Rounga Roungalashinga 6 décembre 2012 10:08

Eric Guéguen

Je suis persuadé, cher Roungalashinga, que les gens se foutent éperdument de ce dont on parle.

Je suis bien d’accord que la majorité des gens se fichent bien de savoir quelles sont les origines idéologiques et historiques du libéralisme ou du marxisme. Ca demande une curiosité intellectuelle que tout le monde n’a pas, et dont je ne saurais reprocher l’absence. Cependant, il y a un moyen d’expliquer simplement en quoi les choix politiques, économiques et idéologiques ont un impact sur la vie concrète des gens, et ce de manière simple et pédagogique. Quand on fait ce travail, on voit que les gens sont très intéressés. Voilà le rôle que devrait tenir le JT, au lieu de parler des chiens écrasés au bout d’un quart d’heure. Egalement, la télévision nationale devrait arrêter de faire de la culture, pour faire de l’art, qui est intrinsèquement populaire (c’est le rôle de la culture de cacher cela).

Ce qui me permets de réitérer mon propos sur le gouvernement représentatif : dans l’établissement de celui-ci, je pense sincèrement que tout le monde y a trouvé son compte : et les magistrats qui y ont vu un emploi grassement payé assuré, et les administrés qui ont escompté pouvoir se consacrer à leur commerce privé, laissant aux premiers le soin du « sale boulot ».
Aujourd’hui, ce qui se passe, c’est qu’au terme de l’extase des 30 Glorieuses, l’incurie de nos représentants (et leur impuissance aussi) se fait ressentir à la base, incurie qu’ils ont de plus en plus de mal à cacher, encore moins à expliquer. Quant au peuple, il n’assume plus le « contrat », le pacte originel, et rêve, pour les mieux informés, à une démocratie originelle mythifiée et prétendument sacrifiée.

Effectivement, il y a eu une espèce d’endormissement de la démocratie, un ralentissement du cercle vertueux qui faisait que les clercs tenaient leur rôle de passeurs et d’éducateurs, qui faisaient que les meilleurs éléments du peuple étaient tirés vers le haut, comme Péguy, et accédaient aux hauts postes de la société, où ils pouvaient perpétuer le cycle. Petit à petit, les élites se sont renouvelées en cercle fermé, produisant comme effet que les seuls méritants accédant aux hautes sphères doivent s’adapter, adopter les mêmes idées que ces élites. Cela a créé un cloisonnement étanche entre les clercs et le peuple, ainsi qu’un mépris réciproque là où il devait se trouver la bienveillance et le respect. Effectivement, tout cela s’est produit. Mais justement, je vois dans ce changement la raison pour laquelle le « contrat » que le peuple avait accepté n’est plus valide. Il fonctionne à condition que les clercs remplissent le rôle que j’ai dit. Le poisson pourrit par la tête. Et la solution n’est peut-être pas le retour à une démocratie mythifiée, mais simplement consiste-t-elle en plus d’honnêteté chez les journalistes et les représentants. Mais pour ce faire, il faudrait faire un sacré ménage.


PS : Rounga, je réitère mon invitation à débattre...

Oui, j’ai pris note. Mais avec l’ordinateur sur lequel je suis je ne peux pas lire les vidéos. J’essaierai ce week-end.


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