vendredi 25 juin 2010 - par
Des vacances enfin libres
A quelques jours du grand exode estival, pourquoi ne pas imaginer d’autres vacances que celles que la plupart d’entre nous choisissent habituellement ?
Si l’on se penche sur le sens initial du mot « vacance », on s’aperçoit que les racines de ce mot viennent du mot vacant, synonyme de libre.
Or est-il raisonnable de considérer que passer quelques semaines en compagnie de milliers d’autres vacanciers, entre les 4 murs d’un centre de vacances, ou sous le toit d’une tente, entouré de centaines d’autres tentes, ait encore quelque rapport avec la liberté ?
Peut-on se sentir libre lorsqu’entassés à plusieurs centaines sur un lopin de sable, aux conditions sanitaires discutables, nous passons notre temps à l’abri d’un parasol, à nous enduire de crème solaire ?
Il nous faudrait donc peut-être retrouver au plus vite ce sentiment de liberté qui est le sens profond du mot vacances.
Oublions vite les centres de vacances ou l’on se propose de nous loger à quelques centaines, ou plus, afin de bénéficier d’animations plus ou moins ludiques, tristes caricatures du film « les bronzés ». vidéo et aussi là
Oublions vite les campings ou chacun, au nom du dépaysement, veut retrouver à tout prix le même emplacement que l’année précédente (lien) et allons plutôt passer quelques nuits dans les habitations troglodytiques de Matéra, en Italie. lien, en Turquie, en Cappadoce ou plus près de nous à St Chamas dans les Bouches du Rhône.
Et si vous préfériez passer vos vacances dans une roulotte gite (lien), camper en plein cœur de la forêt en Perche. lien ou dormir dans la douceur d’une yourte charentaise lien ?
Ceux qui n’ont pas le vertige peuvent s’installer dans une cabane perchée au sommet des arbres, (lien)
Il existe aussi des locations insolites, comme cette Domosphère en Bretagne, ce colombier à Offranville, en Seine Maritime, ce bateau-gîte en Normandie, ce chapiteau dans l’Hérault, ces cabanes perchées en pleine foret des Landes pour y passer des éco-vacances, à moins que vous ne préfériez passer une nuit ou plusieurs dans un phare au Québec, ou mêmedans une grotte au cœur de l’Andalousie.
Mais le voyage peut être l’argument central de vacances.
négligeons la voiture, et les prévisibles bouchons qui vont avec, et partons en vélo couché, visiter l’Espagne, après un court stage d’une journée pour se familiariser avec ce drôle de vélo. lien
on peut bien sur préférer louer une roulotte et l’âne ou le cheval qui va avec, pour vous balader en Ardèche, Languedoc ou ailleurs. lien
Si, ni le vélo couché, ou la roulotte ne vous conviennent, prenez vos aises sur l’eau, en naviguant en péniche aux quatre coins du pays. lien
Pour des vacances qui ne manquent pas de sel, montons à cheval, et allons faire le tour des châteaux du Périgord. lien
Et si nous prenions de la hauteur pour visiter d’autres châteaux, à bord d’un ballon. lien
Ou alors, pourquoi ne pas tout simplement marcher et traverser la Haute Vienne à pied, en parcourant la voie limousine de st Jacques, faire le tour du Cantal pédestre. lien ou emprunter les sentiers de grande randonnée (les fameux GR) en traversant la France que l’on ne rencontre jamais au bord des autoroutes, et des routes ?
Pour les paresseux, amateurs de luxe, il leur reste la possibilité de prendre le Pullman Orient Express, voire de découvrir la grande navigation a bord d’un trois mats, le Belem
Vous êtes amateurs de culture ? faites le tour des festivals, mais négligez les grands rassemblements, optez pour les festivals alternatifs, comme celui d’Ecole, en plein massif des Bauges (Savoie).
En dehors des sentiers battus, ce festival autogéré et auto financé vous propose camping gratuit, concert, cirque, théâtre, performances. (30,31 juillet, et 1 aout).
Et ce n’est qu’un festival parmi tant d’autres. lien
Au delà de tous ces choix, il existe aux quatre coins du monde un concept nouveau et original, les écolodges.
Il s’agit de s’intégrer à la nature, en respectant l’environnement, utilisant les énergies renouvelables, et de rencontrer en douceur les habitants des lieux.
Ce sont des endroits calmes, à l’écart du bruit des grandes villes, souvent doté d’un confort plus que relatif, comme celui d’Adrere Amellal Desert Ecolodge, en plein désert égyptien. lien
L’environnement y est respecté et les murs sont fait de boue, sable et sel séché au soleil : on appelle ça le Kershef.
Ce matériau naturel permet aux occupants de profiter de la fraîcheur, même lors de fortes canicules.
Il n’y a pas d’électricité, et c’est à la lumière des chandelles que vous prendrez vos repas, grâce au jardin bio installé sur le site, en plein cœur d’un oasis.
Ces écolodges se multiplient un peu partout dans le monde :
En Equateur, au plus profond de la forêt amazonienne, terrain de prédilection du peuple Achuar, (appelés autrefois Jivaros) qui vous feront partager leurs gouts, connaitre leur tradition, et même gouter une bière de leur fabrication, la bière de manioc.
L’énergie solaire y est de rigueur, mais il faudra limiter vos douches à 25 litres d’eau chaude par jour.
D’autres écolodges existent, comme celui de Nihiwatu en Indonésie, dont l’originalité est d’être alimenté en énergie par les noix de coco dont est issu l’agro carburant nécessaire aux besoins énergétiques des vacanciers.
Les gestionnaires du site ont planté pas moins de 64 000 tecks sur un terrain de 12 000 hectares afin de compenser leur empreinte carbone.
Vous y verrez naitre des milliers de tortues sur les plages environnantes.
En Nouvelle Zélande, on peut découvrir un magnifique écolodge entre mer et foret, dans une zone classée patrimoine de l’humanité, refuge des pingouins à crête et des phoques à fourrure.
Pour ceux qui, par ces temps de crise, n’ont hélas pas les moyens d’aller si loin, ils peuvent découvrir des écolodges en France, comme celui du « Lac du Pêcher », en plein cœur du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne.
Pour en découvrir d’autres, voici un lien.
Et puis il y a ceux qui sont vacants, c’est-à-dire chômeurs, et qui du coup, paradoxalement ne peuvent prendre de vacances.
Pourtant les temps changent, et on voit apparaitre depuis quelques années les Travellers.
Ces voyageurs perpétuellement en vacance sont souvent les organisateurs de free party, lesquelles rassemblent des milliers de teuffeurs.
Ils forment une tribu, d’esprit libertaire, parcourent le monde, ou seulement leur région vivant dans des camions aménagés, des bus, ou des caravanes, équipées de panneaux solaires, ou dotés des moyens leur permettant une autonomie énergétique.
Les solutions, on le voit, ne manquent pas, mais les meilleures vacances ne sont-elles pas celle que l’on passe immobile à regarder les vacanciers, perdus, sans leurs repaires, cherchant en vain un paradis qui était sous leur nez.
Il suffit parfois d’ouvrir seulement les yeux.
Mais cette envie de vacances n’est-elle pas la preuve que, le reste du temps, nous ne sommes pas libres ?
Car comme disait mon vieil ami africain :
« Le soleil n’ignore pas un village parce qu’il est petit ».