Noisette 2 août 2012 17:14

Bonjour Olivier,

 

En tant que salariée du groupe PSA Peugeot Citroën, je trouve que votre constat est nettement à charge vis-à-vis de l’entreprise, et ne lui rend pas justice. Permettez-moi, pour les lecteurs, de corriger certaines de vos affirmations.

 

- Vous affirmez que la famille Peugeot est la première fortune française et qu’elle réside en Suisse. Les deux sont faux. Tous les membres de la famille Peugeot qui siègent au Conseil de Surveillance de PSA ou travaillent dans le Groupe à différents postes opérationnels, habitent en France et payent leurs impôts en France.

 

- Les salaires des dirigeants que vous citez ont été perçus au titre des résultats de 2010, qui a été une belle année pour PSA (1,1 milliards d’€ de résultat net). Les années 2008, 2009 et 2011 ont été nettement plus mauvaises : les dirigeants n’ont pas perçu les mêmes salaires et la famille Peugeot n’a perçu aucun dividende. Les 78 millions d’€ de dividendes de la famille pour l’année 2010 sont à comparer avec les 133 millions réinvestis dans l’entreprise en mars 2012…

 

- Les 600 millions d’euros d’émissions obligataires de la Banque PSA Finance dont vous parlez ne sont pas des bénéfices, mais simplement des moyens de financer ses deux activités : les prêts au réseau des concessionnaires et les crédits aux clients… Je ne vois pas ce que vous trouvez à redire à cela. De plus, vous comparez des chiffres d’il y a 15 ans avec le résultat de l’année dernière. Si la croissance de l’activité vous choque, allez voir du côté d’Apple ;)

 

- Lorsque vous dites que la production des voitures Peugeot a été délocalisée en Argentine, au Brésil et en Chine, cela est faux. Cette production n’a pas été délocalisée puisqu’elle s’adresse exclusivement aux marchés domestiques de ces pays. La C6 n’est absolument pas produite en Chine. 

 

- D’autre part, la 207, de même que la 208 qui la remplace, n’ont pas été « transportées » en Slovaquie. Les 207 et 208 continuent d’être produites à Mulhouse, à Poissy et à Madrid, ainsi qu’à Trnava en Slovaquie. 

 

- Peugeot n’a jamais reçu 4 milliards d’euros d’aide de l’Etat. En revanche, le groupe PSA Peugeot Citroën a remboursé, avec 350 millions d’€ d’intérêts, le prêt de 4 milliards d’euros qui lui avait été attribué par l’Etat au plus fort de la crise, en 2009.

 

- Enfin, je ne comprends pas le lien que vous faites entre PSA Peugeot Citroën et l’affaire qui touche HSBC, cela n’a rien à voir. 

 

Vous avez raison de souligner que PSA emploie près de 100 000 personnes en France. J’ajoute que l’entreprise produit deux fois plus de voitures en France qu’elle n’en vend, et contribue positivement à la balance commerciale du pays à hauteur de 10 milliards d’€ chaque année. Pourtant, face à une concurrence acharnée sur le marché européen (qui vient notamment des pays low-cost), le résultat net de l’entreprise ressort à -800 millions d’€ sur les 6 premiers mois de 2012… Les appels au boycott de PSA qu’on peut lire dans les commentaires sont donc dangereux pour l’entreprise et plus généralement pour notre pays. Ce n’est certainement pas la bonne solution pour notre industrie automobile…

 

En espérant avoir pu vous éclairer sur ces points.

 

Cordialement

 


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