Surya Surya 30 octobre 2012 10:35

Bonjour Devo,

Alors tout de même avant de répondre j’ai souhaité consulter quelques articles pour connaître les pourcentages de femmes dans les secteurs de l’éducation. On ne peut parler de sur-représentation sans savoir au préalable si c’est le cas pour tous les secteurs de l’éducation, toutes les filières, etc.

Déjà, elles sont plus nombreuses dans le privé que le public. Les articles donnent des chiffres, mais pas d’explications. Je n’ai pas la moindre idée de la raison. Le concours du public à passer ? Pas le temps de le préparer pour les femmes qui ont des enfants ?

Ensuite ça dépend du niveau. 93% de femmes en maternelle, puis le pourcentage décroit à mesure que le niveau augmente, pour arriver à 34 % dans le supérieur. J’ai trouvé ça dans ce document word mis sur internet, il est très intéressant, mais malheureusement on ne sait pas exactement de quand il date. www.prisme-asso.org/IMG/doc/f-minisation.doc

Et puis cette représentation féminine augmente avec le temps. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/education/y-a-t-il-trop-de-femmes-dans-l-enseignement_1028271.html 82% de femmes dans le primaire de nos jours, 65 en 1954. Mais en 54, les écoles primaires n’étaient souvent pas mixtes et, à ma connaissance, les écoles de filles avaient alors des enseignantes, les écoles de garçons des enseignants.

Ce même article pose également le problème de savoir si les femmes auraient moins d’autorité que les hommes. C’est là que mon opinion personnelle prend le dessus sur les chiffres smiley  :

Avoir de l’autorité ne veut pas dire se montrer brutal ou montrer ses gros muscles. Même avec des muscles moins développés que ceux des hommes, une femme peut faire preuve d’une grande autorité. Je ne suis donc pas d’accord avec David Cameron qui pense que les femmes sont trop nombreuses dans l’enseignement.

Personnellement, je pense que le véritable problème serait de savoir si la société souhaite réellement que les femmes aient autant d’autorité que les hommes. Je crois que non. Chaque fois qu’une femme fait preuve d’autorité, en politique par exemple, immédiatement il y a une avalanche de commentaires dans la presse mettant en doute sa féminité. Margaret Thatcher en a fais les frais, ce n’est pas seulement sa politique qui a été critiquée et lui a valu le surnom de « dame de fer ». Angela Merkel je ne sais pas, mais je me souviens tout de même que, lorsqu’elle a atteint la plus haute marche du podium, comme par hasard les médias ont alors bien lourdement insisté sur le fait qu’elle n’avait pas d’enfants. Ca ne gène personne lorsqu’un homme politique n’a pas d’enfants.
Alors, quelle femme a envie de se voir affublée du surnom de « dame de fer » ?
Quelle femme a envie de s’entendre dire qu’elle n’est pas féminine ?
Alors que tant qu’elle reste sagement dans le rôle qui lui est attribué, on lui fiche la paix ?
Les femmes elles mêmes participent activement de la diffusion de tous les clichés. Elle « jouent le jeu » si je peux dire.

Je me souviens d’un reportage télé (encore un !) où une femme maçon, une des premières, était interviewée. La pauvre a été littéralement harcelée par le journaliste, et obligée de se justifier, de dire à la caméra que oui, elle s’intéressait à la mode, et oui, elle mettait bien du maquillage, comme toutes les femmes, pour prouver qu’en « dépit de son métier », elle était féminine.

La fin de l’article mis en lien ci dessus annonce que la sur-représentation féminine ne reflète pas notre société. Je pense que si, au contraire. Ca reflète parfaitement notre société. Pas en terme de nombre d’hommes et de femmes, on est bien d’accord, mais en terme de rôle que chacun est supposé jouer. La femme est ultra majoritaire en maternelle, car traditionnellement c’est elle qui s’occupe des petits. Les choses n’ont pas encore changé à ce niveau là. La femme devient minoritaire dès que le niveau intellectuel monte, car avoir un niveau intellectuel élevé, ce n’est pas traditionnellement ce qui est mis en valeur chez elle. Ce n’est pas non plus ce que l’on attend d’elle, en fin de compte.

Les femmes qui accèdent à de hauts niveaux de responsabilité en font les frais tous les jours. Elles sont sans arrêt obligées de se justifier. Même dans leurs hautes fonctions, elles sont obligées de faire extrêmement attention à leur apparence physique, se pomponner autant que possible, car sinon cela sera l’occasion rêvée pour une avalanche de critiques.

Donc, quelle est mon opinion sur la sur-représentation des femmes dans l’enseignement ? Que cela n’est donc vrai que dans le primaire, que cela est le parfait reflet de notre société, que cela augmente peut être parce que, peu à peu, la femme est en train d’accepter que l’on lorgne sur ses droits (regardez aux USA ce qui se passe avec le droit à l’avortement, ça commence ici...), que le cliché commence dès sa propre éducation à elle, la femme intègre des clichés qui vont déterminer tout son comportement futur, et que donc elle a une grande part de responsabilité si elle est toujours un peu exclue des postes à haute responsabilité, ou des filières scientifiques ou ceci ou cela. C’est un peu trop facile de toujours accuser les hommes de brimer les femmes, et ne pas voir que les femmes acceptent de jouer le jeu. Je pense que le jour où les féministes seront pour les femmes et pas contre les hommes, elles auront des chances de gagner leurs combats.


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