Oedipe et le foot
JO de Pékin : l’Italie affronte la Belgique en quart de finale, il s’agit de football. Eh oui les milliardaires en culottes courtes comme Ronaldinho côtoient désormais les quidams chers au baron de Coubertin... Ça doit être ça les Jeux des temps modernes, loin de l’esprit olympique et amateur.
Durant ce match, un Italien prend un carton jaune pour simulation de faute dans la surface. Normal, c’est un Italien. Problème : le ralenti est sans équivoque, le gardien fait une faute évidente. Deux milliards de téléspectateurs le constatent sur leur écran de télévision, les spectateurs du stade pourraient aussi le voir sur l’écran géant, mais bien évidemment la Fifa ou le CIO ont certainement interdit de repasser les actions litigieuses sur cet écran...
Une fois de plus, la question de la vidéo pour aider les arbitres est posée. Une fois de plus, l’on s’étonne que les rugbymen l’emploient avec succès comme tant d’autres sportifs depuis déjà pas mal d’années, tandis que les footeux sont toujours à la préhistoire... Il ne s’agit même pas de poser la question de systèmes de détection automatique du hors-jeu, par exemple (qui marche pourtant fort bien et a été testé dans la clandestinité avec succès), il s’agit juste de se demander pourquoi le quatrième arbitre dont on n’a jamais vraiment compris le rôle ne pourrait-il pas regarder l’écran qui traîne sur la touche et communiquer par radio avec l’arbitre central. Cela ne prendrait que quelques secondes, bien moins que les interminables contestations des joueurs et dirigeants. Las, on en est loin. Le conservatisme des dirigeants de la Fifa n’explique pas tout. On vit de temps en temps des situations surréalistes. Ainsi oser affirmer que le quatrième arbitre de la finale de la dernière Coupe du monde entre la France et l’Italie aurait vu le coup de boule de Zizou sur le torse velu de Materazzi, non en direct live, mais par inadvertance sur un écran égaré, est considéré comme une accusation gravissime ! Si cela était réellement arrivé, tel Oedipe découvrant la vérité sur sa femme/mère, il aurait dû se brûler les yeux...
Alors quoi, pourquoi la Fédé refuse-t-elle même une simple expérimentation ?
Aucune raison sérieuse n’est avancée. Platini lui-même en est réduit aux boutades du genre : "les arbitres se retrouveraient au chômage" !
L’argent coulant à flots dans ce sport, les supporters que nous sommes en sont réduits à imaginer le pire... Après tout, les scandales d’arbitres achetés sont légion (voir le Calcio récemment et encore plus récemment le championnat portugais)...