nemosophie 11 septembre 2011 04:48

@ François :

« Réfutation du sondage bidon » (peu importe qui l’a commandé) d’après un article du Nouvel Observateur, propriété d’un certain Claude PERDRIEL, celui-là même qui participait à une petite réunion de « famille » organisée par Alain MINC le lundi 27 juin au musée Albert KHAN à BOULOGNE-BILLANCOURT ??? (Voir à 1’25« )
http://www.dailymotion.com/video/xjmr7z_une-fete-entre-amis-de-l-oligarchie-sarkoziste_news?start=39#from=embediframe

Par ailleurs cette réfutation, bien qu’intelligemment argumentée, recèle des mêmes techniques manipulatoires qu’elle prétend dénoncer : c’est typique chez tout les manipulateurs qui se croient toujours plus intelligents que tout le monde jusqu’à ce qu’ils soient mis à jour.

Succinctement et en quelques exemples pour ne pas tout décortiquer :

Extrait 1 :

 »Complot ?
 
Mais en matière de manipulation par les sondages, l’instrument le plus efficace consiste à inclure des questions inutiles et peu informatives ayant pour seul but de faire dire quelque chose au sondé. C’est que le sondé veut être cohérent. Aussi, si on réussit à lui faire exprimer une opinion, toutes les questions suivantes seront influencées par cette prise de position initiale.« 

Dans l’article du Nouvel Obs, tout ce qui précède le passage ci-dessus n’est que purement spéculatif. Les affirmations qu’il contient ne peuvent être ni confirmées ni infirmées et n’a pas d’autre but que de »conditionner« le lecteur à une remise en question. Cela consiste à semer le doute afin de préparer le terrain aux arguments qui vont suivre : c’est une forme très insidieuse »d’ancrage« telle que décrite dans cet article. A noter que ce procédé est terriblement déstabilisant et prodigieusement rusé car il consiste à accuser autrui des pires maux dont on se rend coupable.

En révélant la technique, il est »impensable« que le locuteur puisse en faire usage puisque cela reviendrait à se dénoncer soi-même (implicitement : »il n’est pas maso tout de même !!!« ). Mais c’est justement parce que c’est »impensable« que la technique est »géniale« et parfaitement réalisée dans ce cas précis.

Après avoir semer le doute, le terrain est alors propice pour un matraquage en règle. Les questions sont passées les unes après les autres non sans un certain amalgame et des contradictions subtiles.

Ainsi la phrase :  »La première question du sondage de 9/11 est totalement inutile du point de vue informatif (nous savons tous que les médias parlent encore du 11-Septembre, et nous pouvons donc répondre oui)« , vient contredire l’allégation du début de texte qui explique que :  »La formulation des questions est d’abord essentielle. Une question mal posée, et le sondage ne vaut plus rien… Pour que les résultats puissent être interprétés, les questions doivent d’abord être claires, afin que les sondés aient tous, à peu près, la même interprétation de celle-ci« . La première question d’un sondage doit être la plus neutre possible (dans le sens de »banale« ) mais doit indiquer au sondé le sujet du questionnaire qui vont lui être soumis (surtout dans le cadre d’un sondage par téléphone comme ce fut le cas). Il faut être de bien mauvaise foi pour prétendre que la première question des étudiants d’HEC n’a pas tenté de répondre à cette entrée en matière.

La suite n’est qu’une litanie pseudo-démonstrative qui ne sert qu’à appuyer les présupposés du départ, à savoir que ce sondage est »nul est à chier« , mais, faut-il le souligner, en prenant soigneusement soin de ne pas citer l’organisme dont il émane : HEC PARIS Junior Conseil (seul le vocable Junior Conseil est évoqué dans ce pamphlet). Car bien évidement, il ne faudrait pas évoquer un argument d’autorité (se référer à HEC, ce n’est pas rien tout de même et cela pourrait remettre en cause la crédibilité de l’article) qui viendrait mettre le doute sur l’argumentation proposé (il faut à tout prix empêcher le lecteur de réfléchir).

Cependant, l’auteur de l’article se fourvoie et traduit ses intentions malveillantes en positionnant son commentaire sur la question 4 (  »Combien de tours se sont effondrées à New-York le 11 septembre 2001 ?« [question ouverte]) tout à la fin de son billet. En étant, de plus, terriblement imprécis sur ce détail là au contraire des autres questions abordées (la question n’était pas »ouverte« mais proposait quatre choix : 3 tours/sans opinion/autres réponses/2 tours), il nous indique une »gène« qu’il n’arrive pas et n’est pas arrivé à surmonter.

Extrait 2 :

 »Interprétation

Enfin, bien entendu, l’interprétation des résultats d’un sondage est toujours une affaire délicate – même quand le sondage est bien fait. La quatrième question (combien de tours ont chu) semble un peu déplacée dans ce sondage, mais on comprend son but en lisant l’interprétation des résultats qu’en fait le site Reopen911 : constatant que ceux qui savent qu’il y a eu trois effondrements sont, plus que les autres, sensibles aux thèses conspirationnistes, ils suggèrent que c’est par l’étude de l’histoire du 11-Septembre qu’on arrive à douter de la « version officielle »… c’est oublier un peu vite l’hypothèse inverse, tout à fait réaliste également : c’est en flirtant avec le conspirationnisme que beaucoup apprennent peut-être l’existence de la troisième tour…« 

C’est ce qui s’appelle une belle »pirouette« . Non content d’inverser les rôles (c’est une inversion de la charge de la preuve, technique très utilisée dans les palais de justice lorsque un avocat n’a aucun élément à apporter venant contredire un fait gênant), l’auteur de l’article cache un fait essentiel à la compréhension de la problématique : selon les réponses à cette question, 86 % des français ignorent que trois tours ont été abattues le 11 septembre 2001 et 72 % pensent même qu’il n’y en a eu que deux.

Or, si ce fait était connu, il y aurait fort à parier que bon nombre de ces »ignorants« regarderait d’un tout autre œil la façon dont les évènements se sont déroulés ce jour là.

Pour conclure, je me permets de citer l’une des personnes qui a le plus activement lutté contre le totalitarisme au travers de ces écrits et tout au long du XXe siècle :  »La liberté d’expression est un leurre si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat«  (Hanna ARENDT,  »La crise de la culture").


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