Lucadeparis Lucadeparis 29 octobre 2012 10:57
Très intéressants, ces extraits.La plupart des révolutionnaires (surtout les victorieux) aux États-Unis et en France n’étaient pas démocrates. Gracchus Babeuf et Thomas Paine font partie de ces rares démocrates notoires.
La définition de la démocratie était correcte jusqu’à même l’abbé Sieyès qui était contre. Par contre, la technique du tirage au sort, apparaissant dans la définition de Montesquieu, semble avoir été ignorée par Rousseau (peut-être parce qu’il était plus autodidacte et n’a pas reçu un enseignement classique), et c’est sans doute pour cela que quoique favorable à la démocratie, il l’estimait impossible en imaginant que tout le monde devrait être dans l’assemblée...
Quant à la subversion du mot « démocratie » , il est venu des premiers partis politiques états-uniens, qui se sont appelés « démocrates » par démagogie, afin attirer les votes, et cette subversion a été importée en France par Alexis de Tocqueville, que ça arrangeait pour son antidémocratisme, allant jusqu’à écrire : « Je ne crains pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira. ».
En fait, le régime politique dans lequel nous vivons toujours, est appelé d’Aristote jusqu’à Montesquieu une « aristocratie élective », c’est-à-dire le choix par l’élection du meilleur (aristoï) pour gouverner (en fait le meilleur à se faire élire, par la séduction, la rhétorique, les appuis financiers, médiatiques, donc oligarchiques et ploutocratiques au fond).
Logiquement, il est normal que les personnes qui ont l’orgueil de se croire meilleures (pour discourir, se placer), ou sont juste égoïstes (les plus riches), ne veulent pas d’une démocratie, ni d’une eugénocratie (le gouvernement héréditaire des bien nés), mais d’une aristocratie élective.
Mais en fait, contrairement à ce que dit Sieyès là : « D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France  », la plupart des députés ne savent pas, ou ne veulent pas ce qui arrangerait le peuple, et sont ignorants (ou doivent feindre de l’être pour faire carrière) de choses essentielles comme par exemple la création monétaire.
Plus que d’instaurer une 6e république, il s’agit d’instaurer une 1ère démocratie (au moins, à l’époque, le mensonge n’avait pas atteint le mot « démocratie » et les gouvernements n’avaient pas le toupet d’appeler abusivement leur régime « démocratie » comme c’est devenu courant ce dernier siècle).
La démocratie était sans doute plus difficile techniquement il y a deux siècles en France qu’il y a deux millénaires à Athènes ou maintenant en France. Maintenant, le projet démocratique par tirage au sort des candidats est en cours pour les élections Européennes. Il se fait aussi dans certaines municipalités comme Chambéry. En tout cas, vu l’ignorance dans laquelle est tenue la population de ce qu’est la démocratie, le désintérêt assez général pour l’activisme politique, ça n’ira pas vite. Il faudrait déjà fonder un forum de démonstration démocratique, avec vote des idées proposées par tout un chacun (le vote approbatif classant automatiquement les idées), et financé par une inscription payante modique (à partir d’un euro comme pour les élections Primaires Socialistes), car il n’y aura pas d’avancée sans quelque financement (les partis au pouvoir le savent bien).

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