Vous voulez qu’on parle de Léa, allons-y.

Elle a eu peur en voyant arriver la policière qu’on lui annonce la mort de ses parents.

Cela ne vous interpelle pas ça ?
Un gamin qui voit s’approcher une policière pense-t-il immédiatement au pire absolu selon vous ? Non, bien sûr. Il va se poser la question, sûrement, il ne va pas être totalement rassuré peut-être surtout s’il est un peu timide, mais de là à imaginer un drame !
Vous voulez mon avis, alors le voilà : la petite vit en plein traumatisme, ça oui. Elle a sûrement à la maison des parents qui se déchirent et s’engueulent à qui mieux mieux, des parents qui se foutent de leur enfant au point de la sacrifier à leur minable orgueil - c’est pas moi qui vais payer, c’est l’autre, ah mais !
La gamine est traumatisée, ça oui alors, mais pas du tout pour ce que vous pensez. Quand elle a vu la policière, elle a du penser dans sa petite tête, ça y est, y en a un qui a tué l’autre, ou quelque chose de ce genre. Bon, je sais, je ne suis pas dans sa tête, mais vous non plus - seulement quelque chose me dit que je suis plus près de la vérité que vous.

Et maintenant on a le père bon chic bon genre qui vient dire à la télé, ah ça mais, de quoi de quoi on traumatise ma gamine ? Et on a la mère qui vient elle aussi dire à la télé, j’étais en retard, on n’aurait pas pu m’attendre 1/2 heure c’est fou ça !
Moi qu’est-ce que vous voulez, j’ai envie de les étrangler ces * ;*^ !?** de parents !

Vous avez certainement autour de vous des amis dont les parents ont divorcé quand ils étaient enfants. Demandez-leur : qu’est-ce qui les a le plus marqués alors, le conflit avec leurs parents et eux au milieu qui crèvent de peur d’être abandonnés, ou la vue d’un uniforme ?