme naïf est délétère pour la démocratie, car c’est une corruption rampante et tolérée qui vient nous dire chaque jour que ce n’est pas vrai. Or, on ne peut imaginer crime plus néfaste dans ses conséquences sociales que de mettre à profit un mandat reçu de toute la société pour toucher un pot-de-vin et sacrifier les intérêts et les espoirs de milliers ou de millions de personnes qui vous ont fait confiance.

La corruption est le péché de Judas, le péché des « félons qui, s’étant acquis la confiance d’un autre, se servent de cette confiance pour tromper celui qui la leur a accordée et lui nuire en en tirant profit ». Dans l’Enfer de Dante, ce sont ces félons qui sont dans les bras mêmes de Satan.

La corruption est la maladie mortelle de la démocratie. Pourtant, elle est souvent accueillie aujourd’hui avec un haussement d’épaules. Pourquoi ? Parce que le citoyen sent confusément que les dirigeants ont une possibilité de s’enrichir bien au-dela de leur traitement et se dit in petto que lui-même… Bref, qui volerait un œuf est bien peu enclin à s’émouvoir de leurs indélicatesses.

Mais si le politicien ou le fonctionnaire coupable avait un traitement bœuf, à faire rêver Quidam Lambda, soyez sûr que ce dernier, envieux, ne lui pardonnerait rien. Or c’est cette réprobation universelle qui est nécessaire pour faire disparaître la corruption. Pour stopper la corruption, il faut rendre le corrompu odieux.

Comme le fait CNN aux USA. En dénonçant chaque soir, un par jour, les financiers qui se sont accaparé des centaines de millions de dollars en salaires et bonifs alors qu’ils conduisaient la pays à la ruine ; on cherche indubitablement à mettre fin à la complaisance du citoyen américain face à cet enrichissement éhonté… et à lui désigner des boucs émissaires.

Cessons donc de croire qu’il est condamnable qu’un ministre, qui gère 10 ou 20 milliards des fonds publics, touche une rémunération annuelle de 500 000 ou d’un million d’euros, alors que n’importe quel bon joueur de foot ou acteur a belle gueule, est encouragé à en exiger encore plus.

Il n’y a rien d’inconvenant à ce que, durant son mandat, on assume aussi pour un décideur public des frais divers qui lui feront une vie de pacha. Il mérite une vie de pacha. Il EST le pacha. Il faut que le décideur public se SENTE riche et soit satisfait. Il faut qu’il soit su de tous qu’il est riche. Ce qui est inconvenant, c’est que ceux qui gèrent nos milliards n’aient pas les moyens de boire les mêmes vins que le milliardaire qui veut les amadouer pour nous vendre des avions ou nous construire des autoroutes.

Donc, allez hop ! Investissons dans la gouvernance et le fonctionnariat. Prevoyez annuellement un demi-million pour Fillon et tout qu’il faut pour Rachida – ce qui est bon pour la haute-couture et bon pour la France - et tout les autres a l’avenant.

Sarkozy ? Le président devrait avoir son propre yacht, mais, faute de mieux, disons un million pour commencer. Prenons un million, prenons en deux. À la santé du Roi de France…

Pierre JC Allard



38 réactions


  • K K 15 novembre 2008 11:56

    Ce texte aurait du etre publie un 31 du mois d’aout !

    Jacques Coeur, certes comme grand argentier, mais pour un habitant de la Belle Province, Jacques Cartier n’etait il pas plus indique ?

    Bon, j’arrete. Bravo et merci pour ce beau texte plaisant a lire !


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 14:15

       Cartier  ? Un égaré... ! S’il avait mis le cap plus au sud, nous Québécois nous serions établis en Floride, nous évitant d’y aller chaque années en novembre comme les oies sauvages et laissant le Grand Nord comme liebensraum aux ours polairres que le réchauffement est a jeter à la mer

      PJCA


    • K K 15 novembre 2008 16:34

      C’est Charlebois qui m’aurait trompe avec ses chansons. Merci pour ce petit point d’histoire corrigé avec humour.


  • Fergus fergus 15 novembre 2008 11:57

    Allez-y de votre poche, personnellement je n’y mettrai pas un centime. Nos dirigeants sont en effet grassement payés en France pour plusieurs raisons :

    1) Ils cumulent les mandats et, malgré les plafonnements, tout ou partie des indemnités, voire des retraites, qui vont avec.

    2) La plupart des dirigeants de haut niveau ne dépensent quasiment pas un rond personnel grâce aux appartements et voitures de fonction, aux notes de frais, voire aux enveloppes occultes qui leur sont octroyées.

    3) Ils sont entourés d’ « amis » et de lobbyistes constamment prêts à leur tirer le tapis rouge et les avantages qui vont avec.

    Autre chose : il disposent du pouvoir, et cela vaut quelques « sacrifices » financiers. La preuve : tous ces patrons, grassement rémunérés, qui acceptent en baisant les mains de leur bienfaiteur les maroquins ministériels qui leur serviront à étoffer leur carnet d’adresse pour un retour gagnant vers l’industrie ou la finance.

    Enfin, comparer avec les footballeurs ou les acteurs n’a strictement aucun sens.   

     


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 14:37

      Bien sûr, ils peuvent s’en sortir...mais est-il raisonnable de leur demander de travailler plus pour avoir plus ? C’est au paler de la tentation qu’il faut arrêter le péché, en lui donnant sa satisfaction avant qu’elle ne suscite des gestes fâcheux. A-t-on jamais accusé Louis XIV de viol ? Et quand on a ses propres moursquetaires, on ne disccute pas avec les chalands. De la classe, c’est de la classe qu’il nous faut, pas le coup de boule à la Zinedine 1er. Vous voyez le tableau si tous les "pauv cons" se retrouvaient par terre ?

       PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 14:46

      En fait, une flotille de yachts. Toute la cour pourrait se déplacer vers Malte et se réunir avec la Sea Org des scientologues qui eux, savent bien vivre depuis lontemps. Si on ne se hâte pas de faire la paix avec toutes les sectes, la France va se retrouver orpheline ainée de la laïcité et sans secours en Haut Lieu.

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:02

      En fait, une flotille de yachts qui pourait rejoindre à Malte la Sea Org des scientologues. Vite, des contacts en Haut Lieu, avant que la France ne devienne l’orpheline ainée de la laïcité. Voyez Bush qui parle a Dieu tous les jours, alors que nous... Vous croyez qu’il est inspiré ?

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:03

      En fait, une flotille de yachts qui pourait rejoindre à Malte la Sea Org des scientologues. Vite, des contacts en Haut Lieu, avant que la France ne devienne l’orpheline ainée de la laïcité. Voyez Bush qui parle a Dieu tous les jours, alors que nous... Vous croyez qu’il est inspiré

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:05

      Ce triplon est de toute évidence le comencement de la malédiction des chenapans...


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:11

      @ huhuhu : Dites : "il le mérite" ; il le vaut a un coté un peu vénal...

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 novembre 2008 02:02

      @ huhuhu : Jadis, quand on allait a Reims c’était pour y être sacré ; maintenant c’est pour écouter les doléances.. ... Comme socialiste, je suis probablement sorti de la fourchette de la mouvance PS pour me situer dans la marge de gauche.

       PJCA

      http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/11/15/les-elections-2008-au-quebec-33-jours-et-33-billets-11/


  • fredleborgne fredleborgne 15 novembre 2008 12:23

    Et pensez au SDF ancien président de la république française obligé de se faire héberger par des amis libanais. J’en ai les larmes aux yeux de tant d’ingratitude du peuple pour ses politiques qui s’inquiètent de leur sécurité (camera, radar, filtrage, taxes), leur santé (augmentation du prix de l’alcool et des cigarettes pour dissuader), leur revenus (travailler plus et plus longtemps pour éviter de mourir de famine une fois à la retraite), leurs artistes (taxes sur les FAI, DADvSI, Hadopi...), et leurs enfants (fichage à partir de trois ans, prison pour les gamins de 13 ans, plus d’école buissonnière...)
    Merci pour tout bande de ...


  • Internaute Internaute 15 novembre 2008 12:50

    Ce que vous dites est trés juste mais vous oubliez toutes les casserolles que l’on tire depuis 200 ans. On ne peut pas écrire E.G.A.L.I.T.E au fronton de tous les édifices publics et vouloir que le chef public soit mieux payé que l’ouvrier. Sans compter que l’idéologie socialiste en vigueur dans nos démocraties rend suspect tout enrichissement.

    Cette hypocrisie n’est pas particulière à la France. Il me semble que le président des Etats-Unis touche un misérable 380.000$ par an de salaire. Gerard Shroeder tournait à 250.000 euros/an.

    Combien touche Paulson maintenant qu’il est ministre du trésor ? et combien toutchait-il en tant que PDG de Goldman Sach ? Il y a de quoi rire.

    Il faudrait déjà commencer par admettre qu’il existe une hiérarchie sociale, que tout le monde n’est pas interchangeable, que l’égalité des citoyens devant la loi est souhaitable mais qu’il faut en rester là. Le principe d’égalité universelle est une bêtise.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:28

      @ Internaute : Effaçons vite ce mot que l’on ne saurait voir... Pour les USA, la richesse n’est pas vue comme une conséquence du pouvoir, mais comme une condition préalable à ce qu’on vous l’accorde. Tout sera plus simple quand on reviendra au principe de la succession héréditaire. Avant, quand on allait a Reims, on savait pourquoi et pour qui.

      PJCA


  • Francis, agnotologue JL 15 novembre 2008 13:24

    Au risque de passer à coté de l’intention de l’auteur qui s’exprime avec ici avec humour, j’aimerais souligner que ce n’est pas le salaire des élus qui est trop raisnnable, mais celui des gangsters qui est trop insolent. Bon, inutile d’en dire plus je pense.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:34

      C’est passant à côté que vous allez arriver tout droit dans mes intentions... Mais il est plus facile d’en ajouter à ceux qui ont moins que d’en enlever a ceux qui en ont trop... Mon Dieu ! Qu’est-ce que je viens de dire...

      PJCA


    • Francis, agnotologue JL 17 novembre 2008 11:50

      @ PJCA, De Gaulle disait : "Tout homme est à vendre, c’est juste une question de prix".

      Pour ma part, je connais des gens modestes qui ne se vendraient pas pour une fortune, et des riches qui le font pour une bouchée de pain. Ceci expliquant souvent cela.

      PS. Quand on demandait à De Gaulle alors, quel était son prix, il répondait que personne n’avait jamais osé le soudoyer.


    • Francis, agnotologue JL 17 novembre 2008 11:52

      Vous pouvez multiplier les émoluments des élus, vous ne ferez qu’y attirer davantage de rapaces et décourager les honnêtes gens. Il faudrait que les assemblées représentatives ne soient plus élues mais tirées au sort, comme les jurés d’assises.


  • Liberty 15 novembre 2008 13:58

    De là est né la séparation des pouvoirs et le statut de fonctionnaire ...

    Seulement, la nature est ainsi faite que souvent nous ne regardons pas si nous en avons assez dans notre assiette pour satisfaire notre faim mais nous veillons à avoir toujours plus que le voisin .

    Et de là naissent les frustrations incessantes, car il y aura toujours des "monsieur plus" sur terre ...  smiley

    Repensons nos méthodes de calcul et remplaçons les mots :

    Consommation par  Besoin .
    Pouvoir d’achat par Qualité de vie.
    Salaire par Intéressement à la vie de l’entreprise.

    Bref il y a tout un vocabulaire à apprendre à ré-utiliser, il faut dire que les "grands" (sic) ne nousmontrent pas le bon exemple smiley



    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 15:48

      @ Liberty : Avec la capacité de production dont dispose une société industrielle moderne, la pauvreté qu’on conserve est un choix politique tout a fait conscient. On pourrais voter l’abondance pour tous. Apres cette crise, on le fera peut—être

       http://nouvellesociete.org/H49.html

      http://les7duquebec.wordpress.com/2008/10/13/apres-la-crise/

      Pierre JC Allard


    • Liberty 15 novembre 2008 16:07

      Pierre,

      Je connais bien ces adresses pour aller régulièrement m’y inspirer  smiley

      Je suis désolé mais je vais faire encore un copier coller de mes pensées, sur d’autres billets exprimées :

      D’après le peu d’informations que nous avons eu du G20, la donne est claire nous pouvons compter sur le pire :

      Je ne fais absolument pas confiance aux marchés, l’auto-régulation est la même chose "qu’espêrer qu’un enfant de 7 ans cesse de manger des bonbons alors qu’il est laissé sans surveillance dans le palais des friandises..."

      La seule solution à long terme est d’arriver à rendre interdépendants : économie / écologie / social .

      Tout exès dans un des trois domaines, toute négligence d’un de ces 3 domaines, a des conséquences sur les deux autres .

      Il faut repenser nos méthodes de calcul sur le long terme là ou elles ne visent que le très court terme (comme des junkies ...)

      Tout est lié, même si l’économie actuelle fais mine de l’ignorer, les politiques en sont complices, ils trainent les pieds pour faire du social et de l’écologie.
      Aide sociale et écologie sont les conséquences de cette économie de toxicos ...


      Le signe majeur des choix politiques (leurs intentions sur notre avenir) se fera par les choix de la sortie de la crise actuelle (repenser l’ économie en l’associant à l’écologie et au social).

      A mon sens, si nos "élites" décident de continuer à faire reposer le système économique mondial sur la consommation croissante indéfiniment, c’est qu’ils ont décidé de ne s’occupper ni de l’écologie, ni de l’accroissement de la population mondiale . (forcément le social ne leur en parlez même pas !)

      Personnellement, ce sera le signe fort d’une volonté de "laisser faire la nature" afin d’opérer une "sélection naturelle" ...
      C’est le parfait exemple du "pragmatisme-alibi" en phase terminale !


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 16:30

      @ Liberty (2) Vous avez bien raison de ne pas faire confiance à l’auto-régulation. Même en l’absence de son membre le plus viril, - qui est ex-officio le Président des USA - soyez sûr que le G20 laissera la Main Invisible chère aux tenants du libéralisme se perdre dans la délectation morose. Les premieres nouvelles qui filtrent disent déjà qu’il n’y a accord sur rien. Il faudra donc attendre que la crise propulse au pouvoir des gens qui ont tout - parce qu’ils prennent tout ce qu’ils veulent sans payer - pour qu’on remette l’argent à sa place, qui est celle d’un moyen et non d’une fin. On ne fera pas l’économie de l’autoritarisme. Et on en redemandera...

      http://nouvellesociete.org/5171.html


      PJCA



  • vieuxcon vieuxcon 15 novembre 2008 15:15

    Je suis tout à fait d’accord avec vous M Allard. Ce n’est pas le salaire de Sarkozy qui est indécent. C’est celui des joueurs de foot, et autres professions artistiques. Pendant longtemps on nous disait "oui mais leur carrière est courte". Et alors, vous pensez que la carrière d’un ouvrier chez renaut n’est pas aussi courte en ce moment ?
    Payons tout ces gens pour ce qu’ils valent, y compris notre président, quelques piecettes jetés du haut de la tribune, et quelques choux patates et navets en guise de pour manger.
    Peut être enfin aurons-nous quelque président dont l’unique préoccupation soit le bien être de son peuple.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 16:04

      @ vieuxcon : Pour le commun des mortels, la generosité vient avec la satiété. Dans une société d’abondance, l’envie et la volonté de pouvoir continuent a créer des conflits, mais elles sont progressivement vues comme des pathologies. On peut vraiment bâtir une société sans violence. Ca crée d’autres problèmes, mais c’est une autre histoire...

      http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/05/19/47/

      Pierre JC Allard


    • Liberty 15 novembre 2008 16:20

      Pierre,

      Ne pensez-vous pas que nous naissons innocents que la violence engendre la violence ?

      Qu’elle soit physique, morale, sociale ou télévisée, la violence subie reproduit les mêmes effets .
      L’insécurité n’est pas celle que nous croyons, le peuple parle de sécurité de l’emploi, sociale, une foi en l’avenir.
      Nos élites comprennent sécurité physique, la seule qui les concerne ....

      A propos de violence en voici une tratine, celle que des millions se mangent à l’heure de matines :

      De cartes de parti le pauvre n’a pas, avec cette somme il se paye un bon repas.

      Ça sent le vécu, la réalité poisseuse qui fais mal, les petites gens auxquels les politiques ne serrent la main que lors des campagnes, les malheureux sont des emmerdeurs, le malheureux est chiant et a toujours un problème, le pauvre ne sourit pas d’ailleurs in n’a plus de dents c’est peut être pour ça .

      Parler du RMI juste ne pas oublier les 3 mois de "carence" sans aucun revenu pour y avoir le droit.
      Carence qui promet un sur-endettement inévitable. (un banquier n’attend jamais 3 mois, les huissiers charognards non plus)

      Caissières du temps partiel subi, le salaire de la misère. Polyvalentes, flexibles et surexploitées. Caissières chez Lidl, n’ayant plus un gramme de sourire ni de patience, envoyant valser vos courses à la vitesse de l’éclair . (après tout, chacun sa merde)

      Je propose un "stage de vie réelle aux politiques içi même .

      Ça ne ferai pas de mal aux politiques de voir que la pauvreté isole, que les pauvres, les vrais, n’osent même pas accepter les cadeaux ou même une aide providentielle .
      La seule chose qu’il leur reste porte un nom : "La dignité" (leur seul luxe réel)

      Ajoutons à cela l’aide juridique où les avocats ne se foulent pas trop, même avec un dossier en béton armé, parce que le pauvre ça ne paye pas, ils ne voient pas pourquoi ils auraient le droit à la justice lambda .

      "Ventre affamé n’a pas d’oreilles", après cela on se demande comment le pauvre tombe dans les extrêmes.
      Il n’est plus de droite ni de gauche, tente de re-balancer à la société partie du mal qu’il a subi, un appel au secours maladroit, interprété comme "pétage de plomb" d’un pauvre type définitivement perdu .
      Bien oui être pauvre c’est ne plus être un homme, c’est un statut, une icône sans âme, sans vécu ni sentiments.

      Le seul politique qui exprime sa révolte est un petit facteur, les autres se la jouent trop acteurs.(dommage mais c’est comme ça, chez lui ce n’est pas l’Opéra)

      Le pauvre, le précaire, d’avenir il n’a pas, il vit au" jour le jour", aux promesses de lendemain qui chantent il dit : " un tiens, vaut mieux que deux, tu l’auras" .

      De promesses il se nourrit, "revenez me voir dans un mois", promesse d’augmentation, de stage et d’emploi . Est-ce que je ne me serai pas pendu dans un mois ?

      Pendant ce temps se dents se font la malle, sa vue baisse mais ce sera pour plus tard, la CMU est refusée chez certains dentistes, les rendez-vous chez l’ophtalmo pour dans 6 mois, mais dans 6 mois où donc il sera ?
      Oscillant entre pulsions vie et de trépas.

      Il a une mutuelle, il paye, prévoit au cas où...
      Ce que remboursent les mutuelles, tant pour les dents que pour les yeux, autant oublier et ne pas dormir le ventre creux .

      "Voir des plus pauvres que sois ça rassure", alors il se tape les reportages de la télé.
      Une fois éteinte, il ne fais que ressasser qu’il vit vraiment dans un monde d’enc.... !

      Pleurer il ne peut plus, les sentiments il ne connait plus, rompu aux techniques de combat, de ce côté les réserves sont à plat .

      Pour moi Pierre, la source des violences est là !

      						 						


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 15 novembre 2008 16:42

      Vous avez raisonnablement et poetiquement raison. Le pauvreté est l’Incitation discrete à l’obéissance. Mais un jour, Quidam Lambda passe aux Invalides puis se rend à la Bastile. Voyez ce que je dis ce matin en mots simples, à mes compatriotes qui jouent au jeu des élections.

      http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/11/15/les-elections-2008-au-quebec-33-jours-et-33-billets-11/

      PJCA


  • Jean Lasson 15 novembre 2008 17:10

    Bonjour M. Allard,

    Comme il s’agit d’un texte ironique, je rique de me tromper sur vos intentions réelles. Je choisis de prendre ce texte au premier degré, c-à-d de répondre à la question : faut-il payer (beaucoup) plus les politiciens au pouvoir afin d’éviter qu’ils se laissent corrompre ou qu’au moins les citoyens se scandalisent et agissent ?

    Tout d’abord, absolument rien ne garantit qu’un politicien payé un million € /an serait moins avide et corrompu qu’un autre payé 120.000 €/an. On peut même se demander si ce n’est pas le contraire, si l’on en juge par l’avidité des dirigeants des grandes sociétés. Ex : Antoine Zaccharias, ex-pdg de Vinci, touchait plus de 50 millions € par an, mais il en voulait encore plus (prime de 8 millions € pour la juteuse acquisition d’ASF). Quant à la capacité des citoyens de se scandaliser et d’agir en conséquence, elle est nulle. J’ai souvent entendu, sur cette question : "A leur place, je ferais pareil". Et la réelection d’un Balkany, par exemple, prouve que, oui, à la place du politicien, l’électeur moyen ferait pareil !

    Donc, cette mesure serait inefficace.

    Ensuite, payer aux politiciens de telles sommes serait avaliser officiellement les écarts de revenus de 1 à 500 qui sont apparus dans nos sociétés ces 15 dernières années. Personnellement, je ne crois pas que la Société puisse durablement supporter de tels écarts monstrueux. En effet, ces écarts induisent un phénomène très dangereux, qu’on observe actuellement et qu’il faudrait combattre énergiquement : la sécession des élites, c-à-d qu’une classe - les "hyper-riches" - est en train de déconnecter son sort de celui du reste de la population. Cette classe, qui a le pouvoir économique et donc politique, prend ses décisions en fonction de ses intérêts, qui sont devenus divergents, voire opposés aux intérêts du Peuple. Un banquier du début du XXe siècle (JP Morgan ?) disait qu’au delà de 1 à 20, les écarts de revenus étaient illégitimes. Il faudrait donc imposer un revenu maximum d’activité. Je crois qu’un maximum à 10 fois le smic serait largement suffisant.

    Des revenus très élevés (officiellement ou par prévarication) changent le type de candidats politiciens : au lieu de personnes morales intéressées par le bien commun, nous héritons d’arrivistes égoïstes et incultes, qui choisissent cette carrière pour s’enrichir personnellement. Cette nouvelle race n’hésite pas à prendre des décisions néfastes pour le plus grand nombre, mais profitables pour eux (sécession des élites).

    Une solution efficace pour se débarrasser de cette engeance consisterait à faire en sorte qu’on ne puisse plus faire carrière en politique, en limitant les mandats nationaux et locaux importants à une seule mandature sur toute la vie. Mieux peut-être, les mandats pourraient être attribués par tirage au sort, comme dans le cas des jurés d’assises. Après tout, s’occuper des affaires publiques est un devoir et un honneur, ni un droit ni une opportunité de s’enrichir. Mais dans ces conditions, rien ne s’opposerait à ce que les élus/choisis soient bien payés (ou plutôt complètement pris en charge, comme c’est déjà le cas aujourd’hui). Il est, de plus, souhaitable que tous les décideurs viennent de et retournent à la vie civile.

    Enfin, pour s’assurer qu’il n’y a pas eu corruption, je ne vois qu’une seule solution : un suivi longitudinal des dépenses et du patrimoine des politiciens et hauts-fonctionnaires, comme ce qui se fait pour le dopage chez les sportifs. Ce suivi devrait également concerner les ascendants et descendants en ligne directe. Bien sûr, interdiction du pantouflage dans une société ayant profité des décisions de l’Etat ou des collectivités.



    • K K 15 novembre 2008 17:47

      Des revenus très élevés (officiellement ou par prévarication) changent le type de candidats politiciens : au lieu de personnes morales intéressées par le bien commun, nous héritons d’arrivistes égoïstes et incultes, qui choisissent cette carrière pour s’enrichir personnellement. Cette nouvelle race n’hésite pas à prendre des décisions néfastes pour le plus grand nombre, mais profitables pour eux (sécession des élites).


      toute ressemblance avec une personne deja au pouvoir serait purement fortuite


    • Francis, agnotologue JL 16 novembre 2008 10:15

      Arlequin écrit : ""Et après on s’étonnera qu’un type comme ça fasse construire des ronds points et qu’il croque au passage. Être responsable de 4000 habitants ne merite-t-il pas mieux que 1300 € ? ""

      Il faut croire que la place est bonne, à voir tous les postulants et ce qu’ils sont prêts à faire pour être élus.


    • Francis, agnotologue JL 16 novembre 2008 10:20

      @ Jean Lasson, j’approuve sans réserve ce que vous dites là. Eva Joly disait que c’est la cupidité qui a tué le capitalisme. Je ne crois pas qu’on puisse tuer le capitalisme, en revanche je suis convaincu que la seule chose qui puisse tuer le libéralisme, c’est la cupidité.

      Les riches font le calcul que s’ils étaient beaucoup moins riches, les pauvres ne seraient pas beaucoup moins pauvres mais seulement un peu, tant ces derniers sont nombreux. Et ils ne veulent pas payer si cher un si petit bénéfice. C’est qu’ils ne savent qu’être un peu moins pauvre rapproche de l’humanité aussi sûrement qu’être beaucoup moins riche.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 novembre 2008 16:55

       Pour le même concept traité plus sérieusement, voyez ici

       
      PJCA


    • Jean Lasson 16 novembre 2008 17:45

      M. Allard,

      Après avoir lu votre texte en lien, je vois que j’ai eu raison de prendre au sérieux votre proposition de surpayer les politiques et les hauts fonctionnaires.

      Je ne suis absolument pas d’accord, pour les raisons développées dans mon commentaire ci-dessus. Je propose (1) de faire disparaître la classe politique par l’impossibilité d’y faire carrière et (2) d’empêcher la corruption par une surveillance étroite de l’évolution du patrimoine. Toute personne dépositaire d’une part du pouvoir de l’Etat et des collectivités doit pouvoir justifier de la provenance de chaque euro qu’elle possède ou dépense.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 novembre 2008 23:04

       @ Jean Lasson : ce lien est pour vous. Il a été mal positionné

      http://nouvellesociete.org/PR43.html

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 novembre 2008 23:18

       @ Jean Lasson : D’accord pour une étroite surveillance et longitudinale ; d’aileurs, j’en parle dans l’article en lien. Cela dit, ne vous faites pas trop d’illusion : les prohibitions sont poreuses... et Quis custodiet ipso custodes..

       D"autre part, le principe du mandat unique - comme celui de la représentation aléatoire, qui avait été avancé il y aune quinzaine d’année - est séduisant, mais a le démérite de pas favoriser ceux que la population juge plus compétents, un critère peu sûr, mais dont la valeur n’est pas nulle et, surtout, de supprimer la possibilité d’un apprentissage et d’un perfectionnement sur la tas 

       PJCA


  • pseudo 16 novembre 2008 10:35

    Le président peut nationaliser l’ensemble des banques en France pour facilité le crédit pour les entreprises particulier et collectivité et virer la direction des établissements. Les Français ne verraient pas d’inconvénient à qu’il soit nommé président honoraire et rémunéré pour ces nouvel fonctions. Le contrôle du monde financier permettrait à la France de se développer et prendre le contrôle au niveau mondial des multinationales. La crise est opportunité pour la France pour l’achat des multinationales. Lorsqu’une multinationale est attaquée curieusement elle se découvre une nation alors que son siège sociale se trouve dans des banques off shorts et elle se dit mondiale. Les nécons sont des comiques.


  • Liberty 16 novembre 2008 12:21

    Pierre,

    Pour revenir à nos moutons dans ce fil de discussion vos propos sont les mêmes que ce Monsieur Muhammad Yunus , la pauvreté a été crée de toute pièces :

    fr.wikipedia.org/wiki/Muhammad_Yunus

    Notre société a été crée pour pallier la monarchie et ses travers, cependant nous avons réussi à reconstituer une forme de monarchie élective ...

    En France la crise du socialisme est expliquée par un blogueur de façon pas très mauvaise : www.pensezbibi.com/les-humeurs-de-bibi/le-sacre-de-little-nikos-a-reims-504

    Pour finir, je dirai que l’argent gagné facilement se dépense facilement .
    Est-ce que le super statut de nos politiques (salaires, retraites, frais en tous genre, logement, voiture etc ....) nous ont réellement assuré l’indépendance pour lesquels ces régimes spéciaux ont été créés ?

    Un petit exemple : Député pour 5 ans c’est 1500 euros de retraite assurée (2 ans 3000 etc.... C’est cumulable avec tous les mandats politiques), président une fois c’est 22 000 euros de membre honoraire du conseil constitutionnel etc....

    Après cela, nous nous demandons pourquoi comment les politiques sont tant décalés de nos préoccupations, mais les citoyens vivent quasiment "au jour le jour", le politiques savent leur avenir assuré , la retraite assurée, aucun licenciement possible ....

    Est-ce négatif d’avoir un gros salaire, je ne le pense pas, avoir un gros salaire plus des avantages à vie certainement ...
    Pourquoi en France il n’y a pas plus de jeunes qui entrent en politique, parce que les places sont jalousement conservées par leurs occupants jusqu’à trépas .

    Faut dire que dans ce métier à partir d’un certain niveau la vie est très confortable, les seules maladies professionnelles possibles sont un bon taux de cholestérol et au pire une foulure de la langue smiley


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