vendredi 26 septembre 2008 - par JL ML

Le sanglot de l’homme bon

L’inclus (que nous sommes chacun) pleure sur le pauvre, l’exclu. Il s’inquiète pour l’exclu. Il agit et légifère pour l’exclu. Il donne à l’exclu. L’inclus, dans le meilleur des cas, se dit solidaire de l’exclu. Alors, pourquoi l’exclu est-il toujours exclu ?


Pour une raison simple, mais jamais dite : la pauvreté, et sa fille l’exclusion sociale, ne sont pas, contrairement à ce qui est partout propagé, des situations objectives. L’exclusion qu’engendre la pauvreté est une disqualification, une barrière, un ostracisme, qui naît et prospère dans nos têtes (que nous soyons inclus ou exclu). Car le pauvre vit parmi nous, sur le même sol et dans les mêmes frontières que nous. Physiquement inclus, mais mentalement banni par nous. C’est un citoyen comme un autre dont l’ailleurs n’existe que dans les cases mentales que nous avons construites.

La pauvreté et sa fille l’exclusion, c’est ce que je vais tenter de montrer dans cet article, sont le signe certain d’une discrimination masquée, d’un déni de fraternité, aux conséquences bien concrètes. Elles sont l’effet de la désignation par les inclus - et souvent par les exclus eux-mêmes - de certains hommes et de certaines femmes comme des sous-humains, comme des humains de seconde zone.

L’exclu n’est pas un anormal

D’emblée, rappelons-le : le pauvre, l’exclu, n’est ni un anormal ni un malade ni un infirme ni un faible ni un passif ni un paresseux ni un profiteur ni un alcoolique.
C’est avant tout un être humain, comme vous et moi, qui est pris dans un engrenage dans lequel nous pouvons tous un jour tomber. Et ce, quelles que soient l’apparente force de notre caractère ou la taille du matelas ou du réseau social qui assure notre aisance matérielle.
Il peut, en sus, être malade ou alcoolique, comme chacun d’entre nous, mais sa vérité première est d’être un humain, avec une intelligence et une sensibilité - comme chacun d’entre nous.
Le pauvre a une dignité et une liberté comme nous. Il fait autant partie de la famille humaine que le plus riche ou le plus prestigieux d’entre nous. Intrinsèquement, aussi démuni et souffrant soit-il, il a autant de valeur que le président de notre République.
 
Or, trop souvent, dans la réalité, le pauvre est défini par sa situation sociale ou économique. Sans s’en rendre compte, la société vient à son secours bardée de préjugés, de peurs et de prétentions.
 
Et cela fait terriblement souffrir l’exclu, sans qu’il puisse expliquer son ressenti.
Mais tous ceux qui, auprès des pauvres, soit professionnellement, soit bénévolement, s’activent, l’ont expérimenté. Comment se fait-il par exemple que, même quand l’air gèle, le clochard refuse l’aide et le secours qu’on lui apporte ? Pourquoi préfère-t-il rester vulnérable dans la jungle urbaine plutôt que bien au chaud dans un abri spécialement conçu pour lui ?
 
C’est parce qu’on lui refuse la seule chose qu’un être humain attende vraiment de son semblable : être respecté, considéré, reconnu, désiré, aimé.
Comme une personne normale et incluse.
 
Malgré sa mauvaise odeur, malgré la saleté qui souvent l’habille, malgré la bouteille qui lui permet d’oublier momentanément l’absence d’avenir (terrible prison de l’urgence), malgré son aspect repoussant, le clochard est un homme, aussi précieux pour chacun d’entre nous et pour l’humanité entière que le plus inséré d’entre nous.
 
La seule sécurité durable
 
Car, hormis la foi ou un caractère exceptionnel, la seule sécurité durable d’un homme, celle qui le fragilise ou le désespère s’il ne peut compter sur elle, c’est celle qui s’établit sur la confiance, sur la certitude que, en toute circonstance de la vie et notamment lors des pires, il pourra toujours tabler sur le respect et l’appui de ses compatriotes, de ses frères (de sang, de nation ou en humanité).
Or cette sécurité, essentiellement d’ordre affectif ou psychologique, est aujourd’hui refusée au pauvre, à l’exclu. Il le sait, il l’expérimente tous les jours. Et cela le pousse plus vers le désespoir que n’importe quelle souffrance, y compris celle de manquer de tout.
 
Car on peut être momentanément dans la panade. Mais si, bien que cassé, l’on sait devoir mériter l’aide, en montrant patte blanche, en prouvant qu’on n’est pas un faux chômeur, qu’on veut vraiment s’insérer, en dévoilant toute sa vie et ses misères intimes devant un travailleur social ou un psychiatre payé pour nous écouter, en promettant de ne plus boire, etc., on peut alors préférer sa solitude.
Elle est sordide, certes, mais elle est plus digne.
 
Le revenu minimum d’insertion et le revenu de solidarité active sont des avancées, que beaucoup de pays au monde nous envient. Mais comment ne voit-on pas l’offense qui est faite, à ceux que le sort et nos égoïsmes ont jetés sur les bas-côtés de la route, de conditionner notre aide, alors que nous la leur devons impérativement ?
 
Cette sollicitude administrativement organisée sous-tend une méfiance face à d’éventuels profiteurs ou paresseux. Certes, il existe des escrocs, et il faut veiller à les démasquer. Mais plutôt que d’instituer la méfiance et d’accorder l’aide à ceux qui prouvent leur bonne volonté, ne serait-il pas plus humain de faire confiance, d’aider inconditionnellement tous ceux qui en ont réel besoin et de pister ceux qui voudraient détourner le système à leur profit ?
 
Passer de la méfiance à la confiance

Méfiance et mépris sont des formes de maltraitance individuelle et collective.
Comment notre société peut-elle encore prétendre être une vraie République et laisser sombrer ses enfants dans la honte d’eux-mêmes en y ajoutant son mépris déguisé en solidarité ?
 
Notre devise n’est pourtant pas « Liberté, égalité, Solidarité », mais « Liberté, égalité, Fraternité ».
 
Malgré l’effective et sincère solidarité qui meut les acteurs sociaux et associatifs, l’institutionnalisation de la charité a des effets pervers. Masquant efficacement notre peu de considération pour ces personnes dont nous nous sentons différents (puisque inclus), elle nous donne bonne conscience.
 
Même si elle est indispensable, elle constitue un alibi conçu aussi pour maintenir la paix sociale. Pour que les pauvres ne hantent pas trop les lieux où l’on consomme, où l’on s’amuse ou que l’on visite.
 
Si nous considérions vraiment les pauvres et les exclus comme des membres de notre famille (ce qu’ils sont, qu’on le veuille ou non, en tant que membres de la famille humaine), y aurait-il encore en France des personnes sans ressources, sans toit, sans avenir ? Une République digne de ce nom se doit d’assurer inconditionnellement la jouissance des biens essentiels à ses citoyens les plus faibles.
 
Et qu’on ne nous oppose pas le coût d’une telle disposition, sous prétexte que les caisses de l’État seraient vides, ou autre chose. Quand le président de la République ou les députés veulent augmenter leurs ressources, ils trouvent l’argent. Quand on a besoin d’acheter la paix sociale face aux difficultés de telle ou telle catégorie professionnelle (catégories d’inclus), on trouve l’argent. Face à telle ou telle catastrophe bien visible médiatiquement, on sait trouver l’argent. Pour séduire les hauts revenus et les empêcher de quitter le pays, on trouve l’argent.
 
Mais on aurait tort de croire que les politiques sont les seuls responsables.
Tous, nous participons plus ou moins directement à la mise hors circuit des plus faibles. Par exemple en trichant avec notre dette sociale : fraude, évasion fiscale, travail au noir, paradis fiscaux, privilèges, etc. Plusieurs dizaines de milliards d’euros, qui suffiraient amplement à assurer un minimum vital aux plus petits d’entre nous, sont détournés chaque année illégalement ou injustement pour nos usages personnels.
 
De même, les fortunes et les salaires mirobolants de quelques-uns ne constituent-ils pas une forme de “vol”, éthiquement parlant, tant que chacun n’a pas le minimum vital et si leurs bénéficiaires n’en mobilisent pas une part certaine pour libérer leurs frères de leur misère ?
 
Et cette pensée pernicieuse, qui fait de la pauvreté une incontournable nécessité de notre système économique, n’est-elle pas le dernier argument de qui veut justifier sa confortable position ?
 
Sans nier la nécessaire disparité des revenus et des biens en fonction des efforts et des talents de chacun, est-il normal que certains puissent manger chaque jour comme dix mille personnes alors que d’autres, dans le même temps, doivent honteusement quémander de quoi personnellement survivre ?
 
Tant que nous ne sommes pas prêts à remettre en question nos modes de fonctionnement individuels et collectifs, nous pouvons être certains que la pauvreté continuera, parce que c’est nous qui la produisons par nos comportements et nos mentalités.
Peut-être après tout que nous ne sommes pas aussi bons que nous croyons l’être…

De la solidarité à la fraternité

Notre indifférence peut même tuer.
 
Début septembre, Morgane S… s’est jetée par la fenêtre à la cité Rassuen II, à Istres. Cette jeune femme de 33 ans, mère de deux enfants, âgés de 18 mois et 4 ans, venait de se jeter du troisième étage de l’immeuble, alors que les autorités arrivaient pour l’expulser. Elle devait 22 mois de loyers soit 11 000 € à l’Opac, le bailleur social de la cité.
 
Le maire d’Istres : « Je suis consterné par l’acte désespéré de cette femme, réagit François Bernardini. Son geste signe la méfiance qu’elle éprouvait envers tous les acteurs publics de la société ».

« Ce drame social illustre tragiquement une violence institutionnelle impitoyable pour les plus faibles », a commenté Jean- Claude Aparicio, vice-président de la section istréenne de la Ligue des droits de l’homme[1].

Alors que les loyers et les charges flambent, le pouvoir d’achat s’effondre, la Fondation Abbé Pierre déplore à ce sujet que « l’État privilégie toujours davantage la solution répressive à toute autre (+ 22 % de décisions d’expulsions ces cinq dernières années). Les décisions de justice prononçant l’expulsion dépassent désormais les 100 000 (102 967 en 2007), alors que les interventions de la force publique pour expulser les locataires n’ont jamais été aussi nombreuses, avec un triste record s’élevant à 10 179 situations rencontrées en 2007. (…) Il y a de plus un inquiétant paradoxe à relever que cette jeune mère de famille s’est donné la mort alors qu’elle faisait partie des cinq catégories prioritaires pour bénéficier du Droit au logement opposable (Dalo). Elle aurait donc pu engager un recours afin d’être relogée par les pouvoirs publics ».

Comme on ne peut voter de loi pour obliger les hommes à être fraternels, que pouvons-nous faire sinon améliorer encore l’aspect psychologique du traitement institutionnel de la pauvreté et, surtout, animer, individuellement et tous, dans nos pensées, nos sentiments et nos actes, cette conscience du faible et du défavorisé comme un autre nous-même ? Pour qu’un jour la charité ne soit plus institutionnelle, mais réellement humaine.
 
Pour que la solidarité s’épanouisse en fraternité.

Jean-Luc Martin-Lagardette
► Merci à Jean Maisondieu, psychiatre des hôpitaux, pour l’éclairage apporté par son livre La Fabrique des exclus, Bayard Éditions, Paris, 1997.


[1] Propos recueillis par La Provence, 3 septembre 2008.


59 réactions


  • Forest Ent Forest Ent 26 septembre 2008 11:18

    Tout cela est vrai, mais nous pouvons avoir en plus une responsabilité plus directe dans l’exclusion, en employant "au noir". Et là c’est non seulement moralement mais pénalement répréhensible. Voyons chacun nos fautes...


    • foufouille foufouille 26 septembre 2008 11:59

      je crois pas que le boulot au noir soit responsable
      a un epoque il etait courant mais marginal ds les vignes par exemple
      un gamin pouvait y travailler une journee sans probleme
      le probleme est plutot du a la bureacratie rempante etatique


    • Forest Ent Forest Ent 26 septembre 2008 12:19

      Pour les jeunes ? Les stages rémunérés ou les petits boulots ne sont pas imposables. Et certaines entreprises en abusent franchement. Le sujet ne touche plus que les vendanges. Parlons plutôt du bâtiment ou de l’hôtellerie-restauration.

      Dans le genre, je recommande l’excellent film de Ken Loach, "it’s a free world". Il plaira à tout ceux qui aiment le versant social (et pas épique genre "the wind that shakes the barley") de cet auteur.


    • eugène wermelinger eugène wermelinger 26 septembre 2008 12:59

      Le travail au noir est le réflexe de survie et souvent la seule porte de sortie pour sauver sa famille de l’indigence, voire de bouffer la journée.
      Et encore : réservé aux privilégiés sachant se démerder, sans se faire voir. 
      Tout le monde n’a pas de parachute, ni simple, ni doré. 


    • appoline appoline 26 septembre 2008 20:12

      D’accord avec vous Foufouille. Je pense que l’on ne perçoit pas toute la difficulté du banissement social tant qu’on n’y a pas touché ; car là, on voit le véritable visage des politiques et de l’administration, pis que tout cela le visage du quidam lambda et là, ce n’est pas joli-joli. Le travail au noir ? Quand il se présente, on le prend, histoire de ne pas claquer du bec. Ca vous va, Forest ?


    • Forest Ent Forest Ent 26 septembre 2008 22:49

      Je n’ai pas critiqué ceux qui travaillent au noir, mais ceux qui les emploient.


    • foufouille foufouille 27 septembre 2008 13:57

      uniquement pour les entreprises alors
      car celui qui a peu d’argent et un truc a reparer, le professionnel lui coute tres cher


    • Forest Ent Forest Ent 27 septembre 2008 21:47

      Les clients trouvent toujours que c’est trop cher. Ca ne prouve pas qu’ils n’ont pas les moyens de payer. Soyons clairs : je connais plein de gens qui ne déclarent pas alors qu’ils le pourraient, en particulier pour les "services à domicile", c’est à dire la domesticité. Si je leur dis "tu viens d’économiser la retraite et la sécu de ton employé", ils se plaignent des impôts excessifs. Pourtant, avec le chèque emploi-service, ce n’est ni excessif, ni difficile. Les négriers, ce n’est pas toujours les autres. Ceci ne concerne pas tout le monde mais, je suis sûr, plein de lecteurs d’AV. Pareil : on fait peindre une pièce pour un euro au noir au lieu de deux euros. Quel scandale les impôts ! Pas d’hosto, pas de retraite, pas de couverture en cas d’accident. Et si ça se trouve, travailleur clandestin donc autant de boulot en moins pour un travailleur "régulier".


  • Tzecoatl Tzecoatl 26 septembre 2008 11:53

    L’exclu peut très facilement redevenir inclus, pour peu qu’il le souhaite, ainsi que nous et les politiques, voir mon article sur l’étalon-propriété. 


    • foufouille foufouille 26 septembre 2008 12:00

      ca doit etre sur mars
      cherche le NAIRU


    • Tzecoatl Tzecoatl 26 septembre 2008 13:21

      Le NAIRU ne favorise pas non plus la consommation.


    • Tzecoatl Tzecoatl 26 septembre 2008 14:43

      Ou décroissants, écolos, simplicistes volontaires se révèlent pour un NAIRU élevé, en coeur avec le patronat ?


    • foufouille foufouille 26 septembre 2008 19:00

      le nairu prouve justement que le chomage est cree volontairement
      pour les alter ce sont des bobos qui essaient de prendre la place des verts
      recuperable a souhait


    • appoline appoline 26 septembre 2008 20:15

      @Tzé,
      Quand vous voulez très cher pour vous laisser mes coordonnées. Signé : l’exclue qui bataille depuis belle lurette justement pour ne plus l’être


    • Tzecoatl Tzecoatl 26 septembre 2008 21:11

      @Apolline,

      Evidemment, ma proposition (qui se fait moinsser sévèrement, donc autant l’enterrer chez les aboboravoxiens) concerne les exclus au sens sans-abris, et générateur d’emplois en ce qui concerne le bâtiment par exemple.

      Après, l’exclusion est sans doute comme le stipule cet article une attitude d’esprit chez soi et chez les autres, conséquence du fait que nous ne partageons pas tous les même finalités.

      Pour ma part, je me sens exclu de ce que je rejette, même inconsciemment, et inclu dans ce que je désire réaliser.

      On peut aussi se sentir exclu par rapport à l’image que l’on se fait ou que l’on nous vend de la normalité, du in.



    • foufouille foufouille 27 septembre 2008 14:08

      ds ton systeme tu as oublie que certains possedent deja presque tout


    • Tzecoatl Tzecoatl 27 septembre 2008 16:48

      De mon système, tu ne sais pas que j’ai un oeil aguerri sur ceux qui s’approprient illégitimement la propriété d’autrui, illégitimité qui s’élève à 6000 milliards d’euros dans la zone euro.

      Mais cite moi ceux qui possèdent presque tout, pour voir.


    • foufouille foufouille 28 septembre 2008 11:00

      pour ce qui est des biens immobiliers il y a de nombreuses statistique qui montrent que les tres rivhe possedent pratiquement tout ce qui vaut tres cher
      donc meme si ton systeme marche, on change juste de maitre. et encore car les milliardaires sont justement les plus purris


  • loloa 26 septembre 2008 11:55

    tout a été fait dans nos sociétés occidentales pour isoler les individus et détruire les liens sociaux. "L’union fait la force". Ca va à l’encontre des intérêts des élites pour qui il faut "diviser pour régner". En isolant, on fragilise. En fragilisant, on asservit plus facilement. 

    On a un tel sentiment de vulnérabilité qu’on en devient irrationnel. Comme de croire que l’exclusion est une maladie transmissible. Même par le regard ! Et si ce regard malheureux et tellement humain nous faisait douter ? C’est mettre le premier pied dans l’engrenage de l’exclusion. Alors aujourd’hui tout le monde préfère jouer au mouton, avec ses garde-fous : société de consommation, pensée unique. Si on sort de la matrice, on est cuit !



  • ortograf-fr 26 septembre 2008 12:10

    On ne dénonce jamais trop cette manière de se donner bonne conscience et de se sécuriser avec des actions de charité ponctuelles et de la compassion. 

    Dans l’urgence, les Restos du Coeur sont une excellente chose, mais le fait qu’ils doivent se pérenniser est absolument odieux.

    Le fond du problème, c’est que nous n’avons pas assez d’intelligence collective pour être cohérents, et pas assez d’honnêteté intellectuelle pour sortir du machiavélisme.

    Dans ce sens, des questions gênantes sur l’origine des complications de l’orthographe française font découvrir deux pot-aux-roses : celui de l’orthographe elle-même et celui de la société qui entretient cette orthographe.

    Ce n’est pas du tout un hasard si le pays de l’orthographe française, c’est aussi celui de la Révolution Française, ce qui ne l’empêche pas, deux siècles plus tard, d’être une république monarchique et en déclin. Ce n’est pas un hasard si ce pays a été au centre de toutes les principales guerres en Europe de puis quatre siècles.

    Voir par exemple le tract : "Orthographe = racisme !", en cliquant ici.

    .


    • Elson Elson 26 septembre 2008 13:01

      Entièrement d’accord avec Philippe Renève.
      J’ajouterai que la lutte contre la pauvreté dans une société qui fabrique la pauvreté est tout à fait sans espoir. La charité, institutionnelle ou privée, est comparable à l’eau que les Danaïdes versent dans leur tonneau.
      Arrêtons de créer de la pauvreté, de cautionner une société où il est nécessaire qu’une majorité perde pour qu’une minorité gagne. Construisons plutôt une société où chacun aura droit à une place à part entière, où la valeur cardinale sera l’être, l’être-avec plutôt que l’avoir.


    • Francis, agnotologue JL 26 septembre 2008 13:58

      "The rich need the poor to win against the poor" ! smiley


  • Iris Iris 26 septembre 2008 14:08

    Vos commentaires ne réflètent pas vraiment l’article. Je pense que l’auteur a bien pointé cette notion d’inclu et d’exclu, notion détestable au plus haut point. J’ai lu à sa sortie aussi le livre de Jean MaisonDieu et à l’époque j’étais proche dans mon travail de travailleurs sociaux en tout genre. J’avais alors repéré dans leur langage toute cette suffisance de personnes se sentant inclues, et bien sûr aussi dans les comportements. Eux, les autres, eux, les pauvres, jamais de nous qui englobe, désespérant ! 
    Et le pire, s’il en est, sont ces boites qui cherchent des emplois au rmistes, quel mépris, ils gagnent en plus de l’argent, ben oui, ce ne sont finalement que des Intérims, financés en partie par l’état quand même, au moins pour le salaires du personnel. Personnel affligeant d’incompétences et de non-qualités de coeur. Et le pire encore, toutes ces associations qui profitent de ces salariés payés par l’état dans des contrats aidés ( anciens CES, ça existe toujours), associations affichant bien souvent un grand coeur, un grand humanisme et qui usent et abusent de la pauvreté des gens.
    Je ne sais pas si tout cela est conscient, en tout cas, quelle mauvaise inconscience, car souvent ces personnes se sentent des gens biens, nous, on aide. Tu parles, elles aident juste elles-mêmes en se donnant bonne conscience, hélas, au détriment des pauvres, qui reçoivent ce mépris au plus profond de leur coeur ! Aider les autres, c’est aidons-nous tous, et non pas aider, eux, les pauvres !


  • vincent p 26 septembre 2008 14:39

    Quelle sorte de sentiment ressentez-vous au quotidien, lorsque vous préférez d’abord suivre à l’antenne l’esprit d’un homme riche, fier ou arrogant, voire parfois quelqu’un qui vous ressemble ou vous rassure de plus en plus mal, et non le sanglot d’un autre homme de plus ?

    Quels sont les sentiments qui vous mettent parfois mal à l’aise, lorsque vous préférez vivre uniquement selon ce genre de valeurs, ou lorsque vous êtes continuellement en contact avec quelqu’un qui vous manipule souvent à votre insu ?

    J’appelle cela le grand lavage de cerveau du moment, celui de l’homme riche envers celui de l’homme pauvre, celui des vaines valeurs en cours de l’occident, j’appelle cela des sentiments bien superficiels, bien peu fraternels et faussement religieux ou spirituels sur le fond, vous le constarez tôt ou tard.

    Apprendre à reconnaître que depuis l’avènement des idéologies modernes, un grand nombre d’hommes de nos jours gagnent peut-être beaucoup d’argent mais dans le même temps ils perdent leur Âme, ne prennent plus guère le temps de mieux saisir le sens des événements en cours sur le fond.

    J’éprouve un mauvais présage pour le devenir de l’homme moderne, fier et arrogant. "Malheur, malheur, à celui par qui le scandale arrive." (Matthieu ch XVIII, v 7). Et qui laissera après son départ, une situation bien pire qu’avant son arrivée.

    De je suis « OK », De regardez-moi comme je suis devenu si riche, par rapport à celui-ci qui ne vaut plus rien à mes yeux, de « suivez-moi » tout le temps, pour paraître toujours plus juste et droit, de « soutiens-moi », de « mets-moi » continuellement en valeur, car je m’évertue tant à agir plus vite que les autres, j’en gagne tant à ma cause, à mes valeurs, de « je suis le chef ».

    D’abord pour moi le parachute doré, et puis pour l’autre que des miettes, quel courage devant l’adversité matérielle ? De « je suis au pouvoir », de « j’ai gagné la course », c’est moi « le premier ». C’est de cela que beaucoup de gens se nourrissent de nos jours, à l’antenne, à l’école, dans les partis, consternant ne parlons pas de la folle conduite de l’Amérique ou de certains pays riches à travers le monde, comprenez-vous cela ? On n’acquiert pas davantage le bonheur de l’homme en lui parlant continuellement de l’avoir ou de l’argent en société, bien au contraire malheureusement, mauvais médecin, mauvaise médecine ...




    • foufouille foufouille 26 septembre 2008 19:05

      j’ai jamais vu de proprio cool
      quand tu es pauvre tu tiens pas etre sdf
      les pauvres vont ds les hlm
      les proprios loue uniquement a ceux qui ont "reussi"
      ils veulent la securite des obligations et le rendement du super placement
      sans les reparations bien sur


    • Jean-paul 27 septembre 2008 22:21

      @ foufouille

      imaginons que tu ais achete un appart ou une maison a credit ( credit que tu rembourses tous les mois a la banque ) A qui loues une partie de ta maison pour t’aider a payer ton credit ???????
      A un SDF ??OK 
      Et comment tu paies ton credit ??????
      Conclusion :
      La banque reprend la maison ce qui fait maintenant 2 SDF .
      Bravo foufouille


    • foufouille foufouille 28 septembre 2008 11:13

      ton sdf touche l’apl
      il s’agit pas de payer ou pas. car le cadre sup peut aussi etre au chomage
      les seul revenus comptes sont les trucs imposable
      la plupart des proprios preferent ne pas louer plutot que de louer a des pauvres. quand on est pauvre on a pas envie d’etre sdf
      etre bailleur est un metier pas une obligation de l’etat
      si tu peut pas payer ton credit entre deux locataires c’est que tu as mal calcule ce qui fait que tu pourras pas payer l’entretien
      vu le prix des loyers du prive, il faut etre ds les 20/30% de la population pour y acceder
      qu’est ce qui reste aux moins de 2400€ ?
      le hlm pourri qui finance les ps-ump et les taudis. le demenagement a credit a chaque mome car les hlm loue uniquement des dortoirs par personne


  • Le chien qui danse 26 septembre 2008 15:45

    Les exclus le sont aussi parcequ’il ne peuvent ou ne veulent intégrer une société et ses valeurs qu’il ne reconaissent pas. Certains, certes, font une descente vertigineuse d’un statut de travail famille à la rue et c’est la perte de l’estime d’eux-mêmes ou la non construction de leur personne qui ne leur permet pas de remonter arrivé un certain âge. D’autres très jeunes ont dit " fuck la société " fier à vingt ans, apitoyé sur eux-même à quarante.
    Il y a de multiples raisons d’être "exclu", l’orgueil, l’affectif non maîtrisé, l’illusion, le nihilisme, le millieu de naissance, la révolte et aussi la volonté, la faiblesse.
    Mais on peut-être trader et rouler en porshe en étant complètement indifférent au reste du monde, vivre en famille et être complètement indifférent au reste du monde et être exclu et être aussi complètement indifférent au autres.
    Ce qui est frappant est que les "exclus" sont rarement solidaires entre eux, il reproduisent souvent même les schémas qu’ils vomissent ou sont prêt à repartir dans la logique qui les à exclu, eux aussi ont à voir avec sisyphe. Il se forme souvent des micro-société d’exclus avec leur hiérachie, leur loi, leur principes etc.
    Je crois que ceux avec qui vous voulez être fraternel sont une catégorie d’exclus, les paumés par fragilité psychologique, intellectuellle ou mentale ainsi que les accidentés de la vie sociale, ceux qui n’ont pas la moëlle pour s’affirmer et se maintenir dans cette société, mais ils sont loin d’être la majorité.
    Je pense que vous confondez être inclu dans la vie et être inclu dans un système et souvent les exclus s’excluent car ils ne sont pas dupes.
    Je reconnais votre principe de fraternité, mais là aussi c’est une globalité fraternelle à laquelle il faudrait accéder.
    Nous sommes dans une société de compétition dans laquelle il faut un gagnant et un perdant. Il y a de la marge entre les deux et c’est là qu’un bon nombre d’entre nous nous trouvons, mais il faut des perdants, c’est une société verticale. Les "exclus" font partie d’une logique, comme les nations, le EU en haut qui peuvent claquer 700 Mds de dollar pour maintenir les plus riches d’entre eux et le bengladesh qui ne sait comment nourrir son peuple l’année prochaine, eux aussi sont des "exclus".
    Alors pour que ça change il faut que tout change pour tous. Ca fait un vaste champ de réflexions et d’actions.
    Une bonne image, selon moi, et donnée par les théories dites "du sablier" et du "losange". Mais passer de l’une à l’autre ne se fera pas sans douleur. Peut-être qu’avec les difficultés du capitalisme pouvons nous espérer une ouverture, l’avenir nous le dira...


  • pseudo pseudo 26 septembre 2008 16:48

    Mais ce n’est pas grave tout ça. Tout devrait être réglé d’ici décembre !

    Sarkozy l’avait promis en décembre 2006 : plus de SDF d’ici deux ans.  smiley

    http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,3371564,00-sarkozy-plus-sdf-dehors-ici-ans-.html

    Je sais bien que les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui y croient, mais enfin...


    • appoline appoline 26 septembre 2008 20:24

      A moins de ressortir quelques boîtes de zyclon B, je ne vois pas trop comment il va pouvoir solutionner ce qui risque de croître dans les mois qui viennent. Sarkosy n’a même pas une vague idée du courage qu’il faut pour faire face à la pauvreté, alors de là à l’éradiquer........


    • pseudo pseudo 26 septembre 2008 20:43

      @ appoline

      Il va faire comme d’habitude : il va nous dire "j’ai changé". Un vraie girouette, cet homme-là. C’est sans doute parce qu’il n’utilise jamais le même cerveau. Il paraît qu’il en a 5 ou 6.

       smiley




  • Mr Balai Dans Le Cul 26 septembre 2008 17:25

    Le sanglot de l’homme bon, le rire diabolique de l’homme mauvais...


    hahahahahahaha ...........................................


  • hans lefebvre hans lefebvre 26 septembre 2008 19:01

    Sur la pauvreté et l’exclusion, afin d’avoir une approche profonde et pertinente, lire les travaux et les ouvrages de Serge Paugam. Ce dernier s’est attaché, des années durant à dépeindre une réalité que chacun d’entre-nous mesure au quotidien :
    http://serge.paugam.sp.free.fr/


  • maxim maxim 26 septembre 2008 19:44

    et le riche ? vous avez pensé seulement à la solitude du riche ,tout seul au volant de sa Bentley ou de son Aston Martin ,on le regarde avec pitié "le pauvre pourquoi il achète pas une Twingo ou une Logan comme tout le monde ? au prix de l’essence ....."
    et sa femme ,une panthère qui va certainement l’emmerder le soir en arrivant dans son hôtel particulier .."Cheri ,my amore ( c’est une Latine ) y’é souis passé chez Van cleef ,y’é vu oune magnifique pendentif ,my amore s’il té plait ?....."

    et lui pour avoir la paix .." mais oui ma chérie ,vas y ,on a toujours notre compte ouvert chez eux ..." comme ça il est peinard ,et il aura droit à une petite faveur ce soir ,dans les draps en soie sauvage ,dans la chambre bleue de 150m2 de l’Hôtel particulier qui donne pleine vue sur le Champ de Mars lorque les doubles rideaux sont ouverts .....
    mais à part ça le riche est seul au monde ,connait il le bonheur d’aller chercher sa baguette de pain lui même ,ou le plaisir d’aller chez le boucher " alors mon p’tit monsieur ,c’est vous qui faites les courses ,bobonne fait grêve ? ce sera deux morceaux dans la bavette comme d’habitude ? "pas de contact avec ce brave commercant ,l’exclusion en quelque sorte ..

    et puis les soucis ,le dernier pur sang du Haras qui a la colique et qui ne pourra pas courir à Deauville ,le yacht qui n’est pas encore prêt à prendre la mer ,le vernis n’étant pas sec .....
    et puis les impôts qui arrivent avec cette saloperie d’Isf ......

    et puis son petit dernier inscrit à Harvard qui réclame toujours du fric alors qu’il a un compte ouvert dans la plus grande banque US à concurrence de 20000$ par mois ,mais qui a des frais imprévus ......

    eh oui lui aussi il sanglote l’homme riche ,si vous en voyez un faites lui un petit sourire ,prenez lui un instant la main,demandez lui " ça va mon vieux ? tu verras un jour ça s’arrangera ! "

    allez faites un bon geste quoi !..




    • appoline appoline 26 septembre 2008 20:27

      Bon, pour la Bentley, si vraiment cela lui pose un problème, je peux toujours lui proposer ma clio, d’autant qu’elle est révisée régulièrement par un pote qui bosse au noir. Elle est pas belle la vie ?


    • maxim maxim 26 septembre 2008 20:40

      Appoline ...

      et pour le pendentif ?


    • Jean-paul 27 septembre 2008 22:27

      @ maxim

      Tu sais reconnaitreun faux ..................................d’un vrai pendantif ???????????


  • Le péripate Le péripate 26 septembre 2008 23:13

     Argumentum ad miseriam, c’est un argument pour susciter la pitié, la compassion, et, incidemment, justifier la redistribution des revenus des riches vers les pauvres par la force injuste de la loi. Il est fait pour ceux qui se laissent guider par la force des émotions, et non pas par leur raison.

    Il faudrait d’abord définir ce qu’est la pauvreté, et, de fait, la tâche est ardue. Il faudrait aussi rappeler que la principale anomalie dans ce monde n’est pas la pauvreté, mais son contraire, la richesse. Il y a deux siècles, la pauvreté était le lot ordinaire de tous comme on l’observe encore aujourd’hui dans certaines régions du monde, et qu’une réflexion sur le comment certains pays en soient sortis mériterait d’être considérée. La réponse s’appelle capitalisme et liberté.

    Les mesures de la pauvreté.
    Première difficulté :pauvreté transitoire ou pauvreté permanente. Il parait évident que mesurer la pauvreté sur une courte période est une faute.
    Ensuite, la pauvreté est souvent mesurée par une fraction relative du revenu médian d’un pays considéré. De 40% à 60% suivant les pays et les organismes. Quel que soit la méthode retenue, il est à noter que le pourcentage de pauvres a très peu varié depuis 1984 (date des premières statistiques), alors que les montants des aides diverses et les prélèvements afférents ont considérablement augmentés, ce qui jette au minimum un doute sur leur efficacité.
    Une autre approche consiste à chercher à mesurer une pauvreté absolue : est pauvre toute personne qui n’a pas accès à un minimum vital. Les tenants de cet approche retiennent généralement les biens correspondant à la moitié de la population, ou jugée comme indispensable par plus de la moitié des gens. Tout aussi arbitraire que la précédente, cette approche aboutit généralement à un nombre plus important que l’approche relative.
    Une approche en terme de satisfaction : est pauvre toute personne qui estime que son revenu lui donne accès à moins que ce qu’il estime comme nécessaire pour vivre. Selon les enquêtes qui utilisent ce critère, c’est plus du tiers des français ou des américains qui s’estime pauvre.
    Une approche administrative : est pauvre toute personne qui bénéficie d’une aide dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté. En additionnant minimum vieillesse, invalidité, allocation 

    aux handicapés, allocation de parent isolé, allocation de solidarité spécifique allocation d’insertion, 

    allocation de veuvage et revenu minimum d’insertion, on obtient, pour la France, un million de personnes supplémentaires par rapport aux autres approches.

    On nage en plein brouillard.Sans compter que l’unité de consommation retenue est généralement le ménage, et non une personne, ce qui néglige les économies d’échelle (loyer, etc...)
    Des enquêtes sur le taux d"équipement des bénéficiaires du RMI révèlent des choses surprenantes : 31% d’entre eux sont propriétaires, contre 58% du total des ménages, 56% ont un lecteur DVD contre 75%... etc... etc... Décidemement la pauvreté refuse de se laisser saisir.

    Mais, dira-t-on, et les SDF ? Car s’il est un visage de la pauvreté que chacun peut saisir, c’est bien celle- là. Toujours pas si simple. Romanichels, tziganes, voire marginaux vivant dans un camion ou sur un voilier sont comptabilisés dans les SDF, mais ne sont pas dans une extrême pauvreté.
    Non, la figure du pauvre, c’est le clochard. Le clochard, donc, est rejeté par les habitants de la cité. Ont-ils des parents ? Oui, pour 30 % des clochards parisiens, 50% des clochards américains. Pourquoi ces parents ne leur viennent-ils pas en aide ? La raison invoquée le plus souvent lors des enquêtes par les parents est que leurs propres enfants ne le méritent pas. Incroyable. Mais les raisons de ce désamour apparaissent dans ces autres chiffres : au USA, 51% d’entre eux ont suivis un traitement médical au cours de l’année de l’enquête, 33% une hospitalisation de désintoxication, et 19% une hospitalisation pour maladie mentale. Seulement 34% ont un travail (précaire) dans le district de Colombia, et 27% à Paris. 89% des clochards parisiens sont célibataires, et/ou séparés de leur conjoint.

    87% d’entres eux ont plus de 26 ans. 80% ont un niveau d’éducation inférieur au bac. Et, surtout, ce dernier chiffre, seulement 19% sont des femmes au USA, et 17% en France.
    Malade, mal nourri (1 repas par jour) , soumis aux violences du fait de la drogue et de l’alcoolisme de la part de leurs semblables, le sans domicile expérimente une vie que peu de gens envie sans que l’on sache vraiment si c’est le fait d’être à la rue ou si c’est parce que l’on est malade, drogué, alcoolique, célibataire définitif et rejeté par sa famille que l’on devient un clochard ou un errant dans les rues publiques.

    Je terminerai par cette citation de Tocqueville, extraites de "Mémoires sur le paupérisme" :Je reconnais que la charité individuelle produit presque toujours des effets utiles. Elle s’attache aux misères les plus grandes, elle marche sans bruit derrière l mauvaise fortune, et répare à l’improviste et en silence es maux que celle-ci a faits. Elle se montre partout où il y a des malheureux à secourir ; elle croît avec leurs souffrances, et cependant on ne peut sans imprudence compter sur elle, car mille accidents pourront retarder ou arrêter sa marche ; on ne sait où la rencontrer, et elle n’est point avertie par le cri de toutes les douleurs.
    J’admets que l’association des personnes charitables, en régularisant les secours, pourrait donner la bienfaisance individuelle plus d’activité et plus de puissance ; je reconnais non seulement l’utilité, mais la nécessité d’une charité publique appliquée à des maux inévitables, tels que la faiblesse de l’enfance, la caducité de la vieillesse, la maladie, la folie ; j’admets encore son utilité momentanée dans ces temps de calamités publiques qui de loin en loin échappent des mains de Dieu, et viennent annoncer aux nations sa colère. L’aumône de l’État est alors aussi instantanée, aussi imprévue, aussi passagère que le mal lui-même.
    J’entends encore la charité publique ouvrant des écoles aux enfants des pauvres et fournissant gratuitement à l’intelligence les moyens d’acquérir par le travail les biens du corps.
    Mais je suis profondément convaincu que tout système régulier, permanent, administratif, dont le but sera de pourvoir aux besoins du pauvre, fera naître plus de misères qu’il n’en peut guérir, dépravera la population qu’il veut secourir et consoler, réduira avec le temps les riches à n’être que les fermiers des pauvres, tarira les sources de l’épargne, arrêtera l’accumulation des capitaux, comprimera l’essor du commerce, engourdira l’activité et l’industrie humaines et finira par amener une révolution violente dans l’État, lorsque le nombre de ceux qui reçoivent l’aumône sera devenu presque aussi grand que le nombre de ceux qui la donnent, et que l’indigent ne pouvant plus tirer des riches appauvris de quoi pourvoir à ses besoins trouvera plus facile de les dépouiller tout à coup de leurs biens que de demander leurs secours."


     

    • yoda yoda 27 septembre 2008 02:17

      Bonjour Le peripate, 	 	 	 	 	

      A) Vous nous affirmez que le capitalisme et la liberte (concept creux) ont sorti l’homme de la pauvrete. Permettez moi d’en douter. Si la figure de la pauvrete est le mendiant, alors toutes les epoques ont produit de la pauvrete... Si la pauvrete est quelque chose de subjectif, demandez a un indien d’une tribu amazone ou a un nomade berbere si il se considere pauvre... Selon cette definition, il est clair que le capitalisme et la societe de consommation produit de la pauvrete en produisant du “manque”...

      B) Vous citez :

      “Mais je suis profondément convaincu que tout système régulier, permanent, administratif, dont le but sera de pourvoir aux besoins du pauvre, fera naître plus de misères qu’il n’en peut guérir, dépravera la population qu’il veut secourir et consoler, réduira avec le temps les riches à n’être que les fermiers des pauvres“

      Cette citation de Tocqueville pourrait se resumer en gros ainsi “ce n’est pas en infantilisant et deresponsabilisant l’exclu qu’on l’aide, d’autant plus que c’est une perte d’energie (d’argent) pour les riches”.

      Tocqueville pointe en effet une possible deviance d’un systeme infantilisant. Mais il n’est pas forcement question d’infantilisation dans le traitement de la pauvrete mais d’aide concertee et constructive. Sachant aussi qu’il existe beaucoup d’autre deviances du systeme bien plus actuelles et problematiques qui poussent les gens dans la pauvrete et l’exclusion.

      Permettez moi donc de transformez cette citation de Tocqueville :

      Je suis profondément convaincu que tout système régulier, permanent, administratif, dont le but sera de promouvoir la reinsertion du pauvre, fera decroitre leur misère, plutot que d’agiter le pauvre en eventail pour obliger les moins pauvres a n’etre que les fermiers des plus riches“

      Bien cordialement,


  • JONAS JONAS 27 septembre 2008 01:01

    JONAS à : l’Auteur,

    Avant d’aborder un tel sujet, il serait souhaitable de réfléchir… !

    Être humaniste a toujours été à la mode, mais dans les faits, c’est toujours l’autre qui doit payer ce bon sentiment.

    Pour résumer et aller droit au but, votre réquisitoire contre les riches nous conduit directement et sans escale vers le partage de la pauvreté. Je me demande si vous-même, qui êtes sûrement un prince par rapport aux hommes du quart-monde, seriez capable de vous soumettre aux exigences de vos aspirations.

    Plus d’1 milliard d’hommes souffrent aujourd’hui de la faim. Si nous leur donnons 1 euro par an pour vivre, c’est honteux ! Et pourtant ça représente 1 milliard d’euros.

    Si nous leur donnons 1 euro par jour, ça fait 365 euros par an, même pas un SMIG, c’est dérisoire…Ça fait 365 milliards d’euros par an, le quart de notre dette !

    Ne soyons pas radins, 1 000 euros par mois, même pas le SMIG… Ça fait 12 000 euros par an ! Vous multipliez donc par 1 milliard….et vous arrivez à la somme faramineuse de : 12 milles milliards par an ! ! ! ! Une bagatelle, 6 fois notre dette nationale en une année !

    Il y a certains raisonnements qui sont délirants.

    C’est ça la bombe démographique et si vous l’alimentez, vous mourrez de faim à votre tour, et vous battrez à mort pour un morceau de pain, comme eux… !

    Vous avez une solution ?

    Bonne soirée à tous.


    • Philou017 Philou017 27 septembre 2008 09:11

      C’est vos raisonnemments qui sont délirants. La monnaie n’a pas la même valeur partout.
      Certains personnes vivent avec un euro par jour dans certains pays. Leur donner 0,50e augmente leurs revenus de 50%.

      Mais il s’agit moins de subvenir aux besoins des autres que de leur permettre de vivre dignement et de façon autonome. Quand des magnats s’achetent des palaces à prix d’or alors que certains ne peuvent même pas partir en vacances, tout est dit.
      Le systeme génere de la pauvreté, c’est cela le vrai probleme.


    • foufouille foufouille 27 septembre 2008 12:04

      si on a pas de tele ou internet, et qu’on n’en a jamais vu, on en a pas besoin

      par contre on est plus facilement manipulable

      pour le probleme c’est voulu, sinon on serait pas la


    • Jean-paul 27 septembre 2008 22:31

      @ foufouille
      Si tu cherches du boulot et que tu n’as pas internet comment fais tu ??????????????????


    • foufouille foufouille 28 septembre 2008 11:17

      c’etait une remarque au sujet de la pauverete a l’etranger
      un sauvage qui vit ds la foret a pas besoin de portable
      sa richesse est donc peu lier a l’argent


    • Tempérance Tempérance 3 juillet 2011 22:42

      ... et si les accidentellement pauvres , étaient pris en charge par les plus aisés de leur famille ?

      si il y a de l’argent pour des voyages, des loisirs, des restos... des changement de garde-robe à chaque saison... des écrans plats...et autres babioles... il y en a assez pour un petit coin dans l’appartement et un repas !

      Les gens sont devenus trop individualiste pour ça !

      et bien alors luxe pour luxe, si personne ne veut prendre en charge quelqu’un de sa famille, et bien pour sa tranquilité, comme pour tout le reste : qu’il paie ! c’est la moindre des chose !

      C’est pas sorcier !


    • junior22 junior22 30 janvier 2012 21:20

      Enfin du Realisme !!


  • Pour un flirt à Kaboul Liberty 27 septembre 2008 09:30

     Mes amis Frenchies,

    je vous rappele notre nouveau slogan :

    Vivent les tickets de rationnement et les rutabagas !


  • JONAS JONAS 27 septembre 2008 11:56

    JONAS à : Philou017,

    C’est ça votre solution ? Plumer les riches pour donner aux pauvres !

    Mais, vous faites parti des riches ! Comme la plupart des Occidentaux.

    Votre aumône de 0,50 d’euro, leur permettra seulement de survivre et de se reproduire, mais certainement pas de vivre dignement.

    Pour vous, la vérité est délirante, alors oui, si vous voulez, je suis délirant.


    • foufouille foufouille 27 septembre 2008 12:09

      je savais pas qu’on etait riche
      chez nous le rsto est pas un euro
      de toute maniere si on leur donnait du fric, ca finirait ds la poche de la francafrique et ds les ong


  • Frabri 27 septembre 2008 17:11

    IL n’est pas normal que dans des pays qui créent de plus en plus de richesse matérielle il y ait de plus en plus de pauvres. La pauvreté augmente les risques d’exclusion mais tous les pauvres ne sont pas exclus. Sans parler des religieux-ses qui font voeux de pauvreté, des citoyen-ne-s choisissent de vivre simplement, pauvrement , mais militent dans des associations diverses et variées,sont tout a fait inclu-e-es .
    C’est ce que montre Pierre Carles dans ces films comme "Volem rien foutre al paîs", "Attention danger travail".

    http://www.homme-moderne.org/rienfoutre/






  • Blé 30 septembre 2008 07:26

    Le sanglo de l’homme bon et pourquoi pas le sanglo de la femme bonne ?Richesse/pauvreté sont les deux facettes d’une même pièce.

    Maintenant que l’esclavage est aboli en occident, comment les élites peuvent-elles s’enrichir mais surtout comment peuvent-elles se maintenir aux manettes du pouvoir mondialisé ?

    Ce que je trouve stupéfiant, c’est de parler de la pauvreté ou de la misère comme quelque chose qui n’était pas "inclu" dans un choix politique dont l’ économie et le système financier sont la matrice de cette politique.

    Ces "exclus" sont encore plus nécessaires aujourd’hui qu’hier au capitalisme. Quand un état pour des raisons idéologiques décide de détricoter tout ce qui a été mis en place par le C N R après 39-40 prouvant que l’on pouvait faire reculer la pauvreté à grande échelle dans ce pays, les inclus connaissent les solutions. Mais il ne faut pas contrarier madame Parisot.

    A l’heure où l’écologie devient un critère, un "exclu" a moins d’impacte sur l’environnement que les "inclus".
    Avec que des consommateurs ayant le statut d’ "exclus" Borloo aurait eu du mal à imaginer "une taxe pique nique".




  • Cantalou 1er octobre 2008 16:28

    Ce texte est criant de vérités. Merci Monsieur Martin-Lagardette.


  • poetiste poetiste 3 octobre 2008 21:07

    Voir ou ne pas voir ?

    Il arrive que l’on fasse mention dans les médias, de la mort d’un sans domicile fixe. J’ai travaillé auprès d’eux pendant cinq ans à Lyon et je marquais d’une croix sur mon carnet le décès de l’un d’eux. J’ai quarante sept croix dans mon carnet. Travailler auprès de ces personnes revient à faire de l’accompagnement de mourants : j’ai vu des dernières heures, des dernières minutes et même des dernières secondes et aucun média n’en a jamais parlé. C’est dire comme on occulte l’exclusion dans notre beau et riche pays. Pour avoir une idée de ceux qui disparaissent chaque année cliquez « collectif des morts de la rue », une association qui veut donner une sépulture décente à ces personnes. Au bout de leur exclusion ils rendent un dernier hommage à ces laissés pour compte. Ils font un travail louable. La durée de vie moyenne est très basse dans ce milieu d’exclus. Je dis d’expérience, sans condamner ni les uns ni les autres : quel manque à gagner de ne pas toujours s’enrichir de la différence, y compris la différence de fortune ! Il y a des aventures en milieu humain qui se perdent, quel dommage ! Il ne s’agit pas d’aider les plus pauvres (aider les pauvres est une idée de riche). Si les plus riches ne partagent pas, il faut savoir que les plus pauvres partent avec des richesses oubliées. Qui perd le plus dans cette mauvaise répartition ? Pour reprendre des mots de Jean Gabin, je dirais : « Quand on aime, il fait très beau ; j’peux pas mieux dire : quand on aime, il fait très beau ! ».



  • CEPAPOSSIB 2 novembre 2008 19:57

    Quelqu’un aurait-il lu Eloge de la fuite d’Henri Laborit ? C’est à la fois décapant, desespèrant et revigorant. Ca vous dépouille de toutes vos vaines illusions sur la nature humaine et au final, ça vous rend plus lucide, plus tolèrant. Un véritable remède contre la connerie.


  • easy easy 9 novembre 2008 02:00
     
    Bon alors puisque c’est un essai sur base participative, je participe
     
     
    Je vais essayer de te proposer des concepts moins rebattus 

    Il y a le sentiment d’exclusion (qui peut être fantasmatique et que nous avons tous connu à divers degrés, sur diverses périodes)
    Et il y a l’exclusion réelle, concrète (qui peut porter sur divers plans et que nous avons tous connue à divers degrés, sur diverses périodes)
     
    Ici, comme tu sembles parler des clodos, dont la misère la plus frappante semble être matérielle et sociale, autant préciser que très peu d’entre nous, ici, ont eu la malchance de vivre leur sort 
     
    Voilà déjà pour dire que nous savons à peu près tous ce que sont le sentiment d’exclusion et l’exclusion réelle.
     
    Or, la plupart d’entre nous ont réussi à s’extirper seuls de leurs diverses exclusions (amoureuse, amicales, scolaires, sportives, artistiques, financières, ..)
     
    Sauf donc à avoir gardé en mémoire les coups de mains qui nous ont bien aidés (être pris en stop par une nuit pluvieuse, avoir reçu un don de sang) auquel cas nous serions portés par une générosité-gratitude, nous en retirons l’idée que c’est une difficulté qu’il faut surmonter seul. Ce qui serait à l’origine de notre regard si souvent dur envers ceux qui sont tout au fond et qui nous semblent ne rien faire pour en sortir.
     
    D’autre part, on ne peut pas aborder la déchéance matérielle et sociale sans parler de la déchéance morale qui la précède très souvent pour ne pas dire toujours.
    Il y a beaucoup plus de gens pauvres que de riches. Alors on voit beaucoup plus de dépressifs pauvres (d’autant que la pauvreté est en soi un facteur déprimant dans un contexte fondamentalement compétitif) Mais si un riche a son moral brisé ou amer ou aigri, il sera exclu de bien des cercles (Exemple Papé dans Manon des sources ou tatie Danièle)
     
    Un clodo c’est essentiellement un échoué de la compétition et il le sait. Généralement il ne s’estime donc pas, en tous cas pas en tant que compétiteur et ne peut plus s’estimer qu’en tant qu’échoué (ce qui n’est pas rien) Car il y a pire, il y a ceux qui sont condamnés, par la société, par les leurs, pour avoir fauté.
    Les clodos ressentent donc divers sentiments d’échec ou d’indignité préalablement à leur arrivée sous les ponts et ils savent très bien quels sentiments nous habitent puisqu’ils les ont partagés. Ils savent très bien que nous leur donnons un bol de soupe mais certainement pas la main de notre fille. Quelques pièces mais jamais notre fortune. Ils savent ce que nous faisons ici, sur ce sujet.
     
     
    En nous sourd l’odieuse satisfaction de n’être pas parmi les plus échoués. De là à considérer que nous avons quelque part besoin de voir ces échoué pour nous rassurer, il n’y a qu’un pas et je pense qu’il faut le franchir au moins en cet essai, nonobstant le scandale que ça peut produire.
     
    Nous sommes, comme toujours, en plein paradoxe (heureusement)
    D’un côté, loi de la compétition oblige, nous nous efforçons de gagner notre place au soleil depuis nos bancs d’école et nous démontrons visiblement, en tous cas à nos plus proches, nos performances ;
    De l’autre, à cause de la peur de crever comme un chien, nous cultivons aussi un certain concept d’entraide, sait-on jamais. Au final il s’agit de jouer des coudes sans que ça se voie. Nous avons donc développé une extraordinaire intelligence en ce sens et nos politesses ne sont que des astuces pour paraître agneau alors que nous sommes loups.
     
    Nous aurions peut-être préféré être agneaux mais le système ordinaire nous oblige* à concourir et à laisser des échoués derrière nous. Du coup, le jeu consiste à éviter tant que possible de planter complètement des gens en particulier mais de planter un peu le maximum d’inconnus. En fait ça revient à écraser des gens sans se salir les souliers voire par procuration.
     
    Le sentiment de culpabilité que nous ressentons devant les clodos ne proviendrait pas du seul constat d’injustice "Il n’a rien pendant que j’ai tout," il proviendrait du fait que ce clochard fait partie de ceux que nous avons éliminés de nos coudes. Nous nous sentons responsables de sa ruine.

    Détail qui prouve notre déni de responsabilité personnelle, nous choisissons de parler de ce sujet en évitant le "Je"
    Par exemple tu as écrit :
    "C’est parce qu’on lui refuse la seule chose qu’un être humain attende vraiment de son semblable : être respecté, considéré, reconnu, désiré, aimé.
    Comme une personne normale et incluse"

    En cette phrase qui résume le plus le défaut de moralité, tu aurais pu utiliser comme ailleurs le "Nous" qui en appelle à tous, toi compris, ou le "Je" qui te mettait alors singulièrement en examen, mais tu as préféré le "On" qui te désimplique à peine moins que le "Vous" .






    Il me semble qu’il faut être allé à ces niveaux de lucidité terrifiante sur soi pour passer à l’entraide concrète avec le cœur plus léger.



    * C’est à voir, mais c’est encore un autre débat




    Je te cite

    "Le revenu minimum d’insertion et le revenu de solidarité active sont des avancées, que beaucoup de pays au monde nous envient. Mais comment ne voit-on pas l’offense qui est faite, à ceux que le sort et nos égoïsmes ont jetés sur les bas-côtés de la route, de conditionner notre aide, alors que nous la leur devons impérativement ?"

    J’approuve


     
    "Cette sollicitude administrativement organisée sous-tend une méfiance face à d’éventuels profiteurs ou paresseux. Certes, il existe des escrocs, et il faut veiller à les démasquer. Mais plutôt que d’instituer la méfiance et d’accorder l’aide à ceux qui prouvent leur bonne volonté, ne serait-il pas plus humain de faire confiance, d’aider inconditionnellement tous ceux qui en ont réel besoin et de pister ceux qui voudraient détourner le système à leur profit  ?"

    Là je ne pige pas. J’ai l’impression que tu n’as pas réussi à nous montrer deux alternatives bien distinctes



    "Sans nier la nécessaire disparité des revenus et des biens en fonction des efforts et des talents de chacun, est-il normal que certains puissent manger chaque jour comme dix mille personnes alors que d’autres, dans le même temps, doivent honteusement quémander de quoi personnellement survivre ?"

    Tu sais, si chacun voulait vraiment éviter de tels excès, ce serait très simple, on nationaliserait toute entreprise de plus de 20 employés pour retenter l’aventure soviétique. Hélas dans une entreprise nationale, personne n’est motivé pour risquer alors elle végète, elle ne tombe jamais mais ne performe jamais non plus. Mah, c’est p’tet à réétudier tout de même.


     
    "Notre devise n’est pourtant pas « Liberté, égalité, Solidarité », mais « Liberté, égalité, Fraternité ».
    Il me semble que "fraternité" a posé problème. Il suffit de ne voir en ce mot que son acception familiale pour rater complètement l’objectif qui lui était dévolu. "J’aime mon frère, ma soeur, ça suffit, les autres je men fous"
    D’autre part, la fraternité est un sentiment d’amour.

    Alors que la solidarité comporte une notion de responsabilité (nous sommes solidaires même dans l’échec, même devant le danger, même devant les accusations etc) Il y a même une dimension politique dans ce mot. Et là, il n’y a pas de restriction familiale possible 
    Solidarnosc était de la bonne veine il me semble.

    Le problème de "solidarité" c’est que son esprit se heurte au problème des condamnés par la Justice. On a toujours voulu exclure les condamnés pour les faire souffrir d’exclusion au maximum. Alors on a tout fait pour que jamais ils ne puissent bénéficier d’une quelconque solidarité. D’où la préférence pour "fraternité" qui permet à chacun de jouer de son périmètre à géométrie variable







     

  • paul 28 avril 2010 19:19

    L’exclusion est une machine qui a des victimes, serviteurs, des chauffeurs, des profiteurs. L’exclusion fait avancer la société de crise en crises. La pauvreté des uns fait l’asservissement de tout ceux qui font la richesse de moins d’autres.
    Soyez pauvres, payez votre loyer et faites vous condamner pour des sommes déjà payées
    Vous verrez que juges, avocats, huissiers savent faire payer des gens plusieurs fois, s’ils ne sont pas assez riche pour se payer très cher des avocats
    Il y a une mafia qui profite toujours des exclusions, mais en ce moment c’est terriblement flagrant
    Pourquoi sommes nous si peu concret ? Pourquoi ne pouvons pas dire « telle personne ment », « untel vole » « machin extorque des fonds », quand toutes les preuves existent. Parce que la procédure est une arme finale de l’exclusion. Pourquoi le droit « opposable » au logement est une farce sinistre ? Parce que l’appareil judiciaire ne profite qu’aux riches
    Mais le pire scandale de l’exclusion, c’est qu’elle ne profite qu’à elle même. C’est une machine à détruire qui n’a plus de vrais opposants féroces et décidés. La machine à exclure fabrique des serviteurs et des exclus au profit d’une microscopique part de la société coupée du monde. C’est comme si un immense joueur de flute nous emenait vers les abimes. Pendant ce temps on discutaille.
    Pourquoi ne pouvons pas parler des actes concrets ? Des gens concrets qui excluent ?
    Parce que nous avons peur ?


  • junior22 junior22 30 janvier 2012 21:17

    LE PAUVRE =80% DE LA POPULAS !!!!!!francaise !!!!!QUE DIRE ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????


  • junior22 junior22 30 janvier 2012 21:25

    La pauvretee est fabriquee par notre egoisme et notre facon de fermer sa gueule quand sa nous arrange !!!!! ARRETER DE PARLOTER  !! AGISSEZ !!!!!


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