lundi 12 juillet 2010 - par ÇaDérange

Coupe du monde de foot : Et la traite des joueurs ?

En marge de la coupe du monde de Football qui s’approche de sa conclusion, il n’est pas inutile de rappeler qu’il s’y déroule parfois et en particulier dans les pays africains, des choses probablement pas très jolies. Je veux parler des méthodes de recrutement des jeunes joueurs à potentiels de ce continent qui, malheureusement, ressemblent parfois à de l’escroquerie.

C’est Maryse Ewange Epée, ex championne de France de saut en hauteur (17 fois !) qui dénonce ces méthodes dans un livre récent qui lui a valu des menaces. Il existe sur tout le continent africain des écoles de foot qui ont pour but de détecter ces talents, les former jusqu’à un certain niveau puis de ... les vendre aux clubs européens. Le sponsor de ces écoles le fait à ses frais et peut avoir un désir sincère de promouvoir ses compatriotes sur le marché mondial du joueur de foot de qualité. C’est vrai, j’en ai connu.

Par contre des agents véreux ou des affairistes (noirs ou blancs) ont vite compris qu’il y avait là une occasion de s’enrichir personnellement en profitant de la crédulité des parents de ces jeunes joueurs. La mécanique est simple. On fait croire aux parents souvent analphabètes que leurs rejetons ont des qualités extraordinaires pour pratiquer ce sport et que, grâce à eux, ils pourront percer en Europe et ainsi amener la prospérité sur toute la famille. Les exemples de tels contes de fées sont légions dans les grands clubs et à la télévision.

Pour cela il faut que le jeune surdoué du football puisse participer à des sélections dans tel ou tel club prestigieux avec lequel l’intermédiaire, bien sur, est au mieux. Mais il faut payer pour l’avion, le séjour et l’intermédiation. En tout 3 à 4000 euros que les parents et la famille vont rassembler en s’endettant dans les systèmes de tontine locaux. Le jeune qui porte les espoirs de sa famille part donc ainsi en Europe et se retrouve... tout seul à l’arrivée dans un aéroport où personne ne viendra le chercher. Sans argent, sans papiers,sans billet de retour, il se retrouve à 13/14 ans tout seul dans un pays hostile.

Voila le trafic que Maryse Ewange Epée mais aussi d’autres qui constatent ce trafic ignoble ont jugé utile de dévoiler à l’occasion de la coupe du monde. Les fédérations, africaines, européennes ou internationale, sont au courant de ces trafics et essayent, mollement si j’en crois les témoignages, de les maitriser. Mais pensez que sur le territoire de la seule Côte d’Ivoire il y a pas moins de 330 centres de formation au football.

En France, 50 % des professionnels sont d’origine africaine. D’après l’association Foot Solidaire, 6000 joueurs débarquent tous les ans sur notre territoire pour en principe passer des essais pour nos clubs (il y en a 42 qui sont professionnels). 800 y parviennent dont 30% seulement sont retenus. Les autres sont laissés à la rue ou orientés vers les services sociaux, ou laissés à la charge de leurs compatriotes.

J’ai pensé qu’en marge du mondial, il n’était pas inutile de faire connaitre cette face, plus sordide, de ce magnifique sport. 



2 réactions


  • asterix asterix 12 juillet 2010 12:05

    Le foot est devenu un sport sordide. Tricheries, brutalité vicieuse et marchands d’esclaves.
    Merci d’avoir rappelé sa phase la plus cachée.
    Où est l’arbitre ?


  • bretagne 13 juillet 2010 09:19

    Et tout cela se termine en demande de droit d’asile ou en immigration clandestine , bien sur......


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