Rounga Roungalashinga 4 décembre 2012 11:25

Non, il y a un désaccord fondamental entre Romain Desbois et moi. Romain pense que nous sommes dans une véritable démocratie et il impute donc les défaut de notre politique aux défauts du peuple. Moi je considère que nous ne sommes pas dans une démocratie véritable tant que la trahison des clercs ne sera pas finie, et que l’on ne procèdera pas à la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu, qui ne pouvait pas savoir à son époque que les médias et la Banque sont aussi des pouvoirs. Par conséquent, j’impute les défauts de notre politique aux fautes des clercs, qui ne le tirent pas vers le haut.

Ainsi, Romain dit :

Donc si les gens ne veulent pas s’intéresser à la politique, qu’ils ne viennent pas pleurer et baver et insulter les politiques

Je pense qu’il prend le problème à l’envers, et tire la conclusion inverse de mon raisonnement. Les gens s’intéresseraient à la politique si les médias tenaient leur rôle, et soulevaient les vraies questions. A la place, les émissions de peopolisation de la vie politique visent l’audimat en ciblant des catégories socio-culturelles qu’elles dépolitisent totalement. Canal +, avec Le Petit Journal et cette émission de quizz dans laquelle sont invités des hommes politiques, sans parler de l’entreprise de dérision systématique des Guignols, est la première à remplir cette mission. Les autres chaînes, de leur côté, perpétuent, avec des émissions soporifiques où rien ne se dit, l’impression que la politique est une affaire de spécialistes, que les questions qui sont débattues sont au-dessus du niveau de compréhension du citoyen lambda. La population se voit donc divisée entre ceux qui prennent la politique avec une extrême légèreté, et au mieux, en rient, au pire s’y livrent en la prenant pour une activité d’animation recouverte d’un vernis de prestige (ce qui donne les Cécile Duflot, les Copé, etc. la liste est longue), et ceux qui prennent la politique pour une chose importante, mais trop technique et élitiste. D’un côté comme de l’autre, cela donne une politique déconnectée du peuple, dont on peut légitimement se demander si elle remplit son rôle premier, servir le peuple. Peut-on encore parler de démocratie dans ce cas-là ?


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