mardi 19 février 2019 - par Axel_Borg

Histoire géopolitique de la Coupe du Monde : Episode XVI - 1998, Zidane envoie la France au nirvana

En 1998, la France reçoit de nouveau la Coupe du Monde, la première à 32 équipes, organisée par Michel Platini et Fernand Sastre. Le pays construit enfin son grand stade à Saint-Denis, au Stade de France. Très critiqué par les médias (L'Equipe notamment), le sélectionneur Aimé Jacquet a écarté Eric Cantona et David Ginola pour faire mûrir la génération Zidane. Grand favori pour une cinquième étoile, le Brésil compte sur le meilleur attaquant du monde, Ronaldo. En écartant Romario in extremis, Zagallo et Zico renforçent la pression sur le Ballon d'Or 1997, tandis que de nombreux outsiders guettent un faux pas du favori auriverde  : l'Italie de Maldini, les Pays-Bas de Bergkamp, l'Argentine de Batistuta, l'Espagne de Raul ou encore l'Angleterre de Shearer. Cette édition sera marquée par la transition Havelange / Blatter à la FIFA, par le drame du hooliganisme à Lens contre le gendarme Nivel, par l'éclosion du Wonderkid Michael Owen et par les buts à répétition de Davor Suker pour la jeune nation croate. Quatre ans après la guerre d'ex Yougoslavie, Croates et Serbes retrouvent l'échiquier mondial du football, Robert Prosinecki devant le premier joueur à marquer deux fois pour deux nations différentes en phase finale.

En 1998, année où les livres d’Histoire rappelleront qu’un président avait une libido dévorante à Washington (Bill Clinton avec Monica Lewinsky) et un autre une addiction à la vodka à Moscou (Boris Eltsine) sans oublier de favoriser un aréopage de favoris (Wall Street via une dé-régularisation massive de la finance de marché pour Clinton, les oligarques pour Eltsine), c’est la France qui organise la Coupe du Monde, au détriment du Maroc. Connu pour ses légendaires retards, le roi Hassan II aura provoqué le courroux de Joao Havelange en prolongeant une réunion avec le roi Juan Carlos, et donc la défaite de la candidature marocaine. Le 2 juillet 1992, le despote de Zurich faisait plier le monarque de Rabat, et la France devenait le troisième pays, après le Mexique (1970 et 1986) et l’Italie (1934 et 1990), à accueillir pour la deuxième fois la Coupe du Monde (1938 et 1998). Ils seront rejoints ensuite par l’Allemagne (1974 et 2006), le Brésil (1950 et 2014) et les Etats-Unis (1994 et 2026). Le président brésilien de la FIFA passe le témoin à son secrétaire général Sepp Blatter, mais finit son règne de 24 ans en apothéose, pour 150 000 euros, à raison de 3 500 euros par nuitée : cinq semaines en suite impériale à l’hôtel Bristol, là où Woody Allen tournera en 2011 son chef d’œuvre européen Minuit à Paris. Sepp Blatter, lui, avant d’être élu président de la FIFA face à son rival suédois Lennart Johansson, avait émis comme exigence début 1997 un Mondial sans grillages, douze ans après le drame du Heysel : Les spectateurs ne sont pas des animaux ! On les rend encore plus agressifs lorsqu’ils sont confinés derrière des grilles. La Coupe du Monde doit être une fête ! Le 9 juin 1998, la veille du match d’ouverture Brésil / Ecosse à Saint-Denis (site choisi en 1993 par Edouard Balladur pour le grand stade 80 000 places au détriment de Melun-Sénart), une cérémonie populaire est organisée dans Paris : quatre géants représentant les quatre continents convergent à une vitesse désespérément lente vers la Place de la Concorde … Roméo l’Européen, Moussa l’Africain, Pablo l’Américain et Ho l’Asiatique auront épuisé les commentateurs de TF1, Jean-Claude Narcy et Charles Villeneuve, tout autant que les téléspectateurs. Ces colosses de 20 mètres de haut font polémique, et l’animateur Charles Villeneuve parlera des grosses lèvres de Moussa l’Africain, ou de l’escorte beaucoup plus sophistiquée et élégante de Roméo l’Européen. Le 11 juin, la veille du match France / Afrique du Sud au Stade Vélodrome de Marseille, l’acteur Pierre Arditi pousse un coup de gueule en direct sur TF1, qui mise sur cette Coupe du Monde, contrairement à M6, qui se proclamait à l’époque chaîne 0 % foot (le numéro de Capital du dimanche 12 juillet 1998 présenté par Emmanuel Chain fera une audience catastrophique face à la finale France / Brésil plébiscitée par les Français sur TF1 et Canal +). La Une a prévu une émission en lever de rideau du premier match de l’équipe de France. Celui qui jouera quelques mois plus tard l’impitoyable procureur Gérard de Villefort dans l’adaptation télévisée du Comte de Monte-Cristo tire à boulets rouges sur la presse française, qui ne cesse de dénigrer le sélectionneur national Aimé Jacquet : Il faut cesser de penser que cette équipe de France est une équipe de ringards dirigée par un ringard. Oui, ça n’est pas un mondain, ça n’est pas un médiatique, mais on s’en fout ! Y en a marre de ce discours ! Y en a marre que l’ensemble des journalistes français considèrent que ce sont eux les entraîneurs. Assez avec ça ! Qu’on lui foute la paix et qu’on le laisse travailler. Ainsi Gérard Ejnès, de L’Equipe, en juin 1997 lors du Tournoi de France avec cet éditorial Mourir d’Aimé : Aimé Jacquet, le désenchanteur, conduit cette équipe comme il mènerait une épicerie de quartier ... Dès le premier match, à Marseille, le mal aimé Christophe Dugarry, passé en deux ans des Girondins de Bordeaux à l’Olympique de Marseille en passant par l’AC Milan et le Barça, marque le premier but français du tournoi face aux Bafana Bafana, comme à l’Euro 96 à Newcastle contre la Roumanie du Maradona des Carpates, Gheorghe Hagi. Comme Jacquet, Dugarry est dans la ligne de mire des journalistes sportifs, et rentre en jeu au stade Vélodrome à la faveur d’une blessure de Stéphane Guivarc’h. Celui que certains surnomment Dugâchis va fêter son but devant la tribune de presse : Dans ma tête, je me disais : » Putain, je vous ai tous niqués ». Le tirage au sort, qui avait été effectué au stade Vélodrome de Marseille, porte quant à lui la griffe de Michel Platini, qui perdra son co-président Fernand Sastre le 13 juin 1998, dès le début du Mondial. En ce mois de décembre 1997, un match de gala est organisé dans la cité phocéenne, avec un joueur de chaque pays sur le gazon marseillais : Europe contre Reste du Monde, Zidane et Ronaldo en capitaines de leurs formations. Le Vieux Continent s’incline lourdement, 5-2 ... Le jour de la finale, dimanche 12 juillet, Yves Saint-Laurent fait défiler des top models sur la pelouse du Stade de France : Adriana Sklenarikova, future Mme Karembeu dont le compagnon joue la finale avec les Bleus, Carla Bruni, future Première Dame de France entre 2008 et 2012 en tant qu’épouse de Nicolas Sarkozy, Läetitia Casta, désignée modèle de Marianne en l’an 2000 … L’Hexagone, qui passe aux 35 heures par les volontés du gouvernement socialiste de Lionel Jospin et Martine Aubry, a été traumatisé par l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en février 1998 à Ajaccio. Le coupable présumé, Yvan Colonna, sera retrouvé en 2003 par la police avant un référendum et cinq années de cache dans le maquis sur l’île-de-Beauté … L’omerta en vigueur dans le peloton cycliste n’est pas plus belle quand le Tour de France part de Dublin le samedi 11 juillet, jour où le Croate Robert Prosinecki devient le premier joueur à marquer sous deux maillots différents en Coupe du Monde (le premier avait été inscrit en 1990 avec la Yougoslavie contre les Emirats Arabes Unis) : l’exclusion des Festina de Virenque, Dufaux et Zülle sera ordonnée en Corrèze une semaine plus tard à la demande du président Chirac, lequel remonte dans les sondages d’opinion face à son Premier Ministre de cohabitation Lionel Jospin. Depuis 1967, la Corrèze est la terre électorale de celui qui était surnommé le bulldozer par Georges Pompidou : pas de question de s’afficher auprès de cyclistes dopés. La belle remontée dans les sondages pourrait faire pschitt ... La France voit Richard Cœur de Lion Virenque et ses cheveux blonds platine donner rendez-vous l’année prochaine avec des trémolos dans la voix. La Virenquemania part aux oubliettes, place à la Zidanemania. Jacques Chirac reçoit les champions du monde français lors de la garden-party de l’Elysée le 14 juillet, le surlendemain de la grande finale du 12 Juillet entre la France et le Brésil, où plutôt entre Adidas et Nike. La firme à la virgule force Ronaldo à jouer malgré une crise d’épilepsie dans sa chambre du domaine La Grande Romaine à Lésigny (Seine-et-Marne), alors que Michael Schumacher coupe en vainqueur la ligne d’arrivée du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone. Entre cette crise et la finale, Ronaldo est conduit aux urgences d’un hôpital parisien, la clinique des Lilas. Que sait-on de cette crise ? Pas grand-chose ... Le joueur, lui, subissait une pression énorme des médias, de la CBF et de Nike, voyait sa relation avec Susana Werner battre de l’aile tout en subissant le contrecoup physique de deux saisons marathon avec le Barça puis l’Inter Milan. En conférence de presse avant la grande finale, le sélectionneur brésilien Mario Zagallo s’interroge sur l’attitude à adopter, et tranche dans le vif : J’ai commencé ma conférence d’avant-match en précisant que Ronaldo n’en serait pas et qu’Edmundo jouerait la finale. J’ai expliqué aux joueurs qu’il était en train de se remettre et que ses soucis physiques n’étaient que passagers. En réalité, je n’en savais rien, j’ai essayé comme j’ai pu de leur remonter le moral. Mais le traumatisme était déjà installé dans les têtes, l’ambiance moins joyeuse qu’à l’ordinaire. En réalité, les joueurs pensaient à leur copain. Ensuite, les titulaires sont restés avec moi et je leur ai expliqué les quelques points tactiques importants de cette finale. C’est comme dans une famille dans laquelle il manque un de ses membres. Dans ma causerie, j’ai évoqué le cas de Pelé, blessé en 1962, au Chili, et je leur ai dit que nous avions réagi tous ensemble. Mais devant le malaise de Ronaldo, j’étais, nous étions tous démunis. Dire que j’en entends encore qui prétendent que le Brésil n’a pas souffert de l’absence de Ronaldo alors que nous avons vécu un véritable traumatisme collectif … Dans le car, il n’y avait pas de samba, pas de cris, ni de chants ! Le latéral droit Cafu explique sa vision des faits : Jusqu’en demi-finales, à chaque fois que nous partions, c’était la fête, et là, nous étions accablés, car on ignorait totalement où en était Ronaldo. Le Brésil ne se remettra jamais de cette atmosphère de saudade qui lui pourrit sa finale avant même qu’elle n’ait commencé … Pourquoi je l’ai-je mis remplaçant ? Pour faire croire que je voulais le préserver pour la seconde période, explique Zagallo au sujet de l’absence de son numéro 9 du onze titulaire du Brésil sur la première feuille de match … Finalement, Ronaldo insiste pour jouer auprès de Zagallo, et Edmundo retourne sur le banc de touche … Mario Zagallo explique : Ronaldo m’a dit qu’il se sentait prêt, et que si les médecins n’avaient rien trouvé il ne voyait pas pourquoi il ne jouerait pas. Surtout cette finale, sa première. « J’avais le corps tout endolori, j’ignore pourquoi, je me sentais vidé, sans volonté, mais là ça va. S’il vous plaît, coach, ne me privez pas de cette finale, je ne souffre plus. » Le dilemme est terrible pour le sélectionneur du Brésil : Il a fallu que j’assume. Je n’avais pas beaucoup de temps, mais j’aimerais bien que quelqu’un me dise ce qu’il aurait fait à ma place, hein ? N’importe qui, face à la conviction de Ronaldo, l’aurait aligné. Alors, je l’ai fait. Et je suis allé expliquer à Edmundo qu’il demeurait en attente. Le lendemain de cette finale perdue 3-0, la presse de Rio de Janeiro publia le contenu d’un entretien avec un grand neurologue brésilien, Paulo Niemeyer, très virulent à propos de l’encadrement de la CBF et demandant la suspension du médecin de la Seleçao. Selon lui, il aurait fallu imposer un repos total à Ronaldo, totalement incapable de jouer une finale de Coupe du Monde : la star brésilienne aurait risqué un accident cérébral plus grave. A son retour à l’aéroport de Rio, Ronaldo titubait sur la passerelle de l’avion pour rejoindre le tarmac ... A l’inverse du désastre national de 1950, les joueurs ne furent pas montrés du doigt. Deux commissions d’enquête parlementaires furent mises sur pied au Brésil, l’une à la Chambre des Députés, l’autre au Sénat, pour faire la lumière sur les clauses exactes des contrats signés par la CBF avec Nike. Bruno Caru, président de la société italienne de la cardiologie du sport, a examiné en profondeur un dossier médical de Ronaldo datant de 1998, a affirmé qu’Il Fenomeno aurait pu mourir juste avant la finale de la Coupe du Monde. Ronaldo était couché sur son lit et regardait un Grand Prix de Formule 1 à la télévision. Il a alors penché la tête de manière non naturelle. Le sang ne circulait plus, il a eu une chute de la fréquence cardiaque et de la pression sanguine. Il est tombé dans les pommes. Après cette brève explication de ce qui est arrivé à Ronaldo dans sa chambre d’hôtel, Bruno Caru, a affirmé aux micros de la chaîne italienne Mediaset que les médecins français s’étaient basés sur le pronostic de Roberto Carlos pour diagnostiquer Ronaldo : Roberto Carlos, arrière gauche du Brésil, a vu Ronaldo en train de convulser. Il a donc émis l’hypothèse d’une crise d’épilepsie. Ronaldo a été transporté à l’hôpital et a subi une batterie de tests neurologiques. L’électrocardiogramme n’a pas été analysé comme il se doit. Donc les médecins français se sont entêtés et se sont fiés au diagnostic de la crise d'épilepsie émise par Roberto Carlos et non par un médecin. Grave, cette erreur aurait pu être irréversible. En effet, selon Bruno Caru, le traitement administré au joueur le jour du match aurait pu être mortel : Ils ont donné un médicament très puissant, bon pour l'épilepsie mais pas recommandé pour les problèmes cardiaques. Ils ont donné un sédatif très lourd, le Gardenale, qui a été utilisé par Marylin Monroe pour se suicider. Ce sédatif réduit et inhibe fortement l'activité cérébrale. C'est ce qui explique la prestation plus que décevante de Ronaldo en finale. Cela explique aussi les images du joueur qui, le lendemain, descend de l'avion de retour au Brésil en titubant comme s'il était ivre. Dans son livre, Dopage dans le Football, le docteur Jean-Pierre de Mondenard va plus loin, et affirme que Ronaldo, bourré d’amphétamines (aucun des 240 contrôles anti-dopage du Mondial 1998 ne se révèlera positif), aurait fait une réaction à un anti-inflammatoire : Il souffrait des genoux depuis le début du Mondial et le staff médical lui faisait des infiltrations pour qu’il puisse jouer malgré son handicap. De plus, ce genre de produit contient un anesthésique qui peut, s’il est injecté en partie dans un vaisseau sanguin, provoquer un choc avec perte de connaissance pouvant passer pour une crise d’épilepsie. Groggy comme un boxeur massacré par Rocky Balboa, le numéro 9 du Brésil était attendu comme le Messie par toute la planète football. Après deux saisons d’extra-terrestre au Barça et à l’Inter, le plus jeune Ballon d’Or de tous les temps (plébiscité à 21 ans et 3 mois) a subi trop de pression : on lui parle matin, midi et soir des 13 buts de Just Fontaine en 1958. Son complice Romario, lui, est mis de côté par Mario Zagallo et son adjoint Zico. O Baixinho se vengera en dessinant Zagallo et Zico dans les W.C. de son restaurant à Rio de Janeiro … Après la finale gagnée par la France et qui offre une fontaine de jouvence à Gloria Gaynor (I will survive), notre Thierry Roland national assène l’une de ses phrases cultes en direct sur TF1 : Je crois qu’après avoir vu cela, on peut mourir tranquille ! Enfin, le plus tard possible. Ah ! C’est superbe ! Quel pied ! Oh putain ! A l’autre extrémité de la sphère des commentateurs, le sociologue Pierre Bourdieu analyse lui aussi ce phénomène de société qu’est devenue la Coupe du Monde 1998 en France, en l’occurrence la célèbre théorie des 60 millions de sélectionneurs, avec autant de listes des 22 joueurs et de systèmes tactiques (4-4-2, 4-3-3, 3-5-2, 4-5-1, 3-4-3, 4-2-3-1 …) : Il est toujours difficile de parler scientifiquement de sport parce que, en un sens, trop facile : il n’est personne qui n’ait sa petite idée sur le sujet et qui ne se sente en mesure des propos qui se veulent intelligents. Dans le vestiaire français après la remise de la coupe à Didier Deschamps, un échange sympa se déroule entre le Basque et Michel Platini, un peu jaloux de cette équipe où seul Zidane possède un talent comparable un sien : Alors les gars, il a fallu que j’organise un Mondial pour que vous le gagniez ? La réplique du capitaine Deschamps est au vitriol. Certains sont faits pour organiser, d’autres pour gagner. Aimé Jacquet, lui, tient sa revanche : une avenue des Champs-Elysées noirs de monde le 13 juillet 1998 pour la première fois depuis la Libération de Paris en août 1944, et une vengeance personnelle sur les Guignols de l’Info de Canal + et le journal L’Equipe, deux médias qui n’ont eu de cesse de le tourner en ridicule depuis plusieurs mois, voire plusieurs années pour le quotidien sportif, sous l’influence du tandem Jérôme Bureau / Gérard Ejnès, comme le prouve cet article du second en décembre 1994 après une triste victoire française 2-0 en Azerbaïdjan pour les éliminatoires de l’Euro 96 : Marre des trouillards et des faiblards. Marre des épiciers et des à-peu-près. Marre des apothicaires et des discours lénifiants. Marre de la soupe au chou, vive la grande bouffe ! Vive le luxe et les palaces ! Vive le caviar et le champagne … Que Jacquet se débrouille ! C’est son métier. L’ancien coach de Bordeaux des années Claude Bez ne leur pardonnera pas. Jamais, comme le prouvent ses déclarations à chaud du 12, 13 et 14 juillet : Une certaine presse a menti honteusement. Je ne pardonnerai pas, je ne pardonnerai jamais. Je n’ai qu’un mépris pour ces gens là, ce sont des voyous. Au journal télévisé de Patrick Poivre d’Arvor, Jacquet enfonce le clou : On a cru pouvoir se payer le petit fraiseur, qualifiant les journalistes de L’Equipe de malhonnêtes et de détenteurs du monopole de l’imbécilité. Dans Téléfoot, émission phare de TF1, le sélectionneur porte l’estocade au quotidien sportif français : Je pense que j’ai en face de moi des gens irresponsables qui font du business, qui veulent vendre du papier … J’ai eu un peu honte de cette presse. J’ai affaire à des voyous, des malhonnêtes et des incompétents. En avril 1995 après un 4-0 contre la Slovaquie à Nantes, Gérard Ejnès avait tendu la main à Aimé Jacquet. Ce dernier l’avait ostensiblement refusé, remettant de l’huile sur le feu avec le journal L’Equipe. Le journaliste raconte ce qui s’est passé ce jour là au stade de la Beaujoire, en parallèle de l’adoubement de l’espoir bordelais Zinédine Zidane, qui étrennait son numéro 10, par Michel Platini : Il a fait un bond de deux mètres en arrière, comme si j’avais la peste. Et il m’a traité de malhonnête en public. Le siège du journal L’Equipe, à Issy-les-Moulineaux est probablement le seul endroit de France où le champagne avait un goût amer dans la nuit du 12 au 13 juillet 1998. Gérard Ejnès se permet donc de critiquer le succès des champions du monde : On a le droit d’être d’accord avec le provocant Rolland Courbis lors qu’il déclare, avant de le démentir, tout en le confirmant : « La France a gagné la Coupe du Monde. Je dis mission accomplie, point. Elle a eu besoin du but en or pour battre le Paraguay, elle bat l’Italie à pile ou face, l’ange gardien Thuram se réveille contre la Croatie, et on finit contre le fantôme du Brésil et Ronaldo malade ». Les théories de complot vont fleurir sur une supercherie orchestrée d’en haut, certains évoquant une victoire de la France contre le Brésil en échange d’une remise importante par Dassault sur le prix de quatorze avions de chasse Rafale que le gouvernement de Brasilia n’achètera finalement jamais, même si le porte-avions Foch sera vendu en 2000 par la France pour 12 millions de dollars … En 2016, Emmanuel Petit, le footballeur devenu consultant pour France Télévisions et émet des doutes quant à la victoire des Bleus en 1998 : Est-ce que ça n’était pas un petit arrangement ? Alors que plusieurs scandales de matchs truqués ébranlent le monde du foot depuis quelques semaines, l’ancien joueur d’Arsenal en vient à se demander si le titre de champion du monde gagné par les Français en 1998 n’a pas été arrangé à l’époque. Cette réflexion-là m’interpelle depuis quelques semaines. Est-ce qu’en 1998, on a vraiment gagné la Coupe du monde ? Est-ce que ça n’était pas un petit arrangement ? Je n’en sais rien, moi..., a-t-il lâché, ajoutant toutefois que les joueurs quant à eux se défonçaient vraiment face aux adversaires. « Mais avec tout ce qui se passe aujourd’hui, j’en suis arrivé à me demander ça…, ajoute-t-il. Des fois, ça me fait flipper… Est-ce que je ne suis pas en train de devenir paranoïaque et en train de me dire : "Était-on des marionnettes pour faire marcher l’économie ? A-t-on vraiment gagné ce Mondial ?" Moi je pense que oui. Nous, les joueurs, avons tout fait pour cela. Après, je ne sais pas s’il y a eu des arrangements. Zinédine Zidane, lui, devient une idole nationale, symbole du Black-Blanc-Beur, ayant même un mur à son effigie dans sa ville natale de Marseille. Mais le meilleur joueur du tournoi, français ou tout court, reste Marcel Desailly. Après une saison en dents de scie à l’AC Milan où il a rompu les liens tissés avec le vestiaire de Milanello et les tifosi rossoneri du Diavolo, The Rock justifie son surnom : le seul bémol de son tournoi au plus-que-parfait reste son expulsion en finale. Sepp Blatter, nouveau président de la FIFA, se plaint quant à lui des incessants tirages de maillots : C’est incroyable, on a l’impression qu’ils ont été payés par les fabricants de textile pour tester leur tissu. La belle image du tournoi reste le match Iran / Etats-Unis le 21 juin au stade Gerland à Lyon. L’Iran bat le Grand Satan dans un match très politique : intervention de la CIA contre le régime de Mohammad Mossadegh en 1953 après la nationalisation du pétrole iranien de 1951, prise d’otages de l’ambassade américaine en 1979 à la chute du Shah (épisode historique relaté dans Argo de Ben Affleck, oscarisé en 2012), soutien des Etats-Unis à l’Irak lors de la guerre Iran / Irak entre 1980 et 1988 … L’attaquant iranien du FC Cologne, Khodadad Azizi, avait expliqué l’enjeu de cette rencontre historique : Nous ne perdrons pas ce match. Beaucoup de familles de martyrs attendent de nous voir gagner. C’est pour eux que nous voulons gagner. Une photo commune réunit cependant les deux équipes avant le coup d’envoi. Téhéran chavire de bonheur après la victoire 2-1 de l’Iran, commentée ainsi par l’ayatollah Khamenei qui jubile : Ce soir, le puissant et arrogant adversaire a senti le goût amer de la défaite. Responsable médias de la FIFA, l’Iranien Mehrdad Masoudi se souvient de ce match à nul autre pareil. L'un des premiers problèmes a été que l'Iran avait été désigné comme l’équipe B et que les Etats-Unis étaient l'équipe A. Selon les règlements de la FIFA, l'équipe B devait se diriger vers l'équipe A pour les poignées de main d'avant-match. Mais le guide suprême iranien Khamenei a donné des ordres très clairs pour que l'équipe iranienne ne marche pas vers les Américains. Le président de la Fédération iranienne a voulu utiliser ce match pour montrer son pays sous son meilleur jour. Il a demandé à l’intendant de la sélection d'acheter un bouquet de fleurs pour chaque joueur américain. Des roses blanches, un symbole de paix en Iran. Quand l'Iran s'était qualifié après avoir battu l'Australie à Melbourne, tout le pays avait fait la fête. Les gens dansaient dans les rues de Téhéran, buvaient ouvertement de l'alcool et les femmes enlevaient même leurs voiles. Les Gardiens de la révolution ne faisaient rien car ils étaient aussi très heureux. La victoire contre les Etats-Unis a ramené toutes ces émotions et célébrations. Et le régime iranien en a été très effrayé. Si cette défaite contre l'Iran a précipité l'élimination des Etats-Unis, les joueurs américains ont mesuré leur rôle dans ce match historique. Nous avons fait plus en 90 minutes que les politiciens en 20 ans, a ainsi déclaré le défenseur Jeff Agoos à l'époque. En janvier 2000, les deux équipes se retrouveront pour une revanche (1-1) au Rose Bowl de Pasadena, en Californie. A bien des égards, ce match était beaucoup plus important parce que c'était une rencontre amicale et il a fallu la coopération des deux pays pour l’organiser, estime Masoudi. Mais cela n'aurait pas pu se faire si le match au Mondial 98 n’avait pas été un succès. A retenir aussi la participation du Petit Poucet, la Jamaïque, dont l’attaquant Dean Burton est rendu célèbre comme sosie facial de Ronaldo : le pays de Bob Marley et de Crab Key est étrillé par l’Argentine 5-0 au Parc des Princes, avec un triplé de Batigol. L’Albiceleste, qui n’a pas encore remplacé Diego Maradona et a aussi perdu en route Claudio Caniggia ainsi que Fernando Redondo pour une sombre histoire de cheveux (le sélectionneur Daniel Passarella interdisant les cheveux longs …), s’arrêtera au stade des quarts de finale, après avoir encaissé les deux plus beaux buts du tournoi : celui du jeune Wonderkid anglais Michael Owen à Saint-Etienne, et celui du Néerlandais Dennis Bergkamp au stade Vélodrome de Marseille. Sur ce but sublime, voici ce que dit le virtuose d’Arsenal : C’est comme si tout ce que tu avais vécu dans ta vie t’avait conduit à ce moment précis. Lors de l’explosif Argentine / Angleterre joué à Geoffroy-Guichard, David Beckham devient un paria, lui qui a reçu de Victoria Adams un texto lui expliquant sur la route du stade qu’elle était enceinte du futur Brooklyn Beckham. Le sélectionneur anglais Glenn Hoddle avait tancé le Spice Boy après cette expulsion face à Diego Simeone : David s’est fait du mal, et surtout fait du mal à l’équipe. Et ça, personne n’a besoin de lui dire … Je reste persuadé qu’à 11 contre 11, nous nous serions qualifiés. La presse anglaise se déchaîne en tirant à boulets rouges sur le numéro 7 de Manchester United, traître à la nation qui subit l’opprobre de Fleet Street : Dix Lions héroïques, un garçon stupide, pour le Daily Mirror. Le joueur devrait avoir honte selon The Sun. Le Daily Mail dénonce lui un moment de folie. Comme à son habitude, l’arbitrage fait jaser. Mais après Norvège / Brésil (2-1) au Stade Vélodrome de Marseille, l’arbitre américain Esfandiar Baharmast est réhabilité deux jours plus tard par une caméra de télévision suédoise disposant d’un angle inédit. Junior Baiano avait bien tiré le maillot de Tore Andre Flo sur la pelouse phocéenne. Le penalty n’était pas imaginaire ... Henri Michel, le sélectionneur du Maroc (éliminé du fait du succès norvégien), avait parlé de quelque chose de dégueulasse, sale, honteux. Son homologue du Cameroun, Claude Le Roy, estimait lui que l’Afrique était cocue de l’arbitrage. Aux antipodes, le gendarme Daniel Nivel est massacré par des hooligans allemands avant le match Allemagne / Yougoslavie au stade Félix Bollaert de Lens. Le sélectionneur croate Miroslav Blazevic aura beau porter un képi de gendarme pendant la suite du Mondial et Davor Suker enfiler les buts comme des perles, Daniel Nivel ne retrouvera jamais ses capacités, victime de séquelles irréversibles. Lorette, la femme du gendarme, n’a rien oublié, comme elle l’expliquait à la Voix du Nord en 2008 : On ne pardonnera jamais. Daniel aura des séquelles à vie. On lui a enlevé sa liberté. Il a perdu son autonomie. Eux, ils sont sortis de prisons, ont repris leur vie. Libéré en avril 2002, Markus Warnecke est ainsi arrêté trois mois plus tard dans une bagarre lors de la finale de la Coupe du Monde 2002, Brésil / Allemagne … Quant à Christopher Rauch, il avait retrouvé les groupe néo-nazis de supporters du Berliner Fussball Club Dynamo et créé une filiale des Hells Angels à Majorque. Il sera condamné, en 2015, à sept ans de prison ferme pour possession et trafic de drogue. En ce 21 juin 1998, le chancelier allemand Helmut Kohl avait parlé d’une honte pour son pays. Quant au président de la DFB, il ne peut alors retenir ses larmes face aux micros : Ce sont les heures les plus noires de ma vie. Cette Coupe du Monde ne peut peut plus me donner de joie. La DFB invitera la famille Nivel à la Coupe du Monde 2006 en Allemagne, et financera la fondation Daniel Nivel créée en 2000. L’antidote contre le hooliganisme n’a pas encore été trouvé ... Comme l’avait écrit Michel Audiard, les cons, ça ose tout, c’est même cela qu’on les reconnait. Difficile de le contredire … A Marseille le 15 juin l’Angleterre domine la Tunisie (2-0) mais le vrai choc se passe en dehors dans la cité du phocéen, la veille du match, avec des hooligans de la Perfide Albion opposés à des ultras de l’OM et des jeunes des cités alentours. Le bilan est accablant : 16 vitrines brisés, 48 blessés, 40 hospitalisations et 50 arrestations. Un policier de la BAC, interrogé par Libération, prédit ceci : Avec ce qu’on leur a mis sur la tronche, et avec ce qu’ils ont bu, ils vont avoir un sacré mal de crâne en se réveillant. Cela n’empêchera pas une bagarre générale devant l’écran géant installé sur la plage du Prado … Ce match Angleterre / Tunisie, gagné par les Three Lions sur des buts d’Alan Shearer et Paul Scholes, était la cible d’un attentat terroriste du GIA, le Groupe Islamique Armé. Dans cette France encore marquée par les attentats de l’été 1995, notamment au RER Saint-Michel Notre-Dame à Paris, un premier terroriste était censé se faire exploser façon kamikaze à proximité du but de David Seaman. Un deuxième avait pour mission de jeter une grenade sur le banc de touche anglais, où devaient s’asseoir les deux stars montantes des Three Lions, David Beckham et Michael Owen. Le troisième islamiste devait lui abattre le capitaine et meilleur joueur anglais de cette Albion version 1998, Alan Shearer. Ce plan avait été développé la responsable du GIA en Europe, un certain, Ahmed Zaoui, en coordination avec Oussama Ben Laden en personne. D’autres actions étaient prévues, contre l’ambassade américaine à Paris, au 2 avenue Gabriel, ainsi que le détournement d’un avion de ligne contre une centrale nucléaire. Dès le mois de mai 1998, un énorme coup de filet policier avait cependant abouti à l’arrestation d’une centaine de personnes en France, en Allemagne, en Belgique, en Suisse ainsi qu’en Italie. Faute de pouvoir gâcher la Coupe du Monde 1998 en France, deux attentats au camion piégé frapperont les ambassades américaines à Nairobi au Kenya et surtout à Dar-es-Salaam en Tanzanie. Le dossier français de l’affaire aboutira à un procès fin 2000, et à plusieurs condamnations, dont celle de Youssef Zemmouri. Ce dernier était le beau-frère de Farid Benyettou, âgé de 17 ans alors et futur membre de la filière des Buttes-Chaumont, qui façonnera les frères Kouachi, auteurs du massacre de Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris …



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  • totof totof 19 février 2019 21:13

    Il vous arrive d’aller à la ligne ? Là, c’est quasiment illisible. Je n’ai pas tout lu mais je n’ai pas l’impression que l’ensemble soit très intéressant.

    Je vais fournir la vraie version de ce qu’il s’est passé lors de la finale de 1998. Le pouvoir français voulait que l’équipe de France gagne pour éteindre toute contestation quant à la poursuite de son oeuvre de destruction de la nation et des services publics. Il a fait pression sur les instances fascistes du foot international. Elles ont bien sûr accepté, ces réformes étant indispensables pour asseoir l’ordre fasciste international qu’on appelle « mondialisation ». On a donc dit aux joueurs brésiliens qu’il fallait perdre. Ronaldo a été atteint d’une maladie à l’époque inconnue (c’est ce que j’avais entendu dans les médias). En fait, il a certainement refusé de baisser son froc. On a dû lui dire que sa carrière était fichue s’il faisait ça et on lui a aussi peut-être rappelé qu’il avait une famille dont on savait très bien où elle habitait.

    Résultat : un match sans intérêt dans lequel les brésiliens n’ont pas joué. Je le répète, regardez le encore, les brésiliens n’ont pas joué. Normal, c’était un faux match, il était truqué. L’équipe de France a gagné et le peuple a fait une sorte de fausse fête dans les rues la plupart des gens n’étant là que pour regarder dans laquelle seuls quelques décérébrés ont hurlé leur joie, et la réforme néo-fasciste de la société française a continué.

    Voilà l’histoire géo-politique de la coupe du monde 1998.


    • Axel_Borg Axel_Borg 20 février 2019 09:40

      @totof,

      Que le Brésil ait fait un non match en finale c’est évident. Que Nike ait fait pression que pour que Ronaldo joue et non Edmundo, ça l’est aussi.

      La théorie du complot que tu mentionnes (et que je cite via Emmanuel Petit, qui parle plus d’un paiement du Brésil que de pressions via la FIFA, nuance) est tentante mais encore faut-il des preuves ... Je n’ai pas de preuves que Kubrick a tourné les images de la Lune (bien que les Ricains y soient allés avec Neil Armstrong le 21 juillet 1969) pour faire une belle propagande, mais c’est ma conviction. Je n’ai pas de preuves que l’administration Bush et la CIA ont « laissé faire » (j’entends bien passivité volontaire et non complicité) sur le 11 septembre mais c’est aussi ma conviction.

      Rappelons le contexte de 1998. Jacques Chirac à l’Elysée et Lionel Jospin à Matignon. Comme réformateurs on a vu mieux : les 35 heures pour le socialiste, réforme des retraites enterrée en 2000 sous la pression d’un certain François Hollande (alors 1er secrétaire du PS) car trop proche de l’élection ... Et le titre de roi fainéant pour Chirac traumatisé par décembre 1995, bien loin du « bulldozer », son surnom quant il travaillait pour Georges Pompidou à la fin des années 60

      Le quinquennat de Jospin, dopé par une conjoncture très favorable entre 1997 et 2000 (chute du prix du baril de pétrole à son arrivée rue de Varenne) illustre parfaitement la fameuse citation de John F. Kennedy : Le meilleur temps pour réparer sa toiture, c’est lorsque le soleil brille.

      La France n’a jamais rien réformé ... Les rares réformes faites (par la droite) ont été paramétriques et non systémiques : sur les retraites en 1993, 2003 puis 2010, via la loi TEPA en 2007 sur la fiscalité.
      Du bricolage, de la mesurette, de la poudre de perlimpinpin, des écrans de fumée, du cache-misère, appelles ça comme tu veux, donc mais on a jamais remis en cause le système colbertiste et jacobin qui gouverne ce pays, systématiquement en déficit sur chaque budget voté depuis 1974, où l’Etat est laxisme sur le régalien et trop interventionniste sur l’économie, où les zones de non-droit pullulent du 9-3 à la Corse en passant par Marseille et NDDL, où la fiscalité est une usine à gaz, où des syndicats faibles comme Sud et CGT jouent à la politique du blocus systématique et où les politiques n’ont eu de cesse (jusqu’à 2017) de jouer au jeu de l’alternance entre RPR/UDF/UMP et PS ...

      La France ne survit que par 3 leviers : le système du franc CFA (justement dénoncé par Luigi Di Maio récemment, même si je combattrai toujours des populistes comme lui) qui fait perdurer la Françafrique coloniale de Jacques Foccart, la force de dissuasion via l’arme atomique et le droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU.
      Mais un pays dont la jeunesse va soit en Syrie faire le djihad, soit à Londres trouver du boulot, devrait se remettre sérieusement en question ... Mais non, tout va bien Madame la marquise ...
      Les Français veulent moins d’impôts pour eux mais pas pour les autres. Moins d’impôts mais toujours plus de services publics, sans jamais se pose un instant la question de leur efficacité, cataclysmique entre redondances Etat/collectivités locales et le statut de « planques » de la fonction publique.

      Quant au néo-fascisme que tu cites, quel est son visage ?

      Bruxelles et l’UE ? La France s’en moque éperdument étant protégée par son statut de 2e économie de la zone euro. Et le libéralisme voulu par l’UE n’a jamais traversé la frontière franco-belge, au contraire de nos exilés fiscaux ...

      Le fascisme historique de droite incarné par le FN ? Il progresse mais fort heureusement le plafond de verre a par trois fois protégé notre pays ... 2002 et 2017 aux présidentielles, 2015 aux régionales.

      Fascisme de gauche porté par Bolivar Mélenchon ? Là aussi l’ivraie prospère mais je le vois mal refaire 20 % en 2022 ...

      La vraie arnaque de 1998 c’est celle des médias sur la France black blanc beur, incarnée tertio par Thuram / Desailly / Vieira, secundo par Barthez / Blanc / Lizarazu / Djorkaeff, et tertio enfin par Zidane ... Château de cartes vite tombé en ruines en octobre 2001 avec France Algérie (4-1) puis avec Le Pen au 2e tour en avril 2002 ...
      Et 20 ans après malgré un 2e titre mondial sans saveur malgré le talent exceptionnel d’un Kylian Mbappé, que reste-t-il ?
      Un pays recordman du monde du pessimisme, incapable de s’adapter au XXIe siècle et à l’économie globalisée, rongé par l’antisémitisme, victime du terrorisme islamiste, et d’autres intolérances inacceptables (attaques contre les boucheries et indirectement les consommateurs de viande, féminisme idéologique insupportable via l’écriture inclusive qui veut saccager une langue rendue officielle par François Ier en 1539 à Villers Cotterets, sans parler du lobby écolo qui impose l’éolien autre utopie qui ravage nos paysages ...)

      Enfin sur cette 1re phrase « Je n’ai pas tout lu mais je n’ai pas l’impression que l’ensemble soit très intéressant. »
      Comment veux-tu être crédible après une telle entrée en matière ?

      Je n’ai pas vu ce film mais il est nul, je n’ai pas mangé cet aliment mais il est dégueulasse ... A moins d’être omniscient ce que tu n’es visiblement pas vu ton incompréhension de ce qu’est la France (ilot communiste perdu au milieu de la mondialisation), je vois mal comment tu peux juger d’un article que tu n’as plu (comme tant d’autres voxiens sur tant d’autres papiers, les miens ou d’autres d’ailleurs)


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