doctorix, complotiste doctorix 11 février 2012 17:53

J’ai un truc à dire sur les moinsseurs de l’espace de modération, sur agora.

Le texte qui suit, écrit par Emma, a été plussé trois fois, normal.
Mais il a été moinssé deux fois. Je voudrais bien voir, les yeux dans les yeux, les deux salopards qui l’ont moinssé, pour qu’ils s’expliquent.
Voici le texte, qui, à cause de ces gueux, ne sera pas publié : c’est du Brassens, ou du Boris Vian. Je rétablis donc une injustice, et remercie Emma.

J’ai faim.
Je n’ai pris qu’un grand bol de café
Trop clair et trop sucré ce matin.
Hier soir j’ai mangé mon dernier morceau de pain.
Je me suis levé dans la nuit
Car le froid a réveillé ma faim.
Et j’avais encore faim ce matin.
Et j’ai faim maintenant avec mon grand bol de café
Trop clair et trop sucré.
J’ai faim,
Mais dans le placard, il n’y a plus rien.

Je suis chômeur, monsieur le président.
Souffrez que je vous dispense de la majuscule,
Il me semble que vous ne la méritez plus,
Depuis longtemps déjà.
Je suis chômeur, monsieur le président.
Mais j’étais employé de bureau avant.
Oh ! Je n’étais pas bien riche,
Je n’allais jamais bien loin en vacances,
Chez ma sœur en été dans ses Landes si belles,
Chez mes cousins en hiver dans leur basque pays.
Je n’ai pas visité l’Amérique ou la Polynésie.
Toujours je suis resté dans ce pays,
Celui là qui vous a accueilli
Vous et vos aïeux il y a bien longtemps.

Je suis chômeur, monsieur le président,
Je suis chômeur,
Et je viens d’ailleurs
Comme vous, comme les vôtres,
Qui sont venus ici il y a longtemps.
Mon grand-père
A fait la grande guerre
Avec ses frères de France.
Je suis né ici même si ma peau n’est pas blanche.

Je suis chômeur, monsieur le président,
Et j’ai faim et froid maintenant.
J’ai lu vos déclarations ce matin,
En buvant mon grand bol de café trop sucré.
J’aurai aimé avoir encore du pain.
J’ai lu que j’étais un étranger, un assisté.
Dois-je mourir maintenant,
Monsieur le président ?

Je suis chômeur, monsieur le président.
Je suis chômeur et humilié
Tous les jours de ma vie,
De ce qu’il me reste de vie.
Je suis écrasé.
Je baisse la tête quand je vais chercher
Mon panier à l’épicerie sociale de mon quartier.
Je souris, je réponds toujours oui
Aux conseillers qui tiennent dans leurs mains,
Par leurs décisions,
Ce qu’il me reste de vie.
Je suis chômeur et français,
Monsieur le président,
Ne vous déplaise à vous et vos sales idées.

Je suis chômeur, monsieur le président,
Et voilà 2 ans que je n’ai pas travaillé maintenant.
Je suis trop vieux parfois avec mes 46 ans,
Je suis trop coloré pour d’autres recrutements,
Je suis trop qualifié ou pas assez.
Je suis géographiquement trop éloigné,

Je suis chômeur, monsieur le président,
Et tous les jours je suis humilié.

Mais avant que d’être ce chômeur
Que vous portez en horreur,
Je suis un homme,
Qui s’en va boire un grand bol de café
Trop clair et trop sucré
Pour oublier que ce matin encore
Il n’a pas de pain.



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe