lundi 14 mars 2016 - par Tagne Foko Michel

Stacey King et l’orchestre philharmonique de Prague

La chanteuse donne un concert inédit dans la mythique salle de l’auditorium Stravinski de Montreux (Suisse), le samedi 9 avril 2016, pour célébrer la sortie de son premier album réalisé avec les 60 musiciens de l’orchestre philharmonique de Prague (qui a également accompagné Barclay James Harvest, Florent Pagny, Véronique Sanson, Ian Anderson, etc.). Que dire à Stacey King, à part lui souhaiter bonne chance avec ce nouvel album, quand on sait que l’immense Angélique Kidjo a gagné son quatrième Grammy Awards, avec une compilation de chansons réarrangées avec l’orchestre philharmonique du Luxembourg ? Stacey est connue dans le milieu de la musique, elle a travaillé avec les plus grands noms de la chanson française et internationale. Durant quatre ans, elle a participé au Montreux Jazz Festival. Aujourd’hui, elle nous fait l’honneur de nous accorder cet entretien.

 

Parlez-nous un peu de vos rêves à travers la réalisation de cet album ?

Il me tenait tout particulièrement à cœur de reprendre le patrimoine français, car les chansons de Brel, Piaf, Ferré… ont bercé ma jeunesse. D’autre part, j’ai réalisé durant l’émission « The Voice » que le public m’a réellement soutenue et appréciée dans ce registre dont je n’avais pas soupçonné l’impact émotionnel qui pouvait en découler, avec mon type de voix, donc cet album est réellement un rêve devenu réalité.

 

Pourquoi l’avoir intitulé Ave Maria ?

Dans le cadre de la réalisation de l’album, j’ai eu la chance de travailler aux côtés du talentueux compositeur italien Romano Musumarra. Dès la première écoute du titre « Ave Maria » j’ai ressenti une communion avec la musique, qui n’a laissé aucun doute quant au fait de vouloir l’interpréter. Cette catégorie de chanson est généralement écrite pour des chanteuses lyriques, mais le contraste entre ma voix éraillée et le classique était tellement saisissant que le résultat a mis tout le monde au diapason. La dénomination « Ave Maria », pour moi qui témoigne d’une foi inconditionnelle, était clairement en harmonie entre qui je suis et les valeurs que je défends.

 

Parlez-nous de la fondation Nabentha donc vous êtes l’une des marraines

La rencontre avec sa fondatrice, Stéphanie Trisconi, fait partie des cadeaux de la vie. Cette femme dont le combat quotidien pour la survie de ses enfants, atteints de maladies aux symptômes extrêmement rares, est jalonné de perpétuels va-et-vient au CHUV afin de trouver un traitement, m’a consternée et profondément sensibilisée. La croisée des chemins entre moi, qui ne peut avoir d’enfants, et ces familles qui ne savent plus pour combien de temps ils vont encore pouvoir bénéficier de ces précieux moments de vie, m’a naturellement orientée à trouver une voie à ma voix. À ce jour, Nabentha vient en aide à 800 familles qui, à défaut d’un diagnostic médical inhérent aux maux de leurs enfants, se démènent avec des frais considérables et aucune prise en charge. Dès lors, je suis devenue la marraine de tous ses enfants, et donner de moi et de mes performances pour leur venir en aide est apparu une évidence.

 

Dites-nous, qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’humanitaire ?

Mon cursus universitaire a initialement été dirigé afin de rejoindre une carrière dans l’humanitaire, qui a toujours été mon fer de lance. Après des études en Relations Internationales et Sociologie du Développement à la Sorbonne, j’ai officié au sein de l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International). Mon cahier des charges consistait à adapter un développement dans certains pays, plus précisément des villages en Afrique, tout en prenant en compte leur mode de fonctionnement, la hiérarchie des anciens et le respect des traditions, afin de se servir de leur modèle pour judicieusement apporter un savoir-faire. Le Burkina Faso, Bénin, Togo pour n’en citer qu’une partie, ont pu jouir de cette aide.

 

Dans votre nouvel album, pourquoi avoir repris les chefs-d’œuvre du répertoire français ?

Il s’agit d’un patrimoine qui appartient à tous les Français, quelles que soient leurs origines. Se sentir français, c’est aussi cela, car l’intégration commence par la culture. Il est important pour moi qu’une petite fille d’origine africaine, née en France, puisse se sentir complètement libre d’interpréter du Piaf. Des pionnières comme Joséphine Baker et Nina Simone ont ouvert le chemin, donc pourquoi s’arrêter là. Les différents télé-crochets nous ont prouvé que le public nous aime dans ce répertoire, donc pourquoi ne pas continuer à enfoncer une porte, d’ores et déjà, entrouverte.

 

L’aventure avec l’orchestre philharmonique de Prague continue ?

Boris Jedlicka, le directeur de l’orchestre, a cru en moi et m’a incontestablement soutenue dans l’élaboration de cet album. C’est exactement ce genre d’aventure humaine qui lie le destin de certaines collaborations artistiques dans la longévité. Celle dont nous parlons vous envoûtera le 9 avril à Montreux à l’Auditorium Stravinski au profit de la Fondation Nabentha et émerveillera les officiels dans le cadre de l’Hôtel de Ville de Paris, le 8 juin à l’occasion des 30 ans de l’INAVEM, cet organisme français, conventionné par le ministère de la Justice, a officialisé notre partenariat en date du 22 février 2016, lors de la Journée Européenne des Victimes. Le titre « Ave Maria » va donc devenir un hymne dédié en hommage aux victimes des attentats terroristes du 13 novembre. J’ai cédé à cet endroit mes droits d’interprète qui seront reversés à l’INAVEM, afin de contribuer à son rôle d’aide et d’accompagnement, tenu par des intervenants professionnels.

 

Un message à ceux qui viendront vous écouter le 9 avril à Montreux 

Nous vous attendons nombreux afin de nous rejoindre et œuvrer tous ensemble au profit de ces enfants malades ainsi que leurs familles. Un beau témoignage de solidarité pour leur témoigner notre soutien et prouver à chacun d’eux qu’ils ne sont pas seuls dans cette épreuve et que quand bien même la médecine n’a pas encore de réponse à fournir, il subsiste toujours un espoir, car conformément à la maxime de la fondatrice Nabentha : « Cesser d’espérer... Cesser de vivre »

 




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