guylain chevrier guylain chevrier 13 juin 2012 23:17

Et oui, malgré tout, l’inconscient n’a pas été déboulonné et pas plus le principe du plaisir ou le principe de la réalité, quelques concepts qui sont de très bons outils et même d’une aide indispensable dans le travail éducatif auprès de publics en difficulté pour mieux les comprendre, les soutenir, les guider vers l’autonomie autant que faire se peut. Il n’y a que la psychanalyse pour nous avoir donné la portée des progrès des processus conscients qui se sont fait jour avec l’avènement de la raison dans l’histoire. La psychanalyse à un objet, une théorie, une technique et une pratique, des savoir-faire et une expérience incomparable, ce qui fait quelques-uns des traits qui font une science. La psychologie cognitive n’est pas nécessairement à opposer à la psychanalyse, c’est une autre entrée d’un même univers, celui du psychisme humain que nul n’avait envisagé avant Freud. Le surréalisme n’aurait jamais vu le jour sans la psychanalyse et le Manifeste du surréalisme de Breton reste, de ce point de vue, une œuvre majeure pour mieux comprendre ce que l’on doit à la psychanalyse. Totem et tabou est aussi un outil indispensable, mais par trop laissé à la marge par l’anthropologie et la sociologie voire la science historique, pour appréhender un début d’histoire des figures de la pensée dans le prolongement d’un Hegel et de sa phénoménologie de l’esprit. Avant de vouloir déboulonner quoi que ce soit, faut-il encore éviter ce nihilisme très en vogue qui consiste détruire tout ce qui rend lisible les contradictions de notre monde et des profondeurs de la pensée de l’homme à la recherche de lui-même et peut-être, loin devant cette droite qui se perd dans l’infini de la pensée logico-mathématique, du sens que prennent ses actes comme agent de son histoire. Les temps sont à nier tout système de pensée, toute vision d’ensemble des choses à la faveur d’un post-modernisme qui ne sait que détruire, sans rien proposer d’autre à la place que ce vide qui justifie en creux l’hyper-individualisme et le boboïsme convenu ambiant. Sur un sujet aussi sérieux, on serait en droit d’attendre autre chose que ce recyclage antipsychanalytique à mille lieux du niveau d’un véritable débat sur la place de cette science de la psychè dans notre société, que rien ne peut contrebalancer à ce jour.


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