Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 27 septembre 2012 15:13

Sur la récupération « opportuniste » de la dite « gauche » de la dite « question musulmane » : vous présentez des arguments pertinents : par contre, je ne suis pas certain de la définition que vous donnez à cette dite « gauche ».

 En intro, vous écrivez : " C’est assez simple, quand on a pas de principes, on dit un peu n’importe quoi et à la fin cela vous explose à la figure.« De là, en découle que la dite  »gauche« (ainsi que la dite »droite" : dans les deux cas, je parle des deux partis de dite gauche/droite à prétention gouvernemental) si effectivement, génétiquement elle est issue de traditions historicopolitiques de gauche et qu’elle en a le « phénotype » : elle ne me semble pas pour autant aujourd’hui se fondait essentiellement sur ce substrat(s) idéologique(s) – de même que la droite gouvernementale : attention au délit de faciès, présenter tel phénotype ne permet pas de présupposer des « croyances » ou intentions/actes.

Il me semble plutôt que le bipartisme frénétique, nous ait conduit à une situation où si effectivement nous avons deux pôles gauche/droite, les grands partis de gouvernement tendent à être de plus en plus anidéologique et ne plus être qu’opportuniste : d’où la confusion des genres, l’incapacité à produire un quelconque « projet de société » quand bien même nous faisons face à des mutations d’une ampleur colossale au regard de notre Histoire globale, et pas seulement française.

 

Seuls les courants d’x-gauche, d’x-droite, libéraux et écolos me semblent encore faire cas de l’idéologie : d’où sans doute, la récupération opportuniste par les dits partis de gouvernement ici ou là de quelques « idées » ou « slogans », et les alliances opportunes en fonction des circonstances. Bref il me semble que la dite gauche ou droite à prétention gouvernementale est avant tout opportuniste, anidéologique et donnent dans l’’instantanéisme" pratique plutôt que dans l’idéologie : celle-ci n’étant utile que pour élargir leurs marges en temps d’élections : le problème étant que l’absence de tout « projet de société » ou de proposition sur la manière de gérer les mutations actuelles en cours dans nos sociétés les conduira inéluctablement à être débordé par leurs marges : ils peuvent certes tenter de les phagocyter mais face à la « réaction » en cours au sein des populations : les positions non pas spécifiquement extrêmes mais tout simplement idéologiques prendront le dessus. 

 

Ensuite, que ce soit la dite gauche ou la dite droite (cela s’appliquant ailleurs en Europe) sur cette question du « multiculturalisme » (qui dans les faits n’existe pas) ont été incapables de proposer un quelconque mode de gestion de ce supposé « multiculturalisme » (dont aujourd’hui, il n’existe toujours aucune définition, ou plutôt une multitude de définition aussi variables que contradictoires qui à l’évidence rend impossible tout début de réflexion sur les questions que cela soulève) : que ce soit en France, en UK, aux Pays-Bas, en Allemagne, etc…on a au choix : a) improviser au jour le jour b) repris dans la tradition locale ou coloniale (France : tradition d’assimilation, schémas coloniaux, Pays-Bas et UK : soft segregation) ou c) ignorer (Allemagne où pendant des décennies les migrants Turcs se sont vus condamnés légalement une « extranéité » perpétuelle rendant impossible toute intégration).

 

Les partis de gouvernement se sont généralement abstenus de prendre en compte cette nouvelle donne : à savoir l’installation de populations non seulement issues de cultures non-européennes, mais aussi issues généralement de leurs anciens domaines coloniaux (excepté l’Allemagne) et donc un sacré passif, sans évoquer dans le cas des pops musulmanes : les conflits historiques entre domaines chrétien et musulman, et se sont contentés de n’évoquer ces questions que par opportunisme électoral.

 

Aujourd’hui, nous faisons face à une réaction de plus en plus exacerbée en Europe : réaction formés de x réactions généralement liées aux changements que nous avons connu ces dernières décennies (qu’elles soient d’x-gauche, d’x-droite : à noter que je considère aussi la réaction « euro-islamiste » comme étant synchrone non pas avec la situation dans le domaine musulman mais avec celle des sociétés européennes) et à nouveau AUCUN parti à prétention gouvernementale ne propose de projet concret, fondé sur une idéologie précise : se contentant toujours et encore de propositions opportunistes ancrées dans le court-terme et de nature clientéliste. Pourtant, il n’est pas difficile de voir dans le seul exemple de la dite « islamophobie » que là n’est qu’une manifestation particulière –certes de plus en plus exacerbée voir violente ainsi que dangereuse- d’une Réaction multiforme à l’absence de toute réponse par les partis gouvernementaux à l’incertitude croissante au sein des populations qu’ils prétendent gouverner : si rien n’est fait : cette réaction sera de plus en plus violente, et il est fort probable que les partis gouvernementaux cette fois-ci réagiront lorsqu’ils se sentiront menacés : soit donc retour à l’autoritarisme et une réduction drastique des libertés individuelles, soit l’arrivée au pouvoir des partis extrémistes.

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe