mercredi 21 novembre 2018 - par Axel_Borg

Pantani et les théories du complot

Samedi 5 juin 1999. Cinq ans jour pour jour après sa révélation sur le Giro face à Miguel Indurain et Evgueni Berzin sur les pentes du terrible col du Mortirolo, Marco Pantani est exclu du Giro à Madonna di Campiglio. C'est le début d'une terrible descente aux enfers pour le Pirate. Nombreux sont ceux qui croient à la théorie du complot.

5 juin 1994. Vainqueur la veille à Merano, Marco Pantani triomphe à Aprica. Escaladeur virtuose, le jeune prodige de la Carrera en a fait voir de toutes les couleurs aux deux protagonistes du Giro, l'Espagnol Miguel Indurain et son jeune rival porteur du maillot rose, le Russe Evgueni Berzin.

Révélation de ce Giro 1994, Pantani confirmera qu'il est bien la nouvelle étoile du cyclisme italien sur le Tour de France. Aux oubliettes Chiappucci et Bugno, voici Marco Pantani et son panache qui terrorisent même Miguel Indurain dans les cols.

Le talent de Pantani pour grimper les cols est exceptionnel ... En septembre 1991, âgé de seulement 21 ans, le jeune Romagnol se présente à la Cronoscalata della Futa, course ouverte aux professionnels.

Un de ses amis va faire les frais d'un pari osé. Le défi est lancé : Si Bugno ne te prend pas plus d'1 minute 30, je t'offre le dîner.

La réponse de Marco est cinglante ... Choisis ton restaurant et réserve-nous une table, sur ce parcours, Bugno s'en tirera déjà bien s'il me bat.

En septembre 1991, Gianni Bugno est dauphin sortant de Miguel Indurain sur le Tour de France, champion d'Italie en titre et surtout champion du monde sur route, titre acquis à Stuttgart qu'il conservera en 1992 sur le circuit espagnol de Benidorm.

Débarrassé de problèmes à l'oreille interne par la musicothérapie, adepte d'un régime alimentaire novateur, bénéficiaire d'un déclic mental au printemps 1990 par deux victoires décisives dans Milan - San Remo et sur le Giro, préparé à l'EPO par le druide Francesco Conconi, le champion italien ne craint rien ni personne, sauf peut-être Miguel Indurain.

Le verdict du chronomètre est pourtant implacable, Bugno ne domine le jeune amateur Pantani que de 10 malheureuses secondes, écart arraché par Bugno avec l'énergie du désespoir dans le replat de l'ultime kilomètre ...

En 1992, Marco Pantani gagne le Baby Giro, le Tour d'Italie amateurs, avant d'intégrer la prestigieuse formation Carrera en 1993. Et là, l'élève dépasse le maître, puisque Pantani éclipse rapidement Claudio Chiappucci, meilleur grimpeur italien de l'époque. Figure de proue de Carrera, Chiappucci est détrôné par le virtuose Pantani dès 1994. Après Carrera, Marco Pantani deviendra dès 1997 la clé de voûte des succès de la formation Mercatone Uno, où il sera encadré par Felice Gimondi, à l'époque dernier Italien à avoir ramené le maillot jaune à Paris, en 1965. Passé près de l'exploit en 1990 après l'échappée fleuve du Futuroscope, Chiappucci avait vu Greg LeMond et surtout Miguel Indurain par la suite sonner le glas de ses espoirs. Tel un diable portant ses fourches caudines sur ses rivaux, Chiappucci multiplie les victoires de prestige en altitude, avec Sestrières 1992 en point d'orgue. Mais les maillots rose et jaune restent utopiques pour le Toscan. Longtemps, l'infortune frappera Pantani. Renversé par un camion avant le Giro 1995, chutant face à un chat sur le Giro 1997, perdant 1996 par la faute d'une terrible chute dans Milan-Turin, Marco Pantani restera longtemps un coureur de victoires d'étape, jusqu'au millésime exceptionnel de 1998. Gladiateur des cols, Pantani en a fini de manger son pain noir, il va désormais dévorer son festin de lauriers avec un appétit colossal de Pantagruel.

En 1998, Pantani gagne enfin le Giro, qu'il dédie à la mémoire de Luciano Pezzi, ancien mentor de Felice Gimondi à la Salvarani. Ayant brisé Alex Zülle dans les cols des Dolomites, Pantani récidive sur le Tour de France en mettant fin à l'hégémonie de l'ogre allemand Jan Ullrich, écrasé dans les Deux-Alpes.

Tutoyant la perfection en 1998, Pantani s'attire tous les superlatifs en 1999 sur le Giro. Ecoeurant de facilité au Santuario di Oropa, insolent de supériorité, le maillot rose a remonté un par un tous ses rivaux avant de déposer le dernier d'entre eux, Laurent Jalabert.

Gran Sasso, Oropa, Alpe di Pampeago, Madonna di Campiglio, quatre victoires aux airs de requiem pour une concurrence laminée. Véritable promenade de santé, ce Tour d'Italie 1999 est une razzia pour un Marco Pantani qui a atteint la quadrature du cercle. Pour beaucoup, il est objectivement le meilleur coureur du monde, titre que détenait Jan Ullrich depuis son maillot jaune de 1997, qui intronisait l'ogre de Rostock héritier de Miguel Indurain dans un cyclisme par étapes orphelin du champion espagnol, vaincu en 1996 par l'usure du pouvoir plus que par Bjarne Riis.

Amoureux viscéral des triomphes solitaires en montagne, à la façon de l'idole du passé Fausto Coppi dont il égale presque le prestige pour les tifosi qui le plébiscitent, Marco Pantani rêve d'ajouter une cinquième victoire d'étape à son palmarès sur ce Tour d'Italie 1999.

Pour le Pirate, il est hors de question de laisser un de ses rivaux, Jalabert, Savoldelli, Heras, Gotti ou Simoni, s'imposer à Aprica, après l'étape reine du Giro qui passera dans ce fameux col du Mortirolo où tout avait commencé pour lui en juin 1994. Le loup solitaire compte bien dominer la meute une ultime fois et parachever son chef d'œuvre. Stratosphérique sur ce Giro 1999, Pantani va tomber de haut.

Mais au départ de Madonna di Campiglio, Pantani tombe du Capitole à la Roche Tarpéienne. Taux hématocrite de 52, exclusion directe du Giro. Roberto Heras l'emportera à Aprica, tandis qu'Ivan Gotti gagne ce Giro 1999 dans l'indifférence, comme Felice Gimondi en 1969 après l'affaire de Savonne, où Eddy Merckx avait été exclu du Tour d'Italie.

Toute l'Italie se consume d'impatience face à un éventuel retour du Pirate, qui reprend le vélo le jour de Pâques en 2000. Le miracle ne s'accomplit pas sur le Giro, où Pantani se mettra au service de son coéquipier Garzelli. Sur le Tour de France, l'Italien gagne au sommet du Mont Ventoux, ainsi qu'à Courchevel. Mais il abandonne à Evian, au soir de l'étape de Morzine où il a tenté de faire exploser le maillot jaune Lance Armstrong. David contre Goliath, mais David a fui sous la peur du gendarme ...

Depuis leur duel sur les pentes rocailleuses du Géant de Provence, Pantani et Armstrong sont ennemis notoires. L'Italien, champion orgueilleux, n'a guère apprécié le cadeau un peu trop ostentatoire du Texan. Le cadeau offert par Armstrong, moins discret et moins magnanime qu'Indurain en son temps, se transforme en cadeau empoisonné. Déchaîné, Marco Pantani renoue avec ses chevauchées fantastiques à Courchevel, où il bat son alter ego Jose Maria Jiménez, l'Aigle de Barraco, maître des cimes espagnoles. Bien décidé à sortir la guillotine une fois de plus contre Armstrong, que Pantani avait tenté d'engager chez Mercatone Uno en 1997 quand l'Américain, sorti d'une éprouvante chimiothérapie et laissé sans emploi par Cofidis, se retrouvait au creux de la vague. Après la banderille de Courchevel, où Marco Pantani avait gratifié le public d'un numéro de soliste éblouissant, fendant une foule qui se séparait au dernier moment telle la Mer Rouge devant Moïse, le champion italien avait l'intention de porter l'estocade à Lance Armstrong sur la route de Morzine. Parti bien trop tôt à l'abordage, le Pirate sombrera dans le col de Joux-Plane, où Armstrong sera victime d'une défaillance permettant à Heras, Ullrich et Virenque de le devancer de deux minutes à l'arrivée. Mais le maillot jaune restera utopique pour Jan Ullrich, dauphin de Lance Armstrong dans ce Tour de France où le Texan éclipsa ses rivaux dès la première étape de montagne, avec le terrible col de Lourdes-Hautacam en juge de paix.

Après ce Tour de France 2000 où le phénix Pantani a déployé ses ailes furtivement, le champion italien ne cessera de tomber en Charybde en Scylla, jusqu'au drame du 14 février 2004, épilogue d'un long cercle vicieux de presque cinq ans.

Tombé au main des vautours, dealers et autres réseaux proxénètes, Pantani avait sombré dans la cocaïne, partagée notamment avec une escort girl russe du nom d'Elena Korovina, et dans la solitude, tel son idole, le champion luxembourgeois Charly Gaul, qui avait vécu reclus tel un ermite au fond d'une forêt profuse du Grand-Duché.

Marco Pantani finit tragiquement à 34 ans dans une chambre d'hôtel de Rimini, sur ce littoral de la mer Adriatique où il a passé son enfance, à Cesenatico.

Le Pirate rejoint le panthéon du cyclisme, avec trop de coureurs morts trop tôt dans des circonstances tragiques, étrange parallèle avec le destin brisé d'étoiles du rock, les Jimi Hendrix, Freddie Mercury, John Lennon et autres Jim Morrison.

Fausto Coppi, mort en 1960 à 40 ans, frappé par la malaria au retour d'une tournée en Haute-Volta avec ses amis Bobet et Geminiani.

Roger Rivière, brisé en 1960 par sa terrible chute dans le col du Perjuret. Sa carrière s'arrêta à 24 ans dans les Cévennes, sa vie stoppa en 1976 à seulement 40 ans.

Hugo Koblet, décédé en 1964 à 39 ans, sa voiture s'écrasant contre un arbre.

Tom Simpson, victime du cocktail fatal dopage - alcool en 1967 à 29 ans sur les pentes rocailleuses du Mont Ventoux, en plein Tour de France.

Luis Ocaña, suicidé à 48 ans en mai 1994.

Fabio Casartelli, sacrifié à seulement 23 ans en 1995 dans le Portet d'Aspet, col des Pyrénées où le champion olympique de Barcelone laissa une veuve et un orphelin. Marco Pantani fut le seul coureur à envoyer régulièrement de l'argent à la veuve de Casartelli.

Jose Maria Jiménez, mort fin 2003 à l'âge de 32 ans après avoir sombré dans la dépression.

Martyr du cyclisme, Marco Pantani disparaissait violemment à 34 ans, presque dix ans après une autre idole du sport mondial, le triple champion du monde de F1 Ayrton Senna.

Outre l'âge de leur décès, le Brésilien et l'Italien partagèrent autre chose, le même médecin pour leur autopsie, pratiquée à l'hôpital de Bologne.

Les théories du complot sont nombreuses au sujet de l'exclusion de Marco Pantani sur le Giro 1999, le samedi 5 juin au départ de Madonna di Campiglio. L'ultime étape des Dolomites aurait du permettre au champion italien de porter au pinacle l'art de l'escalade, lui qui imposait sa férule à un peloton résigné, et pérennisait des exploits devenus chaque jour un peu plus banaux.

Le doute subsiste d'abord sur son contrôle et la fiabilité du taux hématocrite. Si Pantani était assis comme le veut la pratique lors du contrôle, il ne portait pas le garrot hémostatique, bien que les versions des inspecteurs de l'UCI diffèrent. Personne ne sait qui à étalonné la Coulter Act 8, machine à mesurer l'hématocrite. Était-elle étalonnée à la baisse comme le voulait la procédure, afin de donner au coureur une marge de tolérance ?

L'éprouvette a-t-elle gardée à la bonne température ? Contenait-elle la bonne dose d'anticoagulant ? De trop nombreuses zones d'ombre et les rares témoignages, loin de converger, divergent pour entretenir le doute.

Si Pantani n'a jamais caché avoir triché ni avoir pris de l'EPO, il ne trichait ni plus ni moins que les autres.

Beaucoup d'évènements plus ou moins connexes entretiennent le mystère.

Tout d'abord, la nomination de Francesco Coccioni, inspecteur des contrôles hématiques de l'UCI, à la présidence de la Cour Fédérale de la Fédération Italienne de cyclisme.

Egalement, suite à son accident tragique en octobre 1995 sur Milan - Turin, dans la descente de la maudite colline de Superga, Pantani avait traîné en justice la ville de Turin. Cette décision du champion italien avait fortement déplu au clan Agnelli. Les propriétaires de la FIAT et de la Juventus avaient également subi un veto de Pantani pour s'associer à des campagnes publicitaires de FIAT. Le champion avait finalement signé un contrat avec Citroën, vécu comme une trahison par les Agnelli. Faut-il rappeler l'étendue du pouvoir de la famille Agnelli ? Avant que Silvio Berlusconi ne rajoute à son empire industriel, financier et médiatique un pouvoir politique sans limites dans les années 2000, l'Avvocato Giovanni Agnelli était le roi d'Italie : propriétaire de FIAT et donc de Maserati, Lancia, Ferrari et autres Alfa Romeo, de la Juventus de Turin, de la station de Sestrières ... Malgré les pressions réitérées du clan Agnelli, Pantani et ses avocats n'avaient jamais retiré leur plainte, demandant des milliards de lires en dommage et intérêts. Ironie du destin, Pantani tifoso du Milan AC s'opposait donc aux puissants patrons de la Juventus.

L'autobiographie de Renato Vallanzasca, ancien boss d'une cellule mafieuse de la région de Côme, révèle que Pantani était condamné à perdre le Giro 1999 par la faute des sommes colossales engagées dans les paris clandestins. Certains parlent de 200 millions de dollars, somme invérifiable. Pendant ce même Tour d'Italie, Vallanzasca fut lui-même contacté dans un restaurant par un jeune garçon lui affirmant qu'il pourrait gagner des milliards de lire en pariant sur Ivan Gotti car Pantani n'arriverait jamais à Milan, apothéose espérée du champion romagnol dans ce Tour d'Italie 1999.

Les liens consanguins entre Hein Verbruggen et Lance Armstrong avaient bien permis au Texan de conquérir son premier maillot jaune 1999 en antidatant une ordonnance, afin de contrer un contrôle positif à l'EPO du leader de l'US Postal. La boîte de Pandore était ouverte depuis juillet 1998 et l'affaire Festina, le cyclisme pouvait encore se permettre un scandale, même sur un champion d'envergure tel que Marco Pantani. Certes, c'était un secret de polichinelle que Pantani voulait faire l'impasse sur le Tour de France 1999, ce qui ouvrait théoriquement un boulevard à l'Allemand Jan Ullrich. Mais briser la carrière du Pirate était tentant, surtout quand on dispose du cheval de Troie idéal à l'UCI, son président, Hein Verbruggen ... Préparé à l'EPO par le docteur Ferrari, meilleur élève de Conconi, le célèbre fossoyeur du col du Stelvio en 1993, Lance Armstrong a-t-il paniqué envoyant Marco Pantani cannibaliser le Giro 1999 et ses diverses étapes de montagne, tuant dans l'œuf tout suspense ? A quoi servait-il de battre les records de Tony Rominger sur les cols de la Madone et du Turrini sur la Riviera française où le champion du monde 1993 vivait alors, avant d'émigrer en 2001 à Gérone ? Quel intérêt pour Johan Bruyneel et Lance Armstrong de monter un système aussi perfectionné pour battre Jan Ullrich mais pour n'être que le dauphin de Marco Pantani sur le Tour de France 1999 ? Hein Verbruggen, en dehors d'une demande explicite de Lance Armstrong et Johan Bruyneel, aurait pu faire de Marco Pantani son paria pour se venger des propos de l'Italien au départ du Giro 1999. S'opposant aux caciques, Pantani dérangeait l'UCI et sa tour d'ivoire, mais plus encore le CONI.

Le Pirate proposait le boycott des contrôles du CONI, qu'il jugeait démagogiques : Nous sommes déjà contrôlés par l'UCI, pourquoi en rajouter ? Ennuie-t-on Ronaldo dans son vestiaire ? Schumacher au matin d'un Grand Prix ?

La décision prise la veille du prologue d'Agrigente rend Pantani furieux, alors que les coureurs se regardent tous en chiens de faïence, attendant qu'une figure du peloton ne prenne la parole face aux instances du cyclisme. Son directeur sportif redoute l'amalgame manichéen entre le rôle de porte-parole du peloton joué par le charismatique Pantani, et le fait qu'il s'oppose aux contrôles, ce qui renforce la suspicion à son égard. Ayant tenté de défendre le peloton et de garder des contrôles démocratiques, Pantani allait subir l'effet boomerang : l'épée de Damoclès s'abattrait sur lui dans les Dolomites, sans que personne ne vienne prendre sa défense après son exclusion.

Le groupe Mapei fit dissidence, acceptant de se soumettre aux contrôles du CONI.

La réaction d'Andrea Tafi le lendemain aux propos de Pantani lui avait valu des remontrances de l'intéressé, ainsi que de Mario Cipollini. Pantani et Cipollini accusaient Tafi de trahir le peloton. Plus qu'à Tafi, c'est au puissant docteur Squinzi, personnage cynique, que Marco Pantani s'oppose. Aux yeux de Squinzi, Pantani a franchi le Rubicon.

Patron de la puissante équipe Mapei, mécène de la Fédération italienne de cyclisme, homme aux réseaux redoutables, Giorgio Squinzi avait essayé en vain de recruter Marco Pantani fin 1998 après son exploit, le doublé Giro - Tour. Malgré le pont d'or, rien n'y avait fait, Pantani restait fidèle à Mercatone Uno. Squinzi s'était-il vexé de ce refus, lui qui avait attiré Tonkov, Bartoli, Museeuw, Rominger, Olano ou encore Bettini dans sa Dream Team du peloton ?

Pantani, par la répétition de ses victoires trop faciles, de sa remontée implacable à Oropa ou de son cavalier seul impressionnant à Madonna di Campiglio, s'était-il mis à dos l'ensemble du peloton ? Ces victoires ont-elles été pour lui des victoires à la Pyrrhus ? Avait-il commis le péché d'orgueil en prolongeant l'euphorie de ses victoires montagneuses ?

Personne ne le sait, mais la violence de sa chute et son isolement crescendo après sa trop courte rédemption sportive de l'an 2000 ont de quoi interpeller.



5 réactions


  • Axel_Borg Axel_Borg 21 novembre 2018 16:37

    Pour les freinages en pente, c’est plutôt l’Alpe d’Huez (1995 et 1997) je pense auquel tu fais référence ...

    Car au Ventoux en 2000, Pantani gagne au courage, il n’est clairement pas dans une forme lui permettant de gagner en faisant sa spéciale, à savoir le sprint en montagne, où il était en effet tellement rapide qu’il lui fallait freiner dans les lacets.

    Mais je te rassure : les deux étaient bien dopés en 2000 sur le Géant de Provence ... Après l’étape de Morzine, la Mercatone Uno a fait un pataquès pas possible pour enregistrer le forfait de Marco Pantani pour l’étape suivante (Evian Lausanne) et éviter un contrôle anti-dopage au lendemain de son festival de kamikaze du mardi 18 juillet 2000


  • Clark Kent NEMO 21 novembre 2018 16:41

    Show must go on !

    C’est ce que demandent sponsors et supporters.

    Citations de Jacques Anquetil :

    « Je préfère me faire une piqûre de caféine que de boire trois tasses de café qui, elles, me font mal au foie... »
    Miroir du Cyclisme, octobre 1992,

    « Je me dope parce que tout le monde se dope (...). Bien souvent je me suis fais des piqûres et si, maintenant, on veut m’accuser de me doper, ce n’est pas bien difficile, il suffit de regarder mes fesses et mes cuisses, ce sont de véritables écumoires. »
    La face cachée de l’Equipe, David Garcia, page 451.


    • Axel_Borg Axel_Borg 23 novembre 2018 09:34

      @NEMO

      Ah ce livre de David Garcia est sans doute l’un des meilleurs bouquins jamais écrits sur le sport ...

      Sur Jacques Anquetil encore puisque tu sembles fan, voici la citation complète ...

      En 1967, le Normand avait brisé le tabou de cette infâme loi du silence, dans une interview demeurée célèbre pour Jean Marvier, journaliste à France-Dimanche, hebdomadaire recherchant à faire sensation : « Oui, je me suis dopé. Il faut être imbécile ou sacrément faux-jeton pour s’imaginer qu’un cycliste professionnel qui court 235 jours par an, par toutes les températures et dans toutes les conditions, peut tenir le coup sans stimulants. Je me dope parce que tout le monde se dope. Bien souvent je me fais des piqûres et si, maintenant, on veut m’accuser de me doper, ce n’est pas bien difficile, il suffit de regarder mes fesses et mes cuisses, ce sont de véritables écumoires. »

      Un an plus tôt, François Missoffe, ministre de la Jeunesse et des Sports, avait hésité à proposer le nom d’Anquetil pour la Légion d’Honneur. La réponse du général de Gaulle avait été cinglante :
      - Et Anquetil ?
      - On parle de dopage, mon général
      - Dopage ? Quel dopage ? A-t-il oui ou non fait jouer la Marseillaise à l’étranger ?


  • kalagan75 22 novembre 2018 11:37

    « Si Pantani n’a jamais caché avoir triché ni avoir pris de l’EPO, il ne trichait ni plus ni moins que les autres  »


    Une pensée à des mecs comme Christophe Basson qui ont joué les lanceurs d’alerte et se sont retrouvés éjectés des pelotons . Ce sont eux les vrais héros !


    • Axel_Borg Axel_Borg 23 novembre 2018 09:31

      @kalagan75

      Christophe Bassons, à la difference de Marco Pantani, était propre en effet. Mais tu ne peux pas mettre sur le meme banc des accuses un Pantani qui tenta (avec son compatriot Mario Cipollini) vainement d’améliorer le système (UCI) et se trouva marginalise par le peloton, et un Lance Armstrong qui envoyait des chèques à l’instance supreme, étant protégé par Verbruggen !

      Pantani, seul coureur à venir en aide à la veuve de Fabio Casartelli. Armstrong parle du défunt coureur italien de Motorola (mort en 1995 au Portet d’Aspet) dans ses deux bouquins mais il n’a jamais fait un seul geste envers la famille, juste son hommage à Limoges en 1995.

      Cela ne fait pas pour autant un saint de Marco Pantani bien entendu mais avec le recul, l’ordure c’était bien le Texan et pas le Romagnol ...


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