easy easy 17 janvier 2013 17:00

Il règne dans ce secteur du Monde une vieille idée selon laquelle il existe une créature ne souffrant de rien : le diable 

Ici, il est donc intéressant de diaboliser quelqu’un car s’il ne souffre de rien, il va de soi qu’il fait constamment souffrir autrui
C’est à peine s’il souffre quand on le brûle
Ou dit autrement, il ne devient enfin souffrant qu’en brûlant dans les flammes purificatrices


Tant que ce principe est promu par les uns ou les autres, nous restons en ligne avec la Saint Barthélemy ou quelque nuit de cristal ; nous restons à attendre un signal pour nous lancer à l’attaque en meute sur quelque diable



Le héros, en Asie n’est pas un type qui résiste aux balles. C’est un type très artiste ou très courageux de son corps mais qui mange, qui saigne, qui souffre autant que tout le monde. En Asie tout le monde souffre, méchants compris.

Ici, avant 1789, seule l’Eglise répandait le concept du diable qui ne souffre pas.
Aucune femme du XVIIIème ne tenant les clefs d’une Eglise, (à part d’exceptionnelles papesses), aucune ne se lançait dans un discours dénonçant le machisme des hommes selon une version les diabolisant. 
Ils étaient pourtant violents et toujours plus violents que les femmes en moyenne des cas.

Gilles de Rais avait même réussi à faire admettre la sincérité de son repentir et il s’était lancé dans cette entreprise de componction parce qu’il savait le contexte disposé à l’accepter comme sincère. On en était donc à convenir qu’un type ppouvait abuser par hybris de pouvoir mais que bloqué en son entreprise folle, il pouvait revenir à la raison. (Même principe en Asie)

Sade n’a ainsi jamais fait l’objet de diabolisation de la part des femmes alors qu’il racontait tout




Mais à partir du XIXème siècle que chaque Français s’est progressivement senti totipotent, potentiellement dieu à la place de dieu, chacun a trouvé naturel de désigner sur une base d’allure scientifique, thésarde, qui était ange, qui était diable (C’est à partir de là que les parents ont dit « Mon ange » à leur enfant)

Depuis, a surgi le concept selon lequel il existe des êtres humains sans coeur qu’on appelle les pervers narcissiques manipulateurs 

« En avez-vous déjà examiné de ces PNM docteur afin de vérifer qu’ils n’ont pas de coeur ainsi que vous le prétendez ? »
« Bin non pluisqu’ils ne consultent jamais » 
’Mais alors, vous n’en êtes expert qu’au travers des récits de vos patients-victimes c’est ça ?« 
 »Bin oui mais croyez-moi, ça me fait une belle expérience tout de même et je peux en déduire que c’est vrai qu’ils ne savent pas aimer«  

Théorie qui s’autovérifie par procuration
On a connu plus scientifique 
 


Ainsi les PNM n’existent que par ceux qui les accusent en faisant référence à des thèses selon lesquels ils existent. Et il y a une grille de contrôle pour les repérer ces nouveaux diables ; peu importe que quiconque examiné à travers cette grille sera vu PNM d’autant que quiconque sera accusé d’y correspondre deviendra plus agressif encore. 
 

Les sorcières non plus n’étaient pas connues de près puisqu’elles n’entraient jamais dans une église n’est-ce pas


Puisque de façon courante, ce sont les hommes qui gouvernent les entreprises prométhéennes de notre civilisation, puisque leurs employées femmes sont automatiquement infériorisées, lorsqu’elles se plaignent de la pression de leur patron, elles se saisissent de la perche de ce PNM qui grouille partout mais que personne n’a examiné directement et concoctent un menu dans lequel leur méchant patron ressort sans coeur, sans la moindre empathie, sans la moindre souffrance.

Dans un premier temps, les époux de ces femmes harcelées par les patrons PNM applaudissent à l’accusation, trop contents de pouvoir accuser un autre homme qu’ils jalousent. 

Mais ce jeu s’amplifie et lorsque des tensions surgissent dans le foyer, le mari est à son tour accusé d’être un PNM 
Pour résister à l’attaque, il s’organise, il s’associe avec d’autres divorcés diabolisés et accuse à son tour son ex d’être une PNM

Au bilan 60 millions de Français accusent 60 millions de Français d’être des PNM (toujours au sens de sans coeur ni souffrance) et les avocats se régalent de toutes ces diabolisations croisées qui rendent tout le monde hystérique 

Votre thèse est parfaitement à la pointe de cette tendance 



Comme entre les hommes et les femmes, il n’existe aucun arbitre absolu ou neutre, la diabolisation totale et mutuelle que nous entreprenons ne pourra pas être modérée et nous allons finir par nous foutre dessus pour de bon.
Mais comme il y a antinomie entre une guerre des sexes et son support en termes de combattants, nous n’allons pas aller à une Saint Barthélemy explicite, elle sera seulement implicite et va durer très longtemps en nous rendant la vie infernale (Cf Le chat avec Gabin).

Nous sommes déjà dans cette Saint Barthélemy sourde car personne ne baisse le ton, chacun ne fait que surenchérir d’accusations de »Sans coeur« 

Vu le caractère sourd, lent et durable de cette guerre, nous allons forcément nous homosexualiser au fil des générations 


Une fois la proportion d’homos devenue significative, on verra ces couples homos se faire des procès et là, il faudra bien qu’ils renoncent à la diabolisation par le sexe. 
C’est donc par la montée de l’homosexualité que la diabolisation inter sexes va diminuer.
Paradoxalement, il nous faut atteindre peut-être 30% d’homos pour mettre fin à notre guerre des sexes. 

A moins qu’une vraie guerre armée ne survienne, rendant la violence des hommes à nouveau indispensable et bénéfique 


Dans cette paix recouvrée par l’homosexualisation, chacun conviendra qu’en effet les hommes sont plus violents, que c’est du reste pour ça qu’ils ont toujours été envoyés à se faire étriper sur les champs de bataille, que les femmes sont moins violentes, que les hystéries rendent hommes et femmes violents aux maximum de leurs possibilites et que personne n’est sans coeur, sans souffrance, en dehors de ses moments d’hystérisations (qui ont leur forme éclatante très reconnaissable mais aussi leur forme sourde telle celle que nous sommes en train de vivre de manière collective et privative) 

Face à quelqu’un qui semble hystérique, il faut que le collectif l’entoure de calme et de mesure non d’hystérie.

Une devise nationale devrait être vivante, adaptée au contexte.
De nos jours, la nôtre devrait comporter le mot  »Pondération"


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe