easy easy 14 décembre 2012 18:05

 **** Je reste cependant et à tout le moins convaincu que derrière le processus de la conscience en tant que produit de la machine organique pensante que constitue l’humain se joue des interactions inextricables. ****

Oui, et en tous cas déjà entre nous.

Le mainstream dont chacun dit qu’il est beurk est non seulement indispensable à chacun en tant que chose externe à lui, mais qu’il est même consubstantiel à chacun. Consubstantiel partiellement quant à son contenu mais entièrement quant à son principe.
On reproche des choses aux autres mais on ne peut s’en passer (ils sont rarissimes les cénobites et ils ne l’auront été qu’en fin de vie)


L’autre est un autre-avec-qui-je-dois-me-chamailler pour ressentir la portance de ma pensée.
Chacun doit s’inspirer du mainstream pour trouver une portance et grâce à elle l’influencer.



Si je nais sur une île déserte, ma pensée va se chamailler avec les crabes et les papillons. Elle sera formatée au mainstream qui en résultera (car ces bestioles vont tenir compte de moi dans leur conception des choses). Pas de souffrance ni panique.

Si je me retrouve sur une île maintenant et sans aucun contact avec un autre, ma pensée tant trop vive et humano-humaine, je vais paniquer.
P’tet pas au début car il me restera la ménoire encore vive du dernier mainstream enregistré et parce que mes pensés ne s’éloigneront pas trop de mes dernières pensées.
Mais au fil des jours, mes pensées vont devenir de plus en plus différentes, mon mainstream intérieur sera silencieux-mort et je vais paniquer de ne plus trouver de punching-ball sur lequel adosser mes élucubrations. Je ne saurai plus si je pense follement ou raisonnablement.
Je vais me mettre à genoux et supplier dieu qu’il me mette au moins en relation avec JC Vandame.

Tous les longs naufragés solitaires sont devenus fous par privation du mainstream humano-humain dont ils n’ont pas pu se passer.
Deux naufragés vont se fabriquer un mainstream très étroit qui deviendra très différent du mainstream de la cité qu’ils ont quitté

Daniel Defoe s’est trompé par racisme. Robinson ne peut pas tenir seul pendant des mois, découvrir des Bakoumatatas avec des os dans le nez, sans se mettre lui aussi des os dans le nez. Kurtz (Apocalypse Now) qui a une pensée très décalée d’avoir vécu avec un autre mainstream, c’est plus réaliste.

Rester seul avec un bègue, c’est bégayer déjà au bout de quelques minutes.

Alors oui, il y a interactions inextricables entre nous


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