mercredi 10 avril 2019 - par Axel_Borg

Hamilton et le défi du GOAT

 

Lewis Carl Hamilton fut programmé par McLaren, Mercedes et Ron Dennis pour devenir un très grand pilote de F1, un Terminator de la course automobile, via une filière d'apprentissage différente de celle de Red Bull. Devenu l'égal statistique de Juan Manuel Fangio avec cinq titres mondiaux, l'Anglais ne veut pas s'arrêter en si bon chemin et carrément devenir le plus grand pilote de tous les temps, secret de polichinelle ... Reste déjà savoir contre qui se benchmarker pour Black Senna et s'il peut regarder ses concurrents historiques dans le blanc des yeux, ou s'ils le toisent encore de haut ... 

LH44, alias Lewis Carl Hamilton, fut prénommé ainsi en l'honneur de Carl Lewis, quadruple médaille d'or aux Jeux Olympiques de Los Angeles 1984. Né le 7 janvier 1985, le jeune métis fait deux rencontres décisives durant son enfance. La première a lieu via un tube cathodique, le dimanche 11 avril 1993, jour de Pâques. Une pluie apocalyptique s'abat sur Donington Park et l'ensemble du Leicestershire, permettant à Ayrton Senna d'étaler sa virtuosité sur une MP4/8 merveilleuse de traction et d'électronique.

Lors de ce Grand Prix d'Europe, le génial pilote brésilien de McLaren prouve qu'il est définivitement nourri par les fées du destin au nectar et à l'ambrosie. Seul Damon Hill finit dans le même tour que lui, son coéquipier chez Williams Renault, Alain Prost, concédant une boucle à son grand rival sud-américain.

Totalement séduit par le talent et le magnétisme de Senna, le jeune Lewis a trouvé sa vocation : il sera pilote de F1. Plus simple à dire qu'à faire ... Son père Anthony se saigne avec deux boulots pour lui offrir le karting mais parvient vite à ses limites. Deux ans plus tard, en 1995, Lewis fait une autre rencontre décisive à la remise de trophées.

Ron Dennis, patron de McLaren, le prend sous son aile financièrement à une condition : gagner et monter un échelon vers la F1 chaque année. Sinon, l'épée de Damoclès tombera ...

En 2006, le jeune prodige tient parole en devenant champion de GP2, le patron de Woking lui offre un cockpit dans une flèche d'argent aux côtés du double champion du monde espagnol Fernando Alonso, arraché depuis fin 2005 au Losange de Renault en vue de 2007. 

On connaît la suite... Meilleur rookie de l'Histoire de la F1, Hamilton fait un tabac tel qu'il enchaîne neuf podiums de suite de Melbourne à Silverstone, frôlant la couronne qui échoit finalement à Kimi Räikkönen à Interlagos. Iceman ne devance le jeune Anglais de 22 ans que d'un point. Dauphin du Finlandais, Hamilton a égalé le score de son prestigieux voisin de garage, l'as d'Oviedo Fernando Alonso (109 points).

Vexé du traitement infligé par Ron Dennis à Lewis Hamilton, Alonso franchit le Rubicon en collaborant avec la FIA dans l'affaire d'espionnage du Stepneygate. Contraint au départ pour 2008, l'Asturien retourne du côté d'Enstone comme un purgatoire avant de rejoindre Ferrari, où il est persona non grata pour Jean Todt depuis qu'il avait rompu, fin 2001, une promesse de contrat au profit de Renault pour devenir essayeur mais surtout plus vite titulaire dans un top team ...

Comme pour Ayrton Senna fin 1989 après le départ d'Alain Prost vers Maranello, la voie est libre à Woking. Nullement affecté de la perte du titre mondial 2007 au profit du Finlandais Volant, Hamilton clame cette année là qu'il vise le record des 7 titres mondiaux du Kaiser Schumacher.

La déclaration fait moins rire quand Lewis devient le 2 novembre 2008 le plus jeune champion du monde de l'Histoire à 23 ans et 10 mois sur l'autodrome José Carlos Pace d'Interlagos. Sacré avec McLaren Mercedes, il accomplit le rêve de sa vie.

Mais l'affaire d'espionnage a laissé des traces profondes entre McLaren et Mercedes. Fragilisé, Ron Dennis voit Mercedes tirer profit du miracle Brawn GP fin 2009 pour fonder son écurire Mercedes AMG en vue de la saison 2010, avec deux pilotes d'exception : la légende absolue Michael Schumacher, qui fait son come-back, et le prometteur pilote allemand Nico Rosberg, fils de Keke, champion du monde 1982.

De 2009 à 2012, Lewis subit soit des problèmes de performance, soit de fiabilité des bolides argentés de Woking, exception faite de 2011 où le pilote n'y est plus vraiment pour raisons personnelles (rupture avec Nicole Scherzinger), marchant sur courant alternatif.

La période 2010-2012 est dominée par Red Bull Renault et Sebastian Vettel, devenu à son tour le plus jeune à conquérir le Graal en F1. Fernando Alonso trouve lui un rôle de perdant magnifique chez Ferrari, ne parvenant pas à gagner le troisième titre mondial qu'il espérait tant.

Quant à Mercedes AMG, faute de budget, l'écurie de Brackley ne décolle pas. Après trois ans de contrat, le Kaiser retourne à sa retraite, et Niki Lauda vient chercher Lewis Hamilton. L'hégémonie Red Bull se poursuit en 2013 mais la firme à l'étoile progresse. Le passage au turbo change tout dès 2014, surtout que Toto Wolff et Niki Lauda héritent d'une écurie métamorphosée par le lobbying budgétaire fait par Ross Brawn auprès de Dieter Zëtsche et de l'état-major de Stuttgart ...

Les silberpfeil, qui aiment les années en 4 (1914, 1934, 1954), imposent leur férule avec une rare violence en 2014. Face à son ami d'enfance Nico Rosberg, Lewis Hamilton gagne les deux premiers championnats du monde mis en jeu de la nouvelle ère turbo, en 2014 et 2015.

Le voilà triple champion du monde, comme Senna, son idole d'enfance. Mais Pantagruel n'étant pas rassassié, il continue de courir après les lauriers. Battu par l'Allemand en 2016, Hamilton voit son coéquipier partir sur ce titre. Rosberg est remplacé en 2017 par Valtteri Bottas au sein de Mercedes AMG sans en avoir l'envergure.

Hamilton peut faire cavalier seul vers deux autres titres mondiaux en 2017 et 2018, avec pour seul contradicteur le nouveau condottiere de la Scuderia Ferrari, Sebastian Vettel, qui se rêve couronné en écarlate comme Schumacher entre 2000 et 2004. Pour l'instant, Vettel attend toujours, lui qui n'a jamais vraiment su s'émanciper du cocon Red Bull où il devait tant à Adrian Newey et Helmut Märko.

Devenu l'égal de Fangio avec cinq couronnes, il ne reste plus que le Kaiser devant Lewis Hamilton, qui vise encore plus : le titre subjectif de plus grand pilote de tous les temps, dont il semble avoir fait l'alpha et l'oméga de sa fin de carrière, espérant le plébiscite du landerneau journalistique comme des fans de par le monde. Mais à qui le comparer ? A qui doit-il se mesurer pour effacer les dernières lacunes lui restant pour viser ces ultimes lauriers ?

On laissera de côté les titans d'avant-guerre, les Nuvolari, Caracciola, Rosemeyer, Wimille et Varzi. Malgré d'immenses pilotes (Ascari, Moss, Graham Hill, Brabham, Gurney, Rindt, Stewart, Lauda, Peterson, Gilles Villeneuve, Piquet, Mansell, Häkkinen, Alonso), la F1 ne compte que cinq candidats légitimes au titre de meilleur pilote de tous les temps, le GOAT : Greatest of All Time.

Le premier d'entre eux est bien entendu Juan Manuel Fangio. Au delà de ses cinq titres mondiaux et du sensationnel exploit du Nürburgring en 1957, le nom du mestro argentin est passé dans le langage courant : tu te prends pour Fangio ? Dans son album L'Affaire Tournesol, Hergé place le patronyme du célèbre pilote de Balcarce dans la bouche évocatrice de l'éloquent capitaine Haddock, afin de qualifier la conduite périlleuse d'une voiture bordure. Champion à l'aura unique, Fangio était surtout unaniment respecté par ses pairs dans les années 50, comme en 1956 chez Ferrari ; malgré ses origines modestes de fils de maçon en Argentine, le charisme de Fangio le faisait obtenir l'attention du marquis espagnol Alfonso de Portago, du comte allemand Wolfgang von Trips, du bourgeois italien Luigi Musso et des aristocrates anglais Peter Collins et Mike Hawthorn. Ce dernier lui rendit en 1958 à Reims le plus bel hommage qui soit lors d'un Grand Prix de France qui marquait le crépuscule de la carrière du maestro dix ans après ses débuts en Europe (1948). Quatrième avec Maserati sur le circuit champenois, Fangio coupa la ligne d'arrivée devant Hawthorn vainqueur qui expliqua ainsi son geste : On ne prend pas un tour à Fangio. Tout était dit ... En 2003 à Budapest, dans un contexte aux enjeux économiques certes différent, Alonso ne fit même pas le même geste d'allégeance à Michael Schumacher pourtant lui aussi cinq fois couronné, le respect de l'ordre établi ayant disparu dès 1984 avec l'éclosion du phénomène brésilien Ayrton Senna ... 

Le deuxième à entrer dans la danse est spontanément Jim Clark, le fermier écossais disparu en 1968 à Hockenheim lors d'une anonyme course de F2, bien trop tôt donc ... Double champion du monde, Clark forma un tandem unique chez Lotus avec l'ingénieur et team principal Colin Chapman, qui ne se remit jamais vraiment de son tragique décès. En 1963 lors de son premier titre, le virtuose pilote britannique réussit à dépasser 70 % dans tous les ratios importants de statistiques : victoires, pole positions, points et podiums. Un fait unique en sept décennies de F1 ... Plus globalement, jamais un pilote ne domina autant ses contemporains que Jim Clark, qui sans des ennuis mécaniques à East London (1962) et Mexico (1964), compterait deux couronnes de plus au palamrès, sans parler de celle qui lui tendrait les bras en 1968 avec le moteur Cosworth proplusant sa Lotus. Avec 25 victoires en 72 Grands Prix, l'Ecossais a cannibalisé la F1 des années 60 malgré des rivaux de la dimension de Graham Hill. John Surtees, Dan Gurney, Bruce McLaren, Jackie Stewart, Jochen Rindt ou encore Jack Brabham. Son seul échec fut le Grand Prix de Monaco, qu'il ne gagna jamais, là où Graham Hill rayonnait (5 victoires du Londonien) ... A sa mort en 1968, le Commendatore Enzo Ferrari assura que le défunt as Jim Clark était encore meilleur pilote que Tazio Nuvolari et Juan Manuel Fangio, les deux références suprême du sport automobile de vitesse depuis le début du XXe siècle ...

Le troisième du panthéon est Alain Prost. Le Français, quadruple champion du monde, fit la même carrière que son idole de jeunesse Niki Lauda, mais en plus belle et en plus grande ... Comme l'Ordinateur viennois, le Professeur pilotait en épicier mais ne gérait pas sa carrière sans panache. Le Français fut le coéquipier de cinq champions du monde, alliant défier Niki Lauda chez McLaren (1984), y acceptant Keke Rosberg (1986) et surtout Ayrton Senna (1988-1989), avant de rejoindre Nigel Mansell chez Ferrari (1990) et de finir son parcours royal contre Damon Hill (1993) chez Williams Renault. Maître tacticien, Prost était un authentique génie du dépassement, sachant parfaitement quand attaquer ses proies sur l'asphalte avec une efficacité maximale. Ses victoires emblématiques, Rio de Janeiro 1987 et Mexico 1990, montrent toute l'étendue de sa panoplie de champion : mémoire d'éléphant en 1987 à Jacarepagua (Prost avait fait démonter la MP4/2C pour refaire les réglages comme en 1986 !), capacité de travail stakhanoviste avec ingénieurs et mécaniciens, sang-froid redoutable, sens de la mise au point technique notamment sur l'aérodynamique et l'équilibre du châssis, finisseur hors pair en course avec des dépassements parfaits et surtout une capacité à économiser ses pneus .... Le seul talon d'Achille de Prost était la pluie, lui qui avait été marqué au fer rouge par l'accident de Didier Pironi en 1982 à Hockenheim, ainsi il jeta l'éponge en 1988 à Silverstone ou en 1989 à Adelaïde.

Le quatrième à avoir son rond de serviette comme candidat au GOAT est naturellement Ayrton Senna, qui tutoya la perfection et s'attira tous les superlatifs. Le surdoué de Sao Paulo laissera une trace indélébile dans le gotha de la F1. Personnage mystique et charismatique, Senna était un prodige de la qualification, un véritable sprinter de l'exercice, un chasseur de pole positions comme Fangio, Clark ou Hamilton. Fin 1991, il en comptait 60 en seulement 126 séances soit un taux effarant de 47.6 % dans un sport totalement professionnalisé. Egalement, Senna fut unique par son habileté diabolique et ses fulgurances sous la pluie, entrevues dès 1984 en Principauté de Monaco. Comme Caracciola, Clark ou Ickx avant lui, tel Schumacher ou Hamilton après lui, Senna fut l'un des plus grands Rainmasters de tous les temps : Estoril 1985, Silverstone 1988 et surtout Donington 1993 sont là pour en témoigner : la quadrature du cercle. Mais le Brésilien savait aussi gagner avec un génie proprement bluffant sur piste sèche : Suzuka 1988 et Interlagos 1991, bien qu'avec de petites ondées à chaque fois, furent d'incroyables preuves du talent hors normes de celui qui était devenu une sorte de demi-dieu au Brésil, un totem qui incarnait autant l'espoir que le refus viscéral de la défaite, sa mémoire étant entretenue par la fondation Senna dirigée par sa soeur aînée Viviane. Après avoir porté l'estocade à Prost chez McLaren Honda, Senna avait rejoint le cénacle des triples champions du monde, espérant égaler le record de Fangio. A Imola en 1994, le destin ne lui en a pas laissé le temps, lui le samouraï tant vénéré par les ingénieurs et mécaniciens de Honda, par Gérard Ducarouge, Gordon Murray et presque tous ceux qui ont travaillé avec lui, persuadés d'avoir croisé la route d'un être touché par la grâce.

Le cinquième est bien sûr Michael Schumacher, le Kaiser, le Baron Rouge, véritable ogre des records et des annales de la F1. Mais le pilote de Kerpen ce ne sont pas que des chiffres hallucinants, ce sont aussi des exploits incroyables en piste, Spa 1992, 1995 et 1997, Barcelone 1994 et 1996, Nürburgring 1995 et 2000, Monaco 1997 et 1999, Budapest 1998, Suzuka 2000, Magny-Cours 2004, Interlagos 2006 ... Fauve aux grands griffes, l'Allemand a conquis l'Everest par la face Nord avec Ferrari entre 1996 et 2000, en reconstruisant l'équipe de fond en comble avec Jean Todt, qui eut à convaincre Rory Byrne de rentrer Phuket et d'enterrer son dessein de centre de plongée sous-marine. La machine était ensuite lancée, prête pour la razzia ... Le Goliath allemand rajoute donc cinq titres aux deux acquis en début de carrière avec Benetton (1994 et 1995), quand il avait souffert de l'ombre de feu Ayrton Senna, son idole de jeunesse découvert en 1980 à Nivelles au championnat du monde de karting. Car l'aîné des frères Schumacher a prolongé le changement initié par Senna en F1. Sans karting, impossible de grimper vers la Mecque du sport automobile. Le pilote allemand a aussi élevé le niveau en terme de capacité physique : entraînement commando, salle de musculation à Fiorano, Schumacher a revu les standards déjà remontés dans les années 70 par Niki Lauda et Willy Dungl. Après le Kaiser, la F1 n'était plus du tout la même qu'à son arrivée fracassante en 1991 à Spa Francorchamps, où il avait roulé plus vite qu'Alain Prost au warm-up du dimanche matin ...

Que manque-t-il à Hamilton pour devenir le GOAT ? Encore beaucoup de choses malheureusement, son dessein reste encore utopique du haut de sa tour d'ivoire où il semble avoir perdu de vue plusieurs élements défavorables à son ambition dévorante ...

Déjà, LH44 devra compiler 3 titres mondiaux (de 5 à 8) et 18 victoires (de 74 à 92) pour mettre Schumi dans le rétroviseur au rayon des statistiques. C'est presque la partie la plus facile, paradoxalement, à condition de contenir les jeunes loups néerlandais (Max Verstappen) et monégasque (Charles Leclerc) qui rêvent de le faire tomber du Capitole à la Roche Tarpéienne dans cette jungel darwinienne qu'est la F1 ... Personne ne mise un kopeck sur eux pour la saison 2019, encore promise au tandem Hamilton / Vettel, mais qui sait pour 2020 et 2021 ? L'aréopage de la F1 sait très bien qu'une passation de pouvoir peut vite arriver, telle celle entre le maître Schumacher et le jeune fauve espagnol Alonso en 2005 à Imola.

Car pour le reste, Hamilton reste en deça du top 5 ci-dessous. En terme d'aura, un casque jaune offert par la famille Senna en 2017 à Montréal pour sa 65e pole position ne suffit pas, pas plus que l'euphorie annuelle dans els tribunes de Silverstone : Senna avait droit au même traitement divin à Interlagos de 1990 à 1994, Schumacher idem à Hockenheim et dans l'Eifel du côté du Nürburgring, sans parler d'Imola et Monza en territoire Ferrari ...

Malgré son duel au couteau avec Nico Rosberg entre 2014 et 2016, le profil du rival en carrière n°1 d'Hamilton n'a pas comparable avec d'un crocodile au cuir épais tel qu'Alain Prost, qui partagea le marigot le plus sanglant avec Ayrton Senna entre 1988 et 1990 ... Lewis aurait plus gagné à croiser le fer plus longtemps avec l'Espagnol Fernando Alonso, le meilleur pilote de sa génération, pour plus de joutes d'anthologies et de montagnes russes d'adrénaline. Ce n'est pas avec Sebastian Vettel, pilote certes très rapide sur un tour mais bien trop irrégulier notamment sous contexte de forte pression, que LH44 trouvera un challenger au niveau attendu.

S'il a toujours battu ses coéquipiers (sauf Alonso en 2007), de Jenson Button à Valtteri Bottas en passant par Nico Rosberg, Lewis Hamilton doit aussi produire plus de courses mythiques malgré quelques blockbusters inoubliables depuis ses débuts en 2007 où il dressa la guillotine, faisant passer le peloton sous ses fourches caudines : Fuji 2007, Silverstone 2008, Hockenheim 2008, Sakhir 2014, Austin 2015, Hockenheim 2018, Monza 2018 ... Il en faudra encore plus pour obtenir du public les yeux de Chimène qu'avaient Fangio et surtout Senna.

Verdict ? S'il y a désormais match avec Jim Clark pour le titre de plus grand pilote britannique de tous les temps que ni Jackie Stewart ni Nigel Mansell ne pouvaient disputer à l'icône de Lotus, il est encore bien prématuré pour Lewis Hamilton d'espérer recevoir l'auréole du GOAT ... 



25 réactions


  • Laconique Laconique 10 avril 2019 13:34

    Je préférais Alonso, qui n’a pas un palmarès à la hauteur de sa combativité. Le GOAT c’est Schumacher bien sûr, même s’il avait un peu tué la F1 à son époque.


    • Axel_Borg Axel_Borg 10 avril 2019 14:59

      @Laconique,

      En 2007 le match Alonso / Hamilton était biaisé par le fait que Lewis, jeune rookie, utilisait les réglages de l’Espagnol qui s’était vanté d’avoir fait gagné 6 dixièmes de seconde à la MP4/22 durant l’hiver précédant le championnat.

      Venant du cocon Renault / Michelin, l’as d’Oviedo avait alors du apprendre les gommes Bridgestone mais aussi le V10 Mercedes.

      Mais au vu des saisons 2005-2006 mais surtout 2011-2012 du pilote asturien, je crois oui qu’il est, avec le Kaiser, le meilleur pilote vu en F1 depuis la mort de Senna en 1994.

      Michael Schumacher en GOAT ? Cela se défend très clairement même si je partage (indépendamment de son retour raté entre 2010 et 2012, je ne parle que de sa carrière principale entre 1991 et 2006) l’avis de Jody Scheckter interrogé à ce sujet en 2002 après le 5e titre du virtuose pilote allemand.

      La faiblesse principale du Baron Rouge dans la course au GOAT, c’est la liste de ses coéquipiers. A part Nelson Piquet qu’il bat dès son arrivée chez Benetton en 1991 (quel exploit), aucun champion du monde par la suite : Brundle, patrese, Lehto, Jos Verstappen, Herbert, Irvine, Barrichello et Massa.

      Le seul champion du monde qu’il finira par croiser, c’est Nico Rosberg entre 2010 et 2012, mais à 41 ans passés comment imaginer que l’ogre de Kerpen fasse jeu égal avec un jeune loup aussi talentueux que l’ancien pilote Williams.

      Pour les point forts de MS en GOAT, citons la liste innombrable de ses exploits en piste, sa capacité à reconstruire deux écuries (Benetton et Ferrari), sa longévité et la liste de ses records dignes d’un almanach, un peu le Merckx ou le Federer du sport automobile de vitesse.


    • solarys 10 avril 2019 19:49

      @Axel_Borg reconstruire une écurie, c’est lorsque les responsables sportifs et techniques ont le bon pilote au bon endroit. Pas l’inverse. Briatoire et son sens des affaires a convaincu Schumacher de rejoindre Brawn et Rory Byrne.
      Todt a ensuite recruté ce package. Pas sûr que Schumacher aurait reussi sans eux. 
      Todt en chef d’orchestre a délimité le perimetre d’action de ce beau monde. Chacun dans son role.
      Ensuite, fort de cette experience, Ross Brawn fut le chef d’orchestre chez Brawn GP et de Mercedes en 2014 et au moins jusqu’en 2015.

      Le pilote, par sa capacité à obtenir des résultats inespérés sur la piste, ôte beaucoup de pression à son equipe. La motive : c’est ce qu’ont su faire le QUATUOR Historique champions du monde (Prost, Senna, Schumacher et Hamilton) qui se sont battus pour un titre avec des voitures aux performances irregulieres.


    • Axel_Borg Axel_Borg 11 avril 2019 16:08

      @solarys,

      Tu oublies un homme clé dans la réussite de la Dream Team, le motoriste italien Paolo Martinelli.

      Briatore n’a rien fait d’exceptionnel en 1991, c’est Ross Brawn et Tom Walkinshaw qui ont indiqué au boss de Benetton de profiter de la faille juridique entre Jordan et le clan Schumacher, représenté alors par Willi Weber et Mercedes (Jochen Neerspach).
      Par contre le play-boy italien eut le flair de signer Fernando Alonso en 2000 après la victoire du jeune prodige espagnol à Spa en F3000.

      Pour en revenir à la reconstruction de Ferrari, ce fut un long processus qui démarra fin 1991 à l’épisode du camion qui revint comme un boomerang sur Prost, licencié par Fusaro.
      Ce dernier fut aussi viré et Agnelli rappela Luca Cordero Di Montezemolo après ses expériences en Coupe de l’America et à l’organisation du Mondiale 1990 de football en Italie.

      Directeur sportif du Cavallino en 1974 et 1975 à l’ère de Niki Lauda, le marquis sortit Ferrari de son nombrilisme en engageant, sur les conseils de Jean Sage, Bernie Ecclestone et Niki Lauda, celui qui avait tout gagné avec Peugeot en WRC, au Dakar et au Mans : Jean Todt.
      Bloqué par Jacques Calvet dans son projet d’écurie Peugeot F1, Todt claqua la porte de la Grande Armée fin juin 1993 alors que le lion de Montbéliard allait s’engager avec McLaren pour 1994 ...

      Au lieu de servir de laquais à Ron Dennis, Jean Todt prit la tête de la plus prestigieuse écurie, avec la même ambition que Cesare Fiorio en 1989, engager les meilleurs pilotes.
      A la différence près que l’Italien visait le tandem Prost / Senna à horizon 1991 (il passa fort près de le reconstituer), le Français ne voulant qu’un leader clair et un porteur d’eau au contrat de n°2.

      La mort de Senna en 1994 força Jean Todt à changer son fusil d’épaule. Se sentant trahi par Renault qui allait casser le contrat d’exclusivité de Williams pour Benetton dès 1995, le Pauliste en avait déjà assez de Didcot mais aussi du Losange ...
      Sensible à la magie du top team de Maranello, Ayrton Senna envisageait de piloter en rouge en 1995 ...
      Le bolide écarlate échut finalement à Michael Schumacher en 1996, le temps pour Montezemolo et Todt de voir l’Allemand prendre un ascendant définitif sur Damon Hill pendant deux ans.

      Pour se convaincre du rôle éminent joué par le Kaiser dans la reconstruction de Ferrari, il suffit de regarder les deux périodes où la Dream Team évolue sans lui : l’été 1999 après son crash de Silverstone face à une écurie McLaren Mercedes frappé par la scoumoune, avec un tandem Eddie Irvine / Mika Salo indigne de la passion des tifosi.

      Dès son retour à Kuala Lumpur, le Mozart allemand montre bien qui est le boss en F1.

      Enfin en 2007 où certes Ross Brawn avait pris une année sabbatique, mais il restait encore Jean Todt, Paolo Martinelli et Rory Byrne. Jamais Iceman ne dégagea la même autorité que Schumacher au sein de Ferrari, et c’est bien pour cela que Montezemolo recruta ensuite Alonso pour 2010, pas convaincu non plus par Felipe Massa.

      Enfin, comment ne pas évoquer le rôle éminent de Schumacher dans la progression technique de la Scuderia entre 1996 et 2006 ? Les feedbacks fournis par l’Allemand ont largement aidé les ingénieurs à faire progresser. Véritable stakhanoviste doté d’une mémoire prodigieuse, le Kaiser offrit une manne d’infos incomparable à Brawn, Byrne et Martinelli.

      Comme Lauda, Andretti, Prost ou Senna avant lui, l’Allemand fut l’un des grands metteurs au point de l’Histoire de la F1, filière suivie par la suite par Alonso, Vettel, Hamilton ...

      Gagner en F1 par son seul car-control à la façon de Peterson, G. Villeneuve, Mansell ou encore Räikkönen, ce n’est plus possible désormais.

      Les grands torts du Kaiser ? Avoir trop souvent craqué sous la pression du money time à Macao en 1990 (F3), Adelaïde en 1994, Jerez en 1997 ou encore Suzuka en 1998.


  • solarys 10 avril 2019 14:19

    Belle mauvaise foi. En quoi Schumacher sans coéquipiers dignes de ce nom serait plus méritant qu’un Hamilton face à Alonso ? Hamilton qui reste vainqueur de 13 courses consécutives sous la pluie. C’est le maître incontesté le samedi et le dimanche. Il a l’intelligence de course de Prost le dimanche et la concentration mêlée à la virtuosité de Senna le samedi. Il serait bien trop long de détailler les exploits de Hamilton, à hauteur des records qu’il fait tomber chaque week-end ! Arrêtons de minimiser les exploits des uns pour valoriser ceux des autres ! A chaque époque son champion !


    • Axel_Borg Axel_Borg 10 avril 2019 15:16

      @solarys,

      Michael Schumacher avait certes un talon d’Achille, je le dis plus haut dans ma réponse à Laconique, la faiblesse de ses coéquipiers, souvent imposée par contrat par Flavio Briatore à Enstone, puis Jean Todt à Mranello.
      Certes Rory Byrne dessinait les F1 pour Schumi, pour optimiser son pilotage et non celui de l’autre pilote du garage ...
      Mais on parle d’un gamin de 22 ans qui avait humilié le triple champion du monde Nelson Piquet chez Benetton en 1991 ...
      Certes le Carioca n’était plus au top niveau comme entre 1980 et 1987 chez Brabham ou Williams. Mais il restait à 39 ans l’un des tous meilleurs pilotes de F1.

      Surtout, Hamilton n’a pas réussi entre 2009 et 2013 un quart des exploits de Schumacher dans sa période de vaches maigres (1996-1999) avec Ferrari : Barcelone 1996, Spa Francorchamps 1996, Monaco 1997, Spa Francorchamps 1997, Silverstone 1998, Budapest 1998, Monaco 1999, Sepang 1999 ...

      Rappelons aussi un point fondamental, Hamilton a toujours gagné le titre avec la meilleure voiture, là où Fangio (1957), Prost (1986), Senna (1991), Schumacher (1994, 1995, 2000 et 2003) et Alonso (2005) ont réussi le prodige de devenir champions du monde face à des écuries plus fortes que la leur : Maserati contre Ferrari en 1957, McLaren TAG Porsche contre Williams Honda en 1986, McLaren Honda contre Williams Renault en 1991, Benetton Ford contre Williams Renault en 1994, Benetton Renault contre Williams Renault en 1995, Ferrari contre McLaren Mercedes en 2000, Ferrari contre Williams BMW en 2003, Renault contre McLaren Mercedes en 2005.

      Alonso était meilleur que l’Allemand sous pression extrême, et normalement le Taureau des Asturies aurait du gagner 5 titres mondiaux avec ceux de 2007, 2010 et 2012. Il n’aurait pas alors fini sa carrière chez McLaren Honda mais chez Ferrari, Red Bull ou Mercedes AMG, avec bien plus que 32 victoires au compteur vu son immense talent.

      Quant à Lewis Hamilton, il s’agit d’un fantastique pilote en effet qui pérennise les exploits week-end après week-end. Chasseur de pole exceptionnel, et finisseur redoutable le dimanche, bien meilleur qu’un Vettel dont on se demande encore comment il a pu enchaîner 4 titres de rang entre 2010 et 2013.
      Mais Lewis traîne comme un boulet sa saison 2010 où certes il perd 18 pts en Espagne sur crevaison mais surtout une bonne quarantaine de points par sa faute à Monza et Singapour en faisant n’importe quoi au départ.
      Il n’avait pas alors retenu la leçon de Shanghai 2007, erreur qui lui coûta le titre suprême.
      Sans parler de sa saison chaotique de 2011 où il laisse Jenson Button prendre le lead chez McLaren de façon exceptionnelle.
      En 1992, sa pire saison en F1, Senna avait battu Berger au final (50-49 aux points, 3 victoires à 2) pour montrer qu’il restait le patron à Woking.

      Ma conclusion est simple, je ne dis pas que Lewis ne sera pas un jour un GOAT potentiel mais c’est trop tôt : statistiquement il est derrière Schumacher, en terme d’aura derrière Fangio et Senna, en terme de domination sur une génération derrière le grand Jim Clark ...
      Et son beau duel avec N. Rosberg de 2014 à 2016 ne vaut pas le sommet d’émotion que fut le climax Prost / Senna entre 1988 et 1990.
      Je lui souhaite que Max Verstappen et Red Bull lui offrent un autre duel de forte intensité celui qu’il n’a jamais pu avoir avec Alonso exception faite de 2007 chez McLaren Mercedes ...


    • solarys 10 avril 2019 19:28

      @Axel_Borg Hamilton Prost et Schumacher sont les seuls pilotes de l’Histoire à gagner plusieurs fois avec des voitures inférieures à celles des autres. Le point commun est qu’ils sont tous partis au moins de la 13e place pour gagner !

      Sur le plan des confrontations, Michael Schumacher a moins de mérite que les couples Prost-Senna/Mansell et Hamilton-Alonso/Rosberg/Button.
      Senna s’est confronté à plusieurs champions du monde, de même que Hamilton.

      Pour ses débuts je ne vois rien d’extraordinaire, son talent mis à part à s’être mesuré à un champion du monde vieillissant de 39 ans qui ne l’avait plus été (champion) depuis 1985.
      En 1992 et 1993, Senna avec sa motorisation obsolète, a rappelé à tous que Schumacher n’était de taille que sur le sec en course.
      Schumi, arrivé à maturation en 1994, était surtout une bête de course le Dimanche, plutot que sur l’ensemble d’un week-end, si on le compare à Hamilton et Senna.

      Sur le plan de l’ethique sportive, Schumi n’a été un exemple ni sur la piste, ni en dehors.
      En revanche, sur le plan des exploits en course, il a été extraordinaire : je retiendrai de lui Monaco 1992, 1994, Spa 1992, 1993 et 1996, Barcelone 1996, Hongrie et GB 1995, Suzuka, le GP de France, ses 8 victoires et ses 4 pitstops, sans oublier les qualifs du GP d’autriche 2003.

      En ce qui concerne Hamilton, il s’est d’emblée mesuré au double champion du monde sortant, de Schumacher, le jeune Fernando Alonso.
      Entre 1991 et 2007, les monoplaces ont bien évolué et il devient évidemment de plus en plus complexe de les optimiser.
      D’aucuns voyaient Hamilton triompher en 2008, sans Alonso.
      Mais la régularité affichée depuis 2007 est tout bonnement impressionnante ! c’est le seul pilote à avoir 1 Victoire et 1 pole depuis ses débuts.

      Et lors des saisons de moins bien, 2009, 2010, 2012 ou avec une voiture inférieure ou capricieuse, 2008, 2009, 2010, 2011, 2013, 2017 et 2018, Hamilton a réalisé bons nombres d’exploits, à Monza, Silverstone, Monaco, Turquie, Hongrie, Abu Dhabi. Je ne cite même plus le nombre étourdissant (comme Prost et Schumacher).

      Schumacher a eu la meilleure voiture en 1994, 2002, 2004, pas en 1995,2000, 2001 et 2003. En revanche, parlons-en des pneus Bridgestone qui offrait 1"5 sec d’avantage sur la concurrence en course, toute equipee de Michelin, de l’avantage des essais sur piste privee à Fiorano, ou des ecuries tampon Minardi et Sauber Ferrari > tous ces avantages dont bénéficient Ferrari avec les honorables structures Haas et Sauber Alfa Romeo aujourd’hui.

      Le problème pour les fanatiques que nous sommes, c’est que nous avons du mal à reconnaître la supériorité d’un pilote sur tout le reste du plateau, et à en accepter les exploits.
      Nous avons du mal à accepter une certaine facilité dans leurs succès, tellement ils sont dominateurs.


    • solarys 10 avril 2019 19:32

      @solarys pardon, je voulais dire Prost et Senna se sont mesures a plusieurs champions du monde coequipiers, comme Hamilton.
      Vous etes dans les meilleurs dispositions dans une ecurie pour affronter l’adversité et battre des records lorsqu’il y a un concurrent de moins à battre, votre coequipier... 


    • Axel_Borg Axel_Borg 11 avril 2019 15:48

      @solarys

      En 1994 Schumacher n’a pas la meilleure voiture. OK il a l’anti-patinage jusqu’à Silverstone mais en fin de saison la FW16 fait parler sa puissance avec un V10 Renault très largement supérieur au V8 Ford Zetec de sa Benetton B194.

      Pour ses débuts, désolé mais le mec arrive à Spa 1991 avec une Jordan (première année du team irlandais) et claque le 7e chrono en qualif sur l toboggan des Ardennes qu’il découvrait de surcroit. 4e du warm-up.
      Piquet n’était plus à son top en 1991 mais il restait un triple champion du monde (1981, 1983, 1987) pas un perdreau de l’année.

      Michael Schumacher a certes bénéficié du décès de Senna pour gagner ses premiers titres en 1994 et 1995. Mais au lieu de rejoindre Williams pour gagner encore en 1996 et 1997, il a préféré le challenge ultime ; rejoindre Ferrari pour refaire gagner le cheval cabré.

      En 1996 il part seul, sans Ross Brawn, Rory Byrne, Pat Symonds et Joan Villadelprat tous restés à Enstone.
      Jean Todt fera venir Brawn et Byrne en vue de 1997, Schumacher ne s’entendant pas avec John Barnard, habitué au style de pilotage différent d’un Prost.

      Si Byrne accepte de renoncer à son projet Phuket alors qu’il avait déjà 50 piges, c’est parce qu’il y avait Schumi justement ... Byrne avait connu Senna en 1984 chez Toleman, il savait donc qu’il tenait un immense champion avec le Kaiser.

      Sur Bridgestone, oui Todt signa dès 2001 un axe Ferrari / Bridgestone pour couper l’herbe sous le pied de McLaren. Furieux, Ron Dennis n’eut d’autre choix que de rejoindre le clan Bibendum en 2002, où Williams avait pris la place d’écurie de développement ...

      Sur les duels d’Hamilton, Alonso en 2007 c’est magistral mais trop court malheureusement. Pour Button et Rosberg, deux excellents pilotes deux champions du monde mais pas meilleurs qu’un Mika Hakkinen, principal contradicteur du Baron Rouge entre 1998 et 2000.

      Sur les poles, Schumacher n’était pas un pur sprinter comme Hamilton ou Senna c’est vrai. Mais la première fois qu’il dispose d’une vraie F1, la plus rapide, soit en 2011, il explose son record de poles qui datait de 1994 : de 6 (1994), l’Allemand passe à 11 pole positions ...

      Quant aux remontées que tu évoques, Mexico 1990 pour Prost, Spa 1995 pour M. Schumacher, un Senna en aurait été aussi largemnt capable (cf Monaco 1984, Rio 1988, Suzuka 1988), sauf qu’il ne s’est jamais troué en qualif au point de partir au delà de la 5e ou 6e ligne ...

      Hamilton est l’incontestable n°1 actuel, à la réserve prêt qu’Alonso me semblait encore plus complet. La saison 2012 de l’Espagnol, je n’en ai pas vu souvent des comme cela avec des F1 aussi limitées, tel un Schumacher en 1997 ou 1998 ... Victoires sublimes à Sepang et Valence, podium quasi systématique ... Chapeau l’artiste.

      Ne te méprends pas, Hamilton a le potentiel pour finir GOAT, mais il devra cravacher à la fois niveau stats et niveau duel de légende. Il a donc grand besoin que Max Verstappen prenne la place de Vettel comme son rival n°1, tant Baby Schumi déçoit, il sera bientôt éclipsé par Charles Leclerc chez Ferrari à ce rythme.


  • Dom66 Dom66 10 avril 2019 16:53

    Ayant bien connu la F1 et le sport auto, il y a quelque chose qui me chagrine ,dans certains commentaires et dans votre article.

    Avant de commencer je tiens à vous dire que La F1 et le reste du sport auto ne m’intéresse plus, j’ai eu trop d’exemple de magouilles et de tricheries.

    Lewis Hamilton par ci, Lewis Hamilton par là.

    Ne pas oublier la mécanique, car même si vous l’avez déjà dit, Lewis Hamilton sans la Mercedes, n’aurait pas eu 5 titres, et vous pourrez raconter ce que vous voudrez c’est ça.

    C’est Mercedes qui est champion, 

    Quand en ligne droite une voiture largue les autres sans problème c’est la voiture qui est meilleur, Non ?

    Ce qui à tué le spectacle, c’est la domination sans partage. Des courses sans suspens, avec des doublés à l’arrivé...aucune possibilité pour les autres de suivre les deux bolides Allemands.

    Mercedes à fait pression sur les dirigeants de la F1 pour faire passer les nouvelles normes en faveur de son moteur, qu’ils avaient mis au point depuis bien avant. ça dans le milieu autorisé on le sait.

    Au niveau de la F1 il y a je le sais la stratégie du team, mais ce n’est pas tout. 80% des pilotes en F1 sont bons, mais le budget et la technique n’est pas égale entre les équipes.

    C’est tout je sors.


    • Axel_Borg Axel_Borg 11 avril 2019 09:33

      @Dom66,

      Bien entendu que Mercedes AMG est la clé de voûte des succès d’Hamilton entre 2014 et 2018, que ce soit Brackley (châssis) ou Brixworth (moteur).
      Mais sur cinq saisons, King Lewis finit 4 fois champion et une fois dauphin à seulement 5 points de Nico Rosberg en 2016 (le tout avec une casse mécanique à Sepang).
      Hamilton a largement dominé Rosberg entre 2013 et 2016, puis encore plus éclipsé Bottas depuis 2017.

      Lobbying de Mercedes sur le turbo ? Plus que probable car si l’étoile s’en allait fin 2012, Ferrari et Renault restaient seuls dans le paddock (Honda n’annonçant qu’en mai 2013 son retour avec McLaren pour 2015). Et Ecclestone ne pouvait se permettre de perdre Stuttgart ...

      Une écurie de F1 moderne c’est entre 500 et 1000 employés. Mais de tous, le plus important reste le pilote, c’est lui qui fait la plus grande différence, plus encore que le chef mécanicien, le chef motoriste ou l’aérodynamicien en chef.
      C’est bien pour cela qu’à part le cas exceptionnel du gourou aérodynamique Adrian Newey, seuls les pilotes sont payés des fortunes par les propriétaires des écuries de F1 ...

      Et c’est ainsi depuis Ayrton Senna, premier à aussi bien se vendre (1 million de dollars par GP en 1993 avec McLaren, ce qui avait causé un terrible bras de fer avec Ron Dennis même après le doublé Interlagos / Donington de Magic), avant Michael Schumacher, Fernando Alonso, Kimi Räikkönen, Lewis Hamilton puis Sébastian Vettel.


  • tiers_inclus tiers_inclus 10 avril 2019 19:21

    « Ayant bien connu la F1 et le sport auto, il y a quelque chose qui me chagrine ,dans certains commentaires et dans votre article.

    Avant de commencer je tiens à vous dire que La F1 et le reste du sport auto ne m’intéresse plus, j’ai eu trop d’exemple de magouilles et de tricheries. »


    Dans le même cas et tout à fait d’accord, je ne regarde même plus les GPs. 

    Quant au GOAT, c’est un non sujet depuis le magique Ayrton qui a touché le firmament. What else ?


  • Aurevoiràjamais Aurevoiràjamais 10 avril 2019 21:02

    A chaque génération son champion, le notre s’appelait Ayrton Senna da Silva dit Magic Senna !!!

    Parti trop jeune...


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 avril 2019 21:21

    Les ceusses qui ont des burnes sont ceux qui foutent leurs tripes sur la table ...Tourist Trophy (bécanes) .Youtube est votre ami.


  • Le421... Refuznik !! Le421 11 avril 2019 09:08

    La F1, la F1, c’est pas ce sport que je regardais autrefois gratuitement avant que cela devienne payant ??

    Ça me parle, en effet. Des Dimanche après-midi devant la télé.

    C’est fini depuis longtemps.

    Et puis nous, on roule à 80.

    Et j’ai arrêté les circuits il y a 7 ans maintenant, c’était devenu impossible au niveau règlementation... La FFSA nous a tué !!

    Vive l’aviation à laquelle je suis revenu. En haut, on nous fout la paix. Et je me pose à 120/130, pas de radar à la con...  smiley


  • Hijack Hijack 11 avril 2019 14:38

    Merci pour l’article. Mais, une chose apparaît nettement en F.1, l’après Shumi n’est pas évident pour un amateur de de sport, bien qu’appréciant plus le pilote, que l’homme ... (en souhaitant qu’il finisse par s’en sortir miraculeusement après son grave accident de ski) _ Depuis que je m’intéresse à la F1, il y a eu 2 grands, Senna et Shumi et le premier nommé devance le second en tous points. Aussi, comme il est indiqué plus haut, depuis que les courses de F1 sont devenues payantes, ce n’est plus la même chose. Bref, je regrette vraiment les combats à l’époque où le Kaiser et Ferrari dominaient ... Je regarde à l’occasion, mais ce n’est plus pareil. J’avais une sympathie particulière pour Senna et Hakkinen, bcp moins pour les nouveaux cadors.


    • Axel_Borg Axel_Borg 11 avril 2019 15:51

      @Hijack,

      Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, l’homme Schumacher est largement aussi estimable que le pilote. Et je ne dis pas ça parce qu’il a eu son terrible accident de ski le 29 décembre 2013.

      Michael Schumacher est un grand monsieur en dehors de la piste aussi.

      Sur le fait que Senna soit meilleur que lui, cela ne se joue à vraiment pas grand chose mais en effet le Brésilien a pu se mesurer à un autre titan en la personne d’Alain Prost, là où Schumacher fut trop seul, se donnant comme défi passionnant de redresser la Scuderia Ferrari.


    • Hijack Hijack 11 avril 2019 18:02

      @Axel_Borg

      Je le connaissais bien, du moins, pour l’avoir suivi avant même ses débuts en F.1 ... je trouvais étrange qu’un aussi grand pilote puisse être aussi soumis aux autorités de la F.1.
      Par exemple, à une convocation pour telle ou telle action erreur ou mauvaise application des codes, était capable de s’excuser petitement ... tout en se présentant avec un nœud papillon. Le propre d’un champion (d’après moi) est de l’être partout ... pas en ses sous-estimant par rapport aux autorités. Je me souviens que Senna lui, (ou même d’autres, comme J. Villeneuve par exemple) s’en foutait de ses points, envoyait balader les autorités ... seule comptait la compet ...
      Aussi, sur la piste, Shumi manquait de politesse (envers les autres, mais surtout depuis qu’il était en haut de l’affiche) ... rappelons-nous lorsqu’il heurtait la Williams de Villeneuve ...le fameux coup de volant donné par l’Allemand pour empêcher Jacques Villeneuve de le dépasser à 21 tours de l’arrivée... 
      .
      Nous avons tous été touché de son courage quand il avait perdu sa mère, la veille d’une course, qu’il a tenu à courir ... etc ...
      .
      Cela étant, le Kaiser parti, la F1 n’est plus la même. Un combattant hors pair. Mais comme tu le précises, il est vrai que l’allemand n’avait pas de crack en face, mais quand même, Villeneuve, ou Hakkinen ... si je me souviens bien. Enfin, c’est vrai qu’il a réussi à redresser Ferrari, mais avec Jean Todt.


    • Axel_Borg Axel_Borg 12 avril 2019 09:30

      @Hijack,

      Sur Jerez 1997, le pire ne fut pas son geste en piste mais son attitude après la course. Rencontrant le Québécois dans une discothèque, il tenta avec son épouse Corinna de prendre des photos scellant une fausse réconciliation avec le pilote Williams ...
      Mais Jean Todt avait été bien plus loin en ordonnant à Peter Sauber de bloquer le Canadien (avec la fameuse caisse de champagne de Murray Walker à l’antenne de la BBC), ce qui fut fait par Fontana en cours de GP d’Europe, le pilote argentin révélant le tout en septembre 2006 à l’annonce de la retraite du Kaiser à Monza.

      Senna avait aussi du se soumettre à la FIA ... 16 février 1990 il renvoie un fax d’excuses à Jean-Marie Balestre pour récupérer in extremis sa super-licence, alors que McLaren Honda venait d’inscrire Gerhard Berger et Jonathan Palmer comme pilotes titulaires pour le 41e Mondial.

      https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/sports/article/1989-1990-et-la-tentation-de-207805

      Enfin le 9 décembre 1993, Senna vint place de la Concorde, convoqué par la FIA après son coup de poing donné à Eddie Irvine à Suzuka.

      Fernando Alonso aussi en 2007 choisit rapidement son camp entre FIA et McLaren Mercedes, dénonçant l’affaire d’espionnage entre Mike Coughlan et Nigel Stepney auprès du pouvoir sportif. Il est vrai que l’Espagnol voulait aussi se venger de Ron Dennis et Mansour Ojjeh qu’il accusait de privilégier un certain ... Lewis Hamilton, notamment après l’épisode de Budapest qui fut décisif pour la défaite finale de l’as d’Oviedo.


    • Hijack Hijack 12 avril 2019 16:48

      @Axel_Borg

      Je n’étais même pas au courant de ce qui s’est passé en discothèque en 97 (ou ne m’en souviens pas) ... les faits en piste, sont primordiaux. Certes, bcp de pilotes ont subi la FIA, mais jamais en se présentant platement, nœud pap etc ... Senna, je le connaissais bien ... son coup de poing à Irvine, (à l’époque j’étais moins au fait des infos de F1, surtout hors piste) peut-être que c’était mérité ...je ne sais pas. Bref, souvent Shumi invoquait le respect de la loi en F1, mais Senna lui parlait surtout d’honneur, du respect des autres ... et donner un coup de poing, n’est pas un manque de respect, comme le coup de boule de Zidane qui était aussi une réaction à une provoc. Hamilton, malgré son talent ... je ne le sens pas trop. Cela étant, depuis quelques années, je suis moins les courses de F1.


    • Axel_Borg Axel_Borg 12 avril 2019 17:42

      @Hijack,

      A Suzuka en 1993, Irvine avait doublé Senna qui venait de lui prendre un tour alors que le rookie d’Ulster était en pleine bataille avec Damon Hill (Williams). Et dans le stand Jordan après le GP du Japon, le nouveau venu en avait rajouté dans la provocation face à la superstar de McLaren.
      Senna, qui n’a jamais supporté l’injustice, s’est vengé sur Irvine, comme Schumacher voulut le faire en 1998 à Spa sur David Coulthard.
      Lequel comprit en 2003 au Ring face à Alonso la colère du Kaiser ...

      Senna a introduit plein de choses en terme de moeurs en F1, la fin de l’allégeance aux anciens (Lauda, Piquet, Prost), le coup de frein en courbe, et fut le premier à ostensiblement faire du strike pour un showdown (Suzuka 1990).


    • Hijack Hijack 12 avril 2019 19:33

      @Axel_Borg

      Ah oui ... maintenant je me souviens de Shumu contre Coulthard à Spa 98 ... je vois que je parle avec un connaisseur.  smiley


    • Axel_Borg Axel_Borg 15 avril 2019 09:46

      @Hijack,

      Autre épisode entre Michael et David, le départ du GP de France 2000 moyennement géré par Schumi que ce soit en terme de réflexe et de fair-play.

      Par la suite, « Next Year » (surnom cruel que DC partageait avec Rubens Barrichello) fit un doigt d’honneur au Kaiser en le dépassant à l’épingle d’Adelaïde, gagnant pour la première fois dans la Nièvre pour l’écurie de Woking (McLaren aussi n’avait jamais gagné en Bourgogne, attendant une victoire dans l’Hexagone depuis Prost en 1989 au Castellet).

      3 doublés de suite pour Mercedes en ouverture du Mondial, du jamais vu depuis Williams Renault en 1992. Ferrari doit réagir très vite, mais bon Vettel en est réduit à bénéficier de radio Binotto pour battre le très prometteur Charles Leclerc ...

      Bref je crains que cette saison fasse pschitt et que le seul contradicteur à un 6e titre de Lewis soit Bottas, autrement dit personne car Wolff ne voudra pas retrouver le stress des duels entre Hamilton et Rosberg ...


  • Lionel Ladenburger Lionel Ladenburger 3 mai 2019 09:56

    Salut Axel, la forme ? 

    Je viens a la peche au Borg pour lancer le debat : 

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/sports/article/qui-va-gagner-roland-garros-2019-214750

    a tres vite j’espere ;)

    Lionel


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