lundi 30 mai 2011 - par Ocean tandu

FIFA : le scandale de trop ?

La FIFA est une fois de plus sécouée par un scandale de corruption, la nième du genre en l’espace de quelques mois.  Le qatari Mohammed Bin Hammam, opposé au suisse Sepp Blatter à la présidence de l’organisation a été suspendu dimanche 30 mai peu après son retrait de la course suite à des accusations de corruption pesant sur sa personne. D'autres officiels également mis en cause dans cette affaire, dont notamment le vice-président actuel  de la FIFA James Warner ainsi que deux responsables du football caribéen : Debbie Minguell et Jason Sylveste ont également été suspendus pour des raisons d'enquête.  Sepp Blatter, blanchi par l'enquête, reste le seul candidat en lice pour l’éléction du 1er juin. A 75 ans, il brigue son 4 ième mandat à la tête de l’organisation.

En dépit du fait que la FIFA ait fait de l'éthique l'une de ses priorités depuis son 56 ième congrès tenu en 2006, la corruption continue à se porter comme un charme au sein de la Fédération Internationale de Football association. Chaque jour qui passe apporte son lot des révélations croustillantes sur des pratiques de malversations et de corruptions qui ont élu domicile au sein des instances dirigeantes du Football mondial.

Des soupçons de versement des pots de vin aux votes truquées en passant par des procédures douteuses d’octroi des droits de retransmission des rencontres internationales, l’opinion public  decouvre choquée et abasourdie des pratiques dignes d’une série des gangsters au coeur même du temple du sport roi, le Football.

La Fifa en chiffres

La FiFA est un monstre financier. En 2010, la fédération mondiale totalisait plus de 1 milliard de dollars de revenus provenant éssentiellement des ventes des places  des compétitions internationales, des droits de retransmissions télé, des recettes publicitaires, etc. Rapport FIFA 2010.

Il sied d'ailleurs de rappeler qu'en 2010 la coupe du monde organisée pour la première fois sur le continent africain au pays de Nelson Mandela, a été l'édition plus rentable de l’histoire du football international.

 Si la santé financière de l’instance footballistique ne souffre d’aucune critique, il n’en est certainement pas le cas des procédures en vigueur au sein de l’organisation qui sont de plus en plus décriées à cause de leur caractère non démocratique et opaque.

L'année dernière, deux journalistes du Sunday times avaient lancé un pavé dans la marre en publiant un article accusant, images à l'appui, des officiels de la FiFA de monnaiement de votes d'attribution de l'organisation des éditions 2018 et 2022 de la coupe du monde, attribuées respectivement à la Russie et au Qatar. Ces révélations avaient conduit à la suspension du nigérian Amos Adamu et du tahitien Reynald Temari. Mais les feuilleton est loin d'être fini. 

L'ancien président de la fédération anglaise de football Lord Triesman est revenu à la charge lors de son passage devant une commission d'enquête du parlement britannique. Il a, en effet, affirmé détenir des preuves solides impliquant plusieurs membres du comité directeur de la FIFA dans des cas de corruptions ; dossier à suivre donc...

Les dernières accusations en date, celles qui ont entaché les élections prévues le 1er juin prochain sont la dernière estocade portée à la crédibilité de cette institution.

Et même si la FIFA se targue d’avoir en son sein un comité d’étique indépendant, la multiplication des scandales de corruption impliquant ses officiels tend à conforter ceux qui demandent depuis un moment déjà une refonte desdites procédures afin les rendre plus transparentes.

Ne serait-il pas temps de repenser à confier la direction de la FIFA à des personnes issues du milieux du football et non plus à des politiciens déconnectés de la réalité des terrains comme l'appelle de ses voeux Michel Platitni le président de l'UEFA ?



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