kimbabig 28 juin 2012 17:51

Excellent article avec une vision lucide de notre société et de son évolution. La « valeur travail » n’y a plus sa place, elle est périmée, obsolète. Elle est un prétexte pour organiser un appauvrissement des masses justifié par la culpabilisation du manque de travail, sachant que, comme vous l’avez si bien dit « un taux de chomage approchant les 50% de la population active n’est pas inimaginable ».

Par contre, je ne suis pas d’accord lorsque vous dites que l’économie socialiste était inadaptable à l’évolution post-industrielle. Ce n’est pas parce que de vieux croûtons staliniens l’étaient qu’il faut généraliser ce constat au principe d’économie socialiste.
Le projet CyberSyn (économie planifiée contrôlée en temps réel par ordinateur à l’échelle d’un pays) qu’avait commencé à mettre en place Salvador Allende au Chili, avant d’être victime du coup d’état de Pinochet montre bien que l’économie socialiste pouvait passer cette transition, elle a même failli le faire avant l’économie capitaliste avec ce projet révolutionnaire ! C’est peut-être pour cela que les etats-uniens ont mis tant d’acharnement à le dégager.
Puis le projet novateur est tombé dans l’oubli, et a même, chez les gens de gauche dont beaucoup se souviennent d’Allende mais ignorent son action la plus révolutionnaire.

Je ne suis pas non plus d’accord lorsque vous dites que « Ce modèle n’offre aucune résistance à l’innovation radicale » en parlant du modèle capitaliste financier. C’est plutôt le contraire, l’innovation implique un risque et le financier veut être sûr de récupérer ses sous rapidement. Croyez vous qu’une société privée actuelle, avec des financiers qui lui demandent de cravacher pour 10% de rendement, payerait un ingé pendant des années si ses dirigeants se disent qu’il bosse sur un truc inutile sans intérêt ? C’est pourtant ce qu’a fait la régie Renault avec Pierre Bézier dans les années 60-70, et c’est qui lui permit de réaliser une invention qui a révolutionné l’informatique. Les SSII n’aiment pas trop les petits génies de l’innovation radicale : elles leur préfèrent souvent et largement les profils plus dociles et perçus comme plus productifs.


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