Valéry Schollaert Valéry Schollaert 5 décembre 2012 14:59

LA CHASSE DOIT DISPARAÎTRE et va disparaître.


Ces débats sur la chasse ont la vie dure, et même si l’expérience montre maintenant que la chasse est une plaie significative pour l’environnement et la biodiversité, certains « naturalistes » continuent de défendre cette pratique d’un autre âge. Je vais donc faire deux brefs rappels.

Le premier est que ce que font le chasseurs comme action éventuelle de protection de la nature (certains le font, c’est indéniable) ne justifie en rien leur pratique. Ici, il ne s’agit pas de discuter d’un compromis éventuel avec une fédération de chasseurs, mais de discuter de l’action même de chasse. Selon certains, par exemple, le fait que les chasseurs aient créé des réserves, rend la chasse utile... Ben voyons. L’ensemble de parcs nationaux du Gabon, qui protègent 11% du territoire d’habitats naturels (cette fois on peut dire naturels) n’existe que grâce à l’intervention financière de Shell. Selon la théorie cette théorie, le forage pétrolier est donc une activité utile à la nature ! Soyons sérieux : il ne faut pas tout mélanger. Certains chasseurs font des projets utiles, cela ne change rien à l’action de chasse elle-même ! Toutes les entreprises malfaisantes de la planète se donnent une image verte en faisant de la protection de la nature. La chasse en fait partie, comme les pétroliers, etc.

Le second concerne les éternels « dégâts » que fait la faune sauvage à nos cultures et autres activités économiques. C’est quand même assez extraordinaire, fondamentalement, que nous occupons, avec nos activités, virtuellement 100% du territoire européen, mais qu’on accepte même pas que quelques animaux profitent de notre production. Que les déséquilibres provoqués par l’homme entraînent l’augmentation de quelques espèces opportunistes n’est pas un scoop. Toutefois, la chasse n’est pas la solution pour deux raisons assez évidentes qui ont déjà été exprimées de nombreuses fois.

D’une part, les chasseurs ne souhaitent pas réguler effectivement cette population, car la surpopulation de leur gibier est la justification de leur activité. S’il n’y a pas assez de gibier, on le nourrit, on en relâche, pour s’assurer des cibles vivantes en quantité suffisante. Donc même si c’était souhaitable de gérer violemment des populations opportunistes (hmmm... dans ce cas c’estHomo sapiens qui devrait en être la première victime...), ce n’est certainement pas aux chasseurs qu’il faudrait confier la tâche !

D’autre part, la surpopulation ponctuelle d’une espèce est le reflet d’une problème concret. Ainsi, les populations de goélands augmentent surtout à cause de nos techniques de pêche qui provoquent un énorme gaspillage (et les goélands sont les nettoyeurs naturels de la mer). Tuer les goélands, ça revient à mettre plein de saletés dans notre rue et tirer sur les gens qui viennent balayer sous prétexte qu’ils sont trop nombreux. Non, la solution est évidemment d’arrêter de sur-pêcher et rejeter 3/4 de la pêche à la mer, mort, pour une rentabilité maximale (vu les quotas, on ne garde que les prises à la valeur de vente élevée). Idem avec les Corbeaux familiers sur la côte de Tanzanie, que l’on empoisonne en masse (environ 500.000 empoisonnés en deux ans à Dar-es-Salaam), alors que le seul problème est qu’on leur fournit des tonnes de bouffe dans des décharges à ciel ouvert de déchets non triés.

Il faut comprendre les populations élevées de quelques espèces comme la fièvre d’un malade. Le fièvre n’est pas le problème, c’est un symptôme qui est là pour tenter de régler un problème, et par la même occasion nous signaler le problème. Faire tomber la fièvre ne soigne pas la maladie, au contraire. Gérer les espèces abondantes ne règle en rien le problème. Au mieux, ça donne l’impression provisoire qu’il est un peu moins grave... et donc nous permet de continuer notre mauvaises utilisation des ressources naturelles sans trop y penser.

Il y n’y a plus que deux raisons qui justifient la chasse : le plaisir qu’à le chasseur à tirer et tuer un animal, et les retombées économiques. Sur le plan environnemental, il faudrait arrêter ça immédiatement, à l’instar du Costa Rica ou du Botswana, qui ont annoncé la fin de cette activité barbare. Finalement, sur le plan « nature », les pays « développés » ne sont peut-être pas ceux qu’on croit !

TOUS les naturalistes, devraient, ensemble, s’unir contre la chasse pour une abolition définitive. Au lieu de ça, on passe notre temps à discuter, et les chasseurs se frottent les mains, continuent à massacrer des millions d’animaux chaque année, déverser du plastique et autre déchets dans la nature, piétiner le sol des habitats semi-naturels, faire fuir les promeneurs, sans parler de l’empreinte écologique de leur activité en terme d’énergie (4x4, poudre, fabrication des munitions et des armes, etc). Je prie la personne qui souhaite contre-argumenter de LIRE attentivement ce message avec de répondre, pour éviter de répéter encore et encore la même chose. Merci.



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