Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 mai 2012 02:51

Votre message est très important et c’est pourquoi j’ai décidé de vous répondre en deux commentaires différents. Vous commencez par sembler critiquer Sarkozy sur le choix de son vocabulaire et, en trois lignes, vous finissez par expliquer que son contenu est fondamental.
En effet, votre analyse éclaire d’un jour plus lumineux le sens du discours de notre Président sortant : il propose une vision de la société, à tous les niveaux, basée sur le communautarisme. Ses frontières seraient celles de communautés, de la plus simple (la personne) à la plus vaste (le monde), en passant par la famille, le village, l’école, l’association, le parti politique, l’entreprise, ses employés, un atelier, les syndicats etc..., ce que vous résumez par « communautés de toutes sortes ». Et toutes ces communautés se rencontrent, prennent des accords, à tous les niveaux en pratiquant la subsidiarité. Ce ne serait plus la loi qui s’imposerait, mais la négociation qui devrait aboutir à des accords d’accomodation dans l’intérêt commun, cher à Dieu, qu’il ne faut pas confondre avec l’intérêt général du plus grand nombre. Ainsi les employés, voire un salarié, pourraient signer une convention avec l’entreprise, contraire aux droits du travail, la convention étant supérieure à toute loi ou convention collective. C’est le souhait du Medef et des organismes internationaux.
Mais ce n’est pas tout : c’est aussi l’application de la Doctrine sociale de l’Eglise, justement fondée sur les communautés, la subsidiarité, la négociation, le bien commun qui supprime toute notion de lutte des classes. Et, subrepticement, parmi les communautés, vous n’oubliez pas de citer les cultes. Dans vos communautés de toutes sortes, je suppose que vous incluez celles qui sont fondées sur des bases ethno-linguistiques-religieuses. En cins ou six mots vous effacez la séparation des Eglises et de l’Etat de la loi de 1905, c’est à dire la laïcité, un des piliers de la République.
Je vous en prie, n’essayez pas de nous faire croire que vous n’avez jamais voulu parler de tout cela. Votre texte, quoique digne de l’écriture d’un jésuite, est limpide à qui sait lire entre les lignes.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe