vendredi 5 août 2005 - par Sébastien

Le mythe de l’homme providentiel

Zorro est arrivé. Pour sûr, nous sommes sauvés !

Par je ne sais quelle argumentation de poids, le numéro 10 préféré des Français a choisi de revenir en équipe de France. Il en avait besoin, nous dit-il. La presse, aussitôt, de s’enthousiasmer sur le retour du messie : Il revient ! Dans le sillage de la comète, deux autres astres vont éclairer les futures pelouses : Makélélé et Thuram.

Si ces retours peuvent nous aider à passer le cap des qualifications, c’est tant mieux. Il ne faut pas faire la fine bouche. Et si cela permet de voir de nouveau des gestes exceptionnels, qui s’en plaindra.

Il y a quand même des remarques que je trouve surprenantes et auxquelles, je crois, il faudrait tordre le cou.

1) D’abord, je trouve qu’il y a quelque chose de formidablement hypocrite à faire passer ces retours pour des postures patriotiques. Si l’on aime vraiment le maillot des Bleus, pourquoi accepte-t-on alors de le quitter, de manière « irrévocable », alors que l’on est au sommet de sa carrière ? Je crois, au contraire, qu’il n’y a pas de posture plus égoïste que celle qui consiste à affirmer, de son propre chef, que, un jour, on quitte le maillot de la sélection, et, un autre, on s’estime prêt à le remettre. La sélection nationale ne devrait pas être le jeu de caprices personnels. Ou alors, il faut cesser de dire que l’on fait cela dans l’intérêt supérieur de la Nation !

2) Ensuite, voilà qu’on entretient sur un mode bien français le culte de l’homme providentiel. Je trouve cela dommage au moment où l’équipe est en train de se reconstruire. Une équipe qui n’a pas perdu depuis un petit moment et dont les dernières sorties se sont avérées concluantes. Faut-il donc mettre à bas toute cette phase de reconstruction pour bâtir à nouveau l’équipe autour de l’astre Zidane. Est-on vraiment sûr de gagner du temps ? Et est-ce une bonne manière de coacher tous ceux qui demain feront l’équipe de France ?

Bref, là comme ailleurs, il me semble que l’on attend trop d’un seul. Que l’équipe était sur le bon chemin. J’espère me tromper !




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