lundi 17 juillet 2017 - par Lionel Ladenburger

Federer fait tomber le rideau de fer !

Cette fois c’est fait ! Au terme d’un quinzaine parfaite (aucun set concédé), Roger Federer a mis fin à cinq ans de disette dans son jardin londonien en y remportant son 8e Wimbledon. Un sacre, historique à plus d’un titre, que le maestro suisse a conquis en s’imposant exclusivement face à des joueurs originaires d’Europe de l’Est.

Depuis 2012, date de sa dernière épopée victorieuse sur le gazon du Center Court, Federer courait désespérément après ce 8e titre qui le placerait enfin sur la plus haute marche du tableau d’honneur de l’Open de Grande-Bretagne. Victorieux à sept reprises du tournoi londonien entre 2003 et 2012, le Suisse de 35 ans (36 le mois prochain) co-détenait jusque-là le record de couronnes du plus vieux et du plus prestigieux tournoi du monde en compagnie de l’Anglais William Renshaw et de l’Américain Pete Sampras. Dimanche, RF avait donc une nouvelle occasion de devenir l’unique maître des lieux après quatre tentatives infructueuses…

La malédiction slave

Ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé, mais quand on regarde dans le rétro, depuis son ultime prise de pouvoir face à Andy Murray à l’été 2012, « Rodgeur » semblait en effet frappé par une étrange malédiction. Ce mal étrange dont souffrait Fedex consistait en effet à le voir systématiquement perdre face à un joueur né de l’autre côté du rideau de fer. Retour en arrière :

En 2013, Federer, gêné par des problèmes récurrents au dos, s’était incliné à la surprise générale face au modeste Ukrainien Sergiy Stakhovsky.

En 2014, retapé, l’ancien n°1 avait repris ses bonnes habitudes en atteignant une nouvelle fois la finale. Une finale dont l’horloger avait fini par perdre le fil après plus de trois heures de jeu, au 5e set suite à un maudit temps-mort médical demandé par un Djokovic plus roublard que jamais…

En 2015, rebelote, le Suisse et le Serbe s’étaient à nouveau retrouvés en finale. Cette fois, rien à redire, l’empereur Novak, alors au sommet de son art, s’était imposé sans trembler face à un Roger incapable de répondre au défi physique proposé par Nolé.

Enfin, en 2016, alors qu’il avait débarqué sur les bords de la Tamise avec un genou en vrac, Fédé avait sombré en deux temps. Sorti éreinté de son épique combat gagné en quart contre Marin Cilic, il avait ensuite fini par plier au terme d’un autre bras de fer face à Milos Raonic.

A croire que le scénario était écrit…

Touché par ce virus visiblement venu de l’Est, le pharmacien bâlois (enrhumé à souhait durant toute la quinzaine qui vient à peine de s’écouler) a néanmoins enfin fini par trouver le remède. De fait, curieuse coïncidence, après quatre tentatives de rang avortées par des tennismen aux origines slaves, le tirage au sort de ce Wimbledon 2017 lui a donné l’occasion de vaincre définitivement le signe indien en affrontant tour à tour non pas un, ni deux, ni trois, ni quatre, ni cinq, ni six, mais bien sept joueurs d’affilée tous originaires d’Europe de l’Est ! Petit résumé des adversaires rencontrés (source images : Tennis-Temple).

Un triomphe triplement historique !!!

Anecdote mise à part, en s’imposant dimanche sous les yeux du Prince William, Roger Federer en a profité pour entrer encore un peu plus dans l’histoire du tennis et du sport en général. Déjà vainqueur de cinq trophées depuis le début de l’année, l’esthète helvète a en effet remporté son 93e titre en carrière tout en signant par là-même trois nouveaux records majeurs (source images : Wikipedia).

1. En décrochant son 8e titre à Wimbledon, Federer est devenu l’homme le plus titré de tous les temps sur le gazon du « All England Lawn Tennis and Croquet Club ». Comme déjà annoncé précédemment, RF devance maintenant d’une unité Pete Sampras et William Renshaw.

2. Après avoir égalé, fin-janvier en Australie, le mythique record de 18 titres du Grand Chelem jusqu’ici détenu par le golfeur américain Jack Nicklaus, Federer est devenu hier le premier homme à comptabiliser 19 titres du Grand Chelem dans sa besace (tennis et golf confondus).

3. Avec 8 Wimbledon, 6 Masters Cup, 5 Australian Open, 5 US Open et 1 Roland-Garros, Roger Federer est désormais devenu, à égalité avec le légendaire Ken Rosewall, le recordman de titres majeurs en simple avec 25 « Majors » au compteur.

Et ce n’est peut-être pas fini, car après avoir d’ores et déjà déclaré qu’il aimerait défendre son titre londonien l’an prochain, le vétéran suisse a visiblement encore pas mal d’appétit. Désormais remonté au troisième rang mondial (derrière Murray et Nadal), deuxième à la Race (juste après Rafa), celui qui visera dorénavant assurément la barre symbolique des 100 titres ATP en carrière devrait, à n’en pas douter, faire de l’US Open et du Masters de Londres en fin d’année ses deux prochaines priorités. En tout cas, une chose est sûre, s’il continue à trouver le bon équilibre entre repos salutaire et préparation calibrée, « Papy Roger » n’est pas prêt de s’arrêter.

Lionel Ladenburger

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