Francis, agnotologue JL1 31 janvier 2012 13:30

Dire que l’impôt sur le revenu ne sert plus qu’au service de la dette est une absurdité : un euro c’est un euro, qu’il entre dans les caisses de l’État par l’I, l’IS ou les taxes, c’est le même ! Par ailleurs, le service de la dette est une charge comme une autre.

Il n’existe aucun lien d’aucune sorte que ce soit entre tel impôt et telle dépense, sinon une comparaison de grandeur pour illustrer un propos, voire pour justifier une nouvelle taxe ! Vous mélangez tout ! Et quand je dis tout, c’est à la fois les ordres, les genres et les concepts.

Ceci dit, l’IR contrairement à ce que vous écrivez, n’a pas été inventé en 1914, mais c’est le mode de calcul qui a été inventé pour moderniser - donc remplacer -, le système fiscal de l’État. Ici encore, vous mélangez tout ! Et prenez prétexte de ce que les niches, boucliers, et évasions fiscales en ont affaibli le rendement pour dire qu’il vaudrait mieux le supprimer. Cela s’appelle se prévaloir de sa propre turpitude : un délit moral.

Pour ce qui est de sortir ou non de l’euro ou convaincre les autres de faire comme nous, il faut savoir qu’il existe une autre solution :

Pourquoi l’État emprunte-t-il sur les marchés financiers à des taux exorbitants, au lieu d’emprunter à 0.02 % aux organismes publics de crédit, lesquels peuvent emprunter à 0,01 % à la Banque européenne d’investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts ? (1)

Réponse : parce que l’idéologie libérale imprègne tous les imaginaires (2) : dans la logique libérale, les États sont considérés comme des entreprises soumises à la concurrence. Et dans le dogme de la concurrence libre et non faussée, ils doivent donc emprunter sur les marchés financiers au même titre que leurs concurrents. Cela s’appelle, ici encore, se prévaloir de ses propres turpitudes. En outre, last but not least, s’ils ne le faisaient pas, cela occasionnerait un manque à gagner pour les investisseurs rentiers saturés de pognon ! La double peine pour les rois du monde !

Il n’est donc pas nécessaire de s’exonérer des règles de l’UE pour se dégager de l’emprise des marchés financiers et des banques : il suffit d’en avoir la volonté et d’appliquer les règlements. Qu’on se le dise.

 (1) « Il faut en finir avec le deux poids, deux mesures : en nous inspirant de ce qu’a fait la banque centrale américaine pour sauver le système financier, nous proposons que la « vieille dette » de nos États puisse être refinancée à des taux proches de 0 %. Il n’est pas besoin de modifier les traités européens pour mettre en œuvre cette idée : certes, la Banque centrale européenne (BCE) n’est pas autorisée à prêter aux États membres, mais elle peut prêter sans limite aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque européenne d’investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux États qui s’endettent pour rembourser leurs vieilles dettes. » (Larouturou et Rocard)

(2) « Le libéralisme économique préside tous les imaginaires » (Edouard Glissant)

nb. Le Pen, Dupont Aignan et Asselineau nous mentent.


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