Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 2 décembre 2012 15:24

De nombreuses réflexions intéressantes sur ce fil. 


En essayant d’être synthétique, il m’apparaît que la pierre d’achoppement de toute méditation sur la meilleure organisation politique possible est celle des critères, et plus exactement du « critère des critères ». Il faut bien qu’à un moment, un choix soit un véritable choix, et donc qu’il repose sur le vide et seulement sur le vide, en ne se prétendant pas universellement justifié. 

Telle est le vertige de la responsabilité. Et nous essayons d’y échapper en inventant des croyances selon lesquelles ceci oui cela seraient nécessaires. Mais prétendre combler le vide du premier choix par la Raison ou une autre valeur n’a aucun sens, et il me semble que c’est sur ce mensonge de la fausse justification que reposent l’horreur politique et toutes ses tartuferies. 

On peut certes vouloir se fonder sur la Raison, mais sans prétendre que la Raison se soutient elle-même. De même qu’on peut se fonder sur une révélation surnaturelle ou sur une intuition morale, si on les présente comme telles. 

Ce problème se retrouve transposé dans le domaine éducatif, de sorte qu’il ne suffit pas de dire qu’il faut éduquer la population comme si nous étions tous nécessairement en accord sur ce que signifie éduquer. Il n’y a pas d’éducation « neutre » à partir de quoi on obtiendrait un proto-citoyen universel capable de faire émerger la cité idéale. 

Ce qui me semble pervers, c’est de prétendre que les choses « devraient être » comme ceci et pas autrement. Le meilleur système politique possible est celui qui ne cache pas le consensus permettant son fonctionnement et qui assume le vertige de sa vacuité intrinsèque. 

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