Lucadeparis Lucadeparis 17 avril 2012 20:19

Vous parlez de la démocratie comme d’un « faux mot ». Déjà, le concept de « faux mot » est assez nouveau, inattendu. On parle de fausseté pour des assertions ou des croyances en général. En plus, je mentionne les définitions de quatre grands philosophes classiques (Aristote, Spinoza, Montesquieu et Rousseau) qui n’avaient pas de problème à définir précisément, concisément et unanimement la démocratie. Soit vous vous rattachez à quelque autre philosophe qui aurait parlé de ce « faux mot », et je vous serais gré de me le citer, soit je vous invite à publier votre démonstration inédite.

Vous m’attribuez l’attribution de qualités au peuple qu’il n’aurait pas, mais vous ne mentionnez pas lesquelles…

Bon, déjà, maintenant vous admettez que le peuple n’est pas qu’un concept (une représentation), mais aussi une réalité.

Comprenez-vous qu’une volonté peut-être collective ? Quand avec un ami et comme cet ami, je veux aller au cinéma, nous voulons aller au cinéma. Pour ce qui est du peuple, 93,2% peuvent vouloir la même chose, comme par exemple 93,2% des Islandais qui ont voulu qu’on ne « rembourse » pas la dette inique aux banques. Les aristocrates actuels votent plus comme les banquiers et leurs chiens de garde (dont ils font partie), c’est-dire les quelques pourcents qui restent et qui avaient leurs privilèges à conserver jalousement. Ils feront en sorte qu’on n’ait pas de tel référendum, et que tout se décide loin du peuple et contre lui.

93,2%, ce n’est pas une volonté universelle (la totalité du peuple), mais générale (la plupart des citoyens, une très grande majorité), et c’est forcément plus légitime que la moitié plus un ; et surtout bien plus légitime que notre gouvernement traître, sans mandat impératif, et votre monarque (de droit divin ?) perdu seul parmi les glands de son chêne. Je voudrais que le peuple soit libéré de ses chaînes.

En fait afin qu’il n’y ait pas de démocratie, vous demandez l’impossible : c’est-à-dire que les millions de citoyens rédigent ensemble les textes (qu’ils n’auraient plus besoin de voter donc ?), alors que comme les mathématiques le montrent, dans un sondage honnête (et non publié pour ne pas influencer le vote), un millier de personnes choisi totalement au hasard (pas de biais comme par exemple ceux pouvant répondre à un téléphone fixe…) seront représentatives de la totalité. En plus, la constitution démocratique exigerait qu’il faille le vote du peuple par les référendums, pour que les textes, rédigés par ce millier de personnes, soient enfin validés (et un texte validé à 51% serait plus contestable et révisable qu’un validé à 93%). Alors, que demande le peuple ?

Votre idéal de grand sage aristo-monarchique, sous son chêne ou sur son nuage, est bien plus un rêve de midinette fantasmant sur le prince charmant que le mien, qui a des débuts de réalisation dans le premier pays touché par la crise financière de 2008, c’est-à-dire l’Islande (et aussi dans les pays où le référendum d’initiative populaire est praticable, pas comme en France).


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