lloyd henreid lloyd henreid 28 juillet 2012 10:38

@ Jacques :

« l’insulte le prouve d’ailleurs, en général, il y a ce que les gens font et ce que les gens disent »

Premièrement, pour l’insulte : il me traite de nazi (en tant que personne croyant à la nécessité d’encadrer pour assurer un minimum de justice sociale et de dignité), souffrez que je réagisse en le traitant de con. C’est moins grave comme insulte.

Deuxièmement, quant à ce que les gens disent et ce qu’ils font : depuis que j’ai mon permis, je n’ai jamais utilisé ma voiture qu’en cas d’absolue nécessité (trajets longs vers des lieux mal servis par les trains, ou trajets chargés de bagages encombrants), vivant en ville je résiste encore et toujours à l’appel du moteur dans mon garage. Je prends les transports en commun, je marche beaucoup, et je pollue donc assez peu quitte à perdre pas mal de temps dans lesdits transports. Sans parler de tous ces gens normaux qui me regardent bizarrement, parce que c’est étrange de ne pas se servir de sa voiture. C’est tellement pratique et c’est un symbole de réussite sociale et économique tellement puissant.

Je vais au supermarché mais toujours avec une liste de ce dont j’ai besoin. Je ne profite d’aucune promotion et jette systématiquement les bons de réduction qui me sont offerts, estimant que si les prix (et le système) étaient justes, les gens n’auraient pas besoin de bons de réduction. Et puis je déteste qu’on me dise ce que j’ai à faire, ce que je dois acheter, surtout lorsqu’on m’y incite avec des euros. Je ne prétends pas un être homme libre mais je fais tout mon possible pour résister à l’emprise de ce libéralisme qui, en fait, est plus une prison pour la plupart des gens. C’est ça, le paradoxe que les libéraux comme Péripate ne comprennent pas.

Là où je pourrais peut-être rejoindre Péripate, c’est dans le mépris que j’éprouve à l’égard des pauvres qui, victimes de ce système, le font tourner en n’ayant que leur shopping en tête. Tous ces cassos dépourvus de job car de formation, et d’éducation tout simplement, faisant les beaux sur la grand-place dans leurs beaux vêtements roses, oranges, verts flashy neufs faits pour des pauvres par des pauvres encore plus pauvres, leur conférant un semblant de valeur d’esthétique, laquelle ne compense leur absence totale d’autres valeurs qu’aux yeux de ceux qui sont aussi stupides, limités, vains qu’ils le sont eux-mêmes. Voilà qui me dégoûte et pourrait avoir raison de mon engagement à gauche, si toutefois je n’avais pas conscience des procédés mis en œuvre en haut de l’échelle et dans les médias pour les maintenir dans cet état d’ignorance dont Thomas Jefferson, je crois, disait qu’elle est la plus grande des pauvretés.

Sachez enfin que je ne suis pas foncièrement liberticide : comme vous je pense que la liberté est une bonne chose, mais dans la mesure où elle conduit à des abus propres à remettre en cause d’autres valeurs importantes (la fraternité vis-à-vis de ceux qui crèvent la dalle, par exemple), je pense aussi qu’il faut un minimum de contrôle pour équilibrer les choses. Un jeu dépourvu de règles finit toujours par perdre aussi son intérêt : qu’on fasse le nécessaire pour satisfaire les besoins élémentaire de tous, et qu’après certains s’enrichissent. Ça m’est égal. Je n’ai pas quant à moi l’ambition d’être riche, j’aimerais juste vivre dans un monde plus humain, plus juste, moins étouffant.

Cordialement.


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