mercredi 25 février 2009 - par depel

La Ligue des Champions, machines à rêves

On attendait ça depuis plus de deux mois et la revoilà. Adieu matches nuls de ligue 1, bonjour gestes techniques, transversales magiques, dribbles chaloupés, stars planétaires. Comme un grand bol d’air la Ligue des Champions est revenue. Même si tous les ans les clubs français ne s’aventurent pas très loin dans la compétition, les amateurs de football ne jurent que par cette compétition.

L’échec européen

Lyon a obtenu hier soir un bon résultat face à sans doute la plus belle équipe mondiale du moment, le grand F.C Barcelone. Les commentaires chauvins des journalistes sportifs de TF1 n’ont pas suffis, ce diable d’Henry a égalisé par une tête plongeante pleine d’envie et de volonté.

Heureusement que le seul représentant français en huitième de finale fait bonne figure car l’hexagone vit depuis déjà pas mal d’années des moments difficiles sans représentants parmi les grandes puissances européennes du football.

La saison 2008-2009 s’annonçait pourtant pleine d’espoir avec Marseille et Bordeaux mais ces deux clubs n’ont pu faire illusion et se sont retrouvés reversés dans une coupe d’Europe de seconde zone, la coupe UEFA. Elle est bien loin l’époque où le valeureux Didier Deschamps soulevait la coupe aux grandes oreilles avec sa belle équipe de l’OM.

Le foot français malade ?

Face à ce triste constat européen on s’interroge dès lors sur les forces et faiblesses du football français. Pourquoi chaque année c’est la même rengaine, les supporters français n’ont pas la chance d’encourager leur équipe dans la plus grande compétition européenne ?

Les centres de formation français sont réputés pour être parmi les meilleurs en Europe et forment d’innombrables champions. Là où le bât blesse c’est lorsque le footballeur a acquis un certain statut en France et se fait remarquer par d’autres clubs européens. Les puissances étrangères déroulent tapis rouge et juteux contrat assorti d’une énorme prime à la signature. Alors, comme c’est parfaitement compréhensible et humain, le champion quitte sa terre natale et s’expatrie pour mieux gagner sa vie.

Le gouvernement à la rescousse

Eric Besson, alors secrétaire d’Etat chargé à la prospective, a rédigé un rapport sur la compétitivité du football français. Partant du même constat d’échec, ce texte de 164 pages cherche des solutions à mettre en place afin de retrouver une place honorable en Europe.

Les principales propositions sont les suivantes :

- 	augmenter les efforts de modernisation des stades

- 	réduire le nombre de centres de formation pour transformer les restants en « centres d’excellence »

- 	accroître les capacités financières des clubs de Ligue 1 en leur reversant une part des recettes des paris sportifs ou en réduisant leur contribution à destination des divisions inférieures

Si on ne mesure pas encore les effets de ces futures évolutions on peut néanmoins d’ores et déjà douter sur leur efficacité.

Certes organiser l’Euro 2016 dans des stades flambants neufs aura une réelle répercussion sur l’image du football français mais ne permettra pas d’enrôler les « cracks » européens.

Plus que sur les projets envisagés, c’est la philosophie générale du rapport qui est critiquable. On cherche à tout prix à conserver l’identité du football français, on s’attache à son passé, à conserver ses valeurs. Mais aujourd’hui le football c’est l’excès, les euros avant l’attachement au maillot, la démesure.

On peut bien évidemment être contre cet univers et ses disproportions mais c’est hélas la réalité. Alors, condamner ses idées pour s’adapter ? Passer du côté de la force obscure pour à nouveau briller ?

Seul l’avenir nous le dira. Il n’empêche que ce soir, lorsque l’hymne de la Ligue des Champions retentira, les férus du ballon rond souriront de plaisir, certains de voir du grand football.



17 réactions


  • Papybom Papybom 25 février 2009 21:28
    Désolé de ne pas vous suivre sur ce terrain. César avait déjà mis en œuvre ce précepte :
    Des jeux pour abrutir le peuple.
    Je refuse d’abonder à la manne du sport à fric. Mais chacun est libre.
     
     

  • jfbiz 25 février 2009 21:52

    Tant qu’à choisir, aucun garder la tête froide : je préfère voir un club français avec moins de moyens nous faire rêver tout les 10 ans !

    Les trop gros salaires du foot sont injustes !
    Nul doute que la crise aidant, certains clubs voient leurs moyens décroitre !
    Peut-être de bonnes surprises pour nos clubs Français dans les années à venir !

    Enfin, dernière remarque : que tout joueur sélectionné en équipe de France ne recoivent aucune prime ! voilà la direction à prendre !
    Ce sportif aura l’honneur de défendre nos couleurs ! ça me semble très bien !


  • Yohan Yohan 25 février 2009 22:21

    Je crains qu’au train où vont les choses du foot, on finisse par n’avoir plus qu’un seul football spectacle type All Star Game, à trois ou quatre équipes, qui ôte tout le charme de la compétiton et qui va vite nous lasser.


  • Lapa Lapa 25 février 2009 22:29

    "La saison 2008-2009 s’annonçait pourtant pleine d’espoir avec Marseille et Bordeaux mais ces deux clubs n’ont pu faire illusion et se sont retrouvés reversés dans une coupe d’Europe de seconde zone, la coupe UEFA"

    avant de dire qu’une coupe est de seconde zone, il conviendrait d’essayer de la gagner un jour...


    • stephanemot stephanemot 26 février 2009 02:54

      cette coupe aux petites oreilles va etre revampee l’an prochain.

      pour la C3, c’est maintenant ou jamais.


  • paul 26 février 2009 10:03

    Moins de 10 clubs européens-sans la France-peuvent se permettre de truster les meilleurs joueurs avec
    de gros salaires, pour atteindre au moins et assez souvent les 1/4 de finale.Les autres clubs font plus ou
    moins de la figuration pour retirer quelques miettes du pactole,lequel revient en majorité aux gros clubs.
    Une réforme nationale ne peut modifier cette règle du foot-bizness international.
    Dans ce contexte,les centres de formation servent plutot de réservoir pour les clubs les plus riches.


  • Zkyx 26 février 2009 11:21

    J’aurais envie de dire, "c’est pas parceque la majorité fait une connerie qu’il faut aussi la faire".

    La mode dans le "foot" semble donc être au "toujours plus" (de sensationnel, de fric, de marketing, de rentabilité...). Soit, on a vu récemment ce que ce type de mentalité appliqué à l’univers de la finance pouvait engendrer comme conséquences...
    Franchement à un moment faudrait savoir rester cohérent avec la réalité, il n’est pas possible de tirer continuellement vers le haut quand le reste ne suit pas.
    On n’est d’ailleurs pas à l’abri de voir l’un ou l’autre de vos "grands clubs", qui sont pour la plupart endettés jusqu’à la moëlle, faire faillite à l’okaze.

    Désolé de le dire, mais je pense qu’une fois encore, le Royaume-Uni, qui nous vend sa soit-disant réussite, n’est pas forcément le modèle à suivre, en tout cas sur le long-terme.
    A vous écouter on croirait qu’on devrait presque renommer les équipes (Carlsberg Team à la place de Liverpool FC par exemple), si ça pouvait ramener du fric et du spectacle, et vu que le maillot ne compte pas.

    Bref, qui vivra verra, mais l’appat de gains à court terme est rarement un bon placement pour l’avenir.


  • Fergus fergus 26 février 2009 11:59

    Personnellement, j’aime beaucoup le football (j’y ai joué 32 ans), c’st pourquoi je vais voir des matches de jeunes ou d’amateurs, le football professionnel étant complètement gangréné et n’ayant plus la moindre valeur pour moi, quelles que soient les qualités techniques des acteurs.

    Quant aux centres de formation, ils sont (Auxerre en premier lieu) tout autant formateurs que destructeurs de jeunes, comme j’ai pu le constater par moi-même.

    Enfin, pour ce qui est des stades, je suis pour l’abandon total et définitif de toute forme de subvention aux clubs : qu’ils se démerdent avec les énormes sommes que le foot leur rapporte en droits télévisés, sponsoring et produits dérivés !


  • stefanovski 26 février 2009 12:35

    Je trouve cet article décevant , surtout venant de la part d’un étudiant en sociologie...Car ça ressemble plus à un papier de télé-Z qu’un article du monde diplomatique. Enfin je n’arrive pas à cerner le problème dont tu traites : l’argent dans le sport, la culture de la compétition , la culture de masse ?
    Pourquoi ne fais-tu pas le lien avec la "mondialisation" et les différents acteurs qui interviennent dans le monde du football pour mieux cerner son malaise ( entraineurs-managers, présidents de club, investisseurs privés, publicitaires...).
    En attendant une réponse de l’auteur, au-revoir.


  • chmoll chmoll 26 février 2009 12:53

    et die qu’ont m’a fait chier pendant des années ,avec jule qui a degommé vercingetorix

    alors qu’en courrant derrière un morceau d’peau j’pouvais gagner des fortunes


  • furio furio 26 février 2009 13:12

    Vous oubliez le pan le plus important dans le foot-business : LE DOPAGE !!

    C’est le seul volant intéressant à développer sur le foot dit de "haut niveau" entendez "haut niveau de dopage".

    Les gestes techniques de certains "boeufs" laissent pantois !! Liverpool avec une équipe de chèvres tient le haut de l’affiche ( seul technicien gerard ). Cette équipe avec les produits dopants qui vont bien est capable de s’imposer à Madrid !!!
    Idem pour Chelsea une équipe de bras cassés sauf lampard et peut-être drogba..et encore.

    Cette guinolerie ne tient que grace au dopage qui permet de courrir 90 ou 120 minutes sans aucun souffle. Qui permet de réaliser les gestes techniques justes. Qui permet la claivoyance. QUi permet même aux joueurs de sortir du terrain même pas essoufflés, capable d’analyser le match !!!!

    PARLEZ nous du dopage. Là vous serez intéressant. Moi je veux savoir quels produits utilisent les anglais, les espagnols ; etc.. !


  • depel 26 février 2009 14:57

    Merci à tous pour vos réactions.

    Oui, c’est vrai, papier peu développé et peu creusé (étant à trois articles publiés, j’en voulais un quatrième pour enfin accéder à l’espace de modération qui m’intriguait). Excuse peu valable, je le concède.

    Personnellement je ne soutiens pas le foot business tel qu’il est aujourd’hui pratiqué.
    Des stades dont le nom est sponsorisé (l’Emirates Stadium à Arsenal, l’Allianz Arena au Bayern de Munich et prochainement le MMArena au Mans) me choquent profondément. C’est le naming. J’espère de tout coeur que le futur stade de Lille ne cédera pas à la tentation (j’en doute fortement).

    Mon article est en quelque sorte fataliste : basculer dans cette culture du business ou rester dans le système actuel sans aucun doute plus respectable que l’apologie du fric et la folie des pubs. Mais on connaît déjà la réponse à ce faux dilemne (Lyon, qui est un exemple pour tous les clubs de Ligue 1, a d’ores et déjà basculé complètement dans le système).

    Beaucoup d’éléments ne sont pas abordés dans ce texte bien trop court comme vous me le faites justement remarquer : dopage, culture de masse (vaste sujet fort intéressant), la question des investissements, droits télévisés, déficits abyssaux de certains clubs, centres de formation (où bien plus de jeunes échouent et se retrouvent dans des situations diffciles quant à leur avenir professionnel)...

    Des interrogations auxquelles je tâcherai de répondre dans de futurs articles cette fois plus réfléchis et plus creusés.

    Merci pour vos commentaires.



    • Fergus fergus 26 février 2009 15:19

      Bravo pour cette réponse mesurée à un flot de critiques parfois un peu sévères, la mienne y compris. Je viendrai moi aussi très vite au football dans un prochain article pour expliquer ce qui m’a détourné de sa version professionnelle (y compris pour moi la calamiteuse année... 1998 !)

      Un mot sur les stades sponsorisés pour souligner que cela va, hélas, dans le sens de l’histoire mais que ce n’est finalement pas plus choquant que les équipes du FC Truc ou du Sporting Machin composées de mercenaires venus de tous les horizons. Que sont devenus l’AS Saint-Etienne ou le FC Nantes où évoluaient encore (malgré le mercenariat naissant) une majorité de joueurs du cru ?


  • Papybom Papybom 26 février 2009 19:15
    Bonsoir.
     
    Oui, c’est vrai, papier peu développé et peu creusé (étant à trois articles publiés, j’en voulais un quatrième pour enfin accéder à l’espace de modération qui m’intriguait). Excuse peu valable, je le concède.
     
    L’espace de modération est donc votre St Graal ?
    Si cela peut vous aider, je poste ce commentaire, uniquement pour vous permette l’accès au pinacle dont vous rêvez.
     
    Cordialement.

  • Papybom Papybom 26 février 2009 20:28
    Si to posté, si to moinssé.
    Pour moi, plus d’articles publiés
    Quand modérateur vous serez.
    Cela ne va pas me chagriner,
    Au pinacle, je n’ai pas rêvé.
    Une fois, à ce titre désigné
    Une fois votre rêve réalisé
    Fini pour vous l’humilité.
    Votre but ne sera plus d’informer
    Mais, d’avoir le pouvoir de juger
    De qui dit, votre vérité.

    • Fergus fergus 27 février 2009 09:11

      Pas d’accord avec vous, Papybom, l’espace demodération ne consiste pas à valider des articles que l’on approuve mais des articles bien écrits et bien argumentés, fussent-ils aux antipodes de nos propres opinions. C’est du moins comme cela que je le vois et comme cela que j’y interviens.


  • tomasi75 2 mars 2009 20:44

     Lyon ne gagnera jamais la C1 car la ligue 1 est trop faible
    la preuve :
    http://voxx.over-blog.com/article-27778604.html


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