Danièle Dugelay Danièle Dugelay 8 octobre 2012 20:26

Oui, moi aussi, j’aime le contact du papier. Dans le livre, le papier est un support, il renferme la pensée ou l’imagination de l’auteur et c’est chaque fois une rencontre entre deux êtres humains, voire plusieurs lorsque vous avez la chance de lire un livre acheté d’occasion. Qu’en ont pensé ceux qui l’ont eu en main avant vous ? Dans le toucher du papier, il y a aussi une certaine chaleur qu’on ne peut pas sentir avec une liseuse ou un ordinateur. J’aime l’objet-livre, avec tout ce qui peut m’apporter du plaisir : la reliure, la couverture et sa présentation, la chair du papier et le texte qui dévoile l’expression de l’auteur.
Par contre, je connais une petite fille qui adore lire malgré un handicap qui empêche ses yeux d’obéir à son cerveau (pour les experts : apraxie visio-spatiale). Elle a dû faire d’’énormes efforts pour parvenir à assouvir son plaisir, mais elle a besoin d’ouvrages écrits en grands caractères. Pour enfants, ils sont rares et très chers. Aussi, en plus des livres qui peuvent lui convenir et qu’elle conserve avec amour, ses parents lui ont offert une liseuse qui lui permet d’adapter le texte à ses besoins. J’ai appris que cela facilitait la lecture aussi des enfants dyslexiques, beaucoup plus nombreux, et ma médiathèque municipale a fait l’acquisition de quelques liseuses pour ces cas particuliers. Moi-même, âgée et malade, je m’aperçois que malheureusement j’ai maintenant du mal à lire plus que quelques pages de suite, alors que la luminosité de l’écran me facilite beaucoup la lecture. Je vais garder précieusement mes livres, ma collection de journaux anticléricaux anciens et mes almanachs du XVIIIème et XIXème siècles, j’aurai le plaisir de les toucher, les caresser, mais malheureusement plus de les lire et, là, je serai bien heureuse d’agrandir les caractères sur ma future liseuse.


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