Morpheus Morpheus 22 août 2012 19:04

@ Omar

Vous dites que je blasphème (n.m. Parole qui outrage la divinité, la religion ou quelque chose de sacré) et vous avez raison.

En effet, je blasphème à l’encontre des cultes monothéistes, car ceux-ci constituent, dans leurs fondements, leurs écrits et les actes de leurs fidèles à travers les âges et le monde, un outrage contre tout ce que je considère, moi, comme sacré, à commencer par la vie, la vrai vie, ici bas, sur Terre, faite de chair, faite de sexualité, faite de sensualité, faite d’expériences des sens. Je blasphème contre les religions monothéistes car elles outrages également mon sens de la justice, de l’équité, de la bienveillance, de l’amour, de la paix, de l’entente, du respect, de la liberté, de la responsabilité, et cerise sur le gâteau, de la spiritualité (la vraie).

Les communautés (sectes) religieuses demandent (exigent) qu’on les laisse - comme vous l’exprimez honnêtement - « vivre leur religion tranquillement », autrement-dit vivre leurs croyances sans être inquiétés, ni par les lois (des hommes), ni par l’opinion que s’en font le publique et les citoyens. Cela implique toute une série de choses, puisqu’il s’agit de se conformer à des codes et des règles strictes, prétendument édictés par un hypothétique Dieu Parfait et Infaillible, y compris dans ses (trop) nombreuses contradictions. Considérant l’islam, la chose est encore plus claire, puisque le mot « islam » signifie « soumission » : il s’agit de se soumettre à des textes prétendument rédigés par un prétendu prophète (qui ne savait lui-même ni lire ni écrire, et était surtout un chef de guerre) et attribués à Dieu. Il n’est donc pas question de discuter les « paroles de Dieu » !

Tout ce que ces monothéismes imposent est en opposition directe avec les principes mêmes de la vie. Vous comprendrez dès lors qu’il m’est impossible d’être un tant soi peu tolérant et d’accepter que soient impunément et librement imposés (et non proposés) ces mœurs, traditions et croyances qui vont contre tout ce que je considère comme réellement sacré, en ce compris la spiritualité vraie (qui est toujours et exclusivement un chemin solitaire et unique à chacun).

Pas plus que le monde ne sera débarrassé des tyrans, des dictateurs, des exploiteurs, tant que ne sera pas instaurée une vrai démocratie (il n’en existe pas), le monde ne sera débarrassés des charlataneries religieuses tant que les hommes continueront à perpétuer ces mythes et légendes, et surtout à y croire comme étant des vérités premières. Si encore l’on considérait ces écrits comme ce qu’ils sont, avec le recul et le bon sens, en en tirant, au mieux quelques enseignements philosophiques et quelques informations historiques sur les mœurs et croyances de leurs écrivains ... Mais non. Encore et toujours se dressent des illuminés qui s’indignent, parfois jusqu’au meurtre, que l’on mette en doute leurs croyances puériles. Ceux-là même qui pervertissent la notion de spiritualité afin d’en faire, par le biais de la religion, un instrument de contrôle et de domination des masses et par là, un instrument politique.

Mais mes blasphèmes ne sont finalement que l’énoncé de ce que sont les religions monothéistes, l’énoncé de ce qu’elles prônent, et l’énoncé de ce que font leurs suivants : l’énoncé de faits, vérifiables, mesurables, incontestables. Le déni (la plus prévisible des réactions humaines) ne fait rien à la choses : les faits sont là. Cet énoncé, que vous qualifiez (à juste titre) de blasphème, sachez que je ne le fait pas pour blesser ou indigner les croyants, mais parce que c’est moi qui suis - profondément et gravement - blessé et indigné par de telles croyances !

Les croyants inventent leur créature, puis lui rendent un culte : le principe même de l’aliénation. Je ne puis en silence tolérer la propagation de cette aliénation. Je ne m’exprime pas contre vous, ni contre les croyants, mais contre leurs croyances (des idées) et contre ceux qui utilisent ces croyances et ont un intérêt pervers à leur perpétuation. Ma démarche est sans doute vaine, puisque je m’adresse, en principe à des aliénés, c’est-à-dire des individus qui ont légué à vie leurs droits à un tiers, et se sont soumis à ses lois, des individus qui, en dépits du don d’intelligence que la nature leur a donné, ont délaissé cette intelligence (faculté de discernement) pour s’adonner à des croyances, quand bien même celles-ci s’opposent frontalement à leurs sens. Ils s’identifient à ce choix, qui détermine leur vie, leurs relations sociales et donne sens à leur existence. Il y a donc peu de probabilité que mes paroles seront entendues, moins encore comprises. Mais peu importe. L’important est de le dire, de l’écrire et de le revendiquer.

L’imposture religieuse finira, tot ou tard, par être révélée comme telle. En grec ancien, cette révélation s’appelle « apokalyptôs » - l’apocalypse. Pour conclure, je voudrait titiller votre bon sens, en vous demandant votre opinion à propos de cette histoire des caricatures qui a défrayé les chroniques il y a quelques années. La communauté musulmane s’était indignées de ces caricatures du prophète car elles étaient considérées comme outrageantes (blasphématoires, donc) et sous le prétexte que la loi coranique elle-même interdit toute représentation de Dieu. Par extension, le principe de non représentation de Dieu est donc de facto étendu à toute représentation du prophète (c’est-à-dire un être humain comme les autres). Ne percevez-vous pas là une forme d’idolâtrie ? Idolâtrie par ailleurs condamnée par le coran lui-même, et notamment dans ce passage précis qui interdit de représenter Dieu ? Intéressante contradiction, non ? ...

Cordialement,
Morpheus


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