Francis, agnotologue JL 23 mars 2013 09:40

Cette demande d’un revenu universel pris sur le dos des classes laborieuses plaira sûrement à ceux qui cherchent une clientèle qui ne connait pas la valeur de l’argent et qui dépense sans compter pour des broutilles à la mode : dans une société consumériste, le revenu universel est la façon la plus rentable d’acheter la paix sociale. Une solution gagnant gagnant entre les glandeurs et les prédateurs, sur le dos des travailleurs, les grands perdants.

Le RU est un concept mensonger puisque s’il n’est pas accompagné d’une augmentation forte de la progressivité de l’IR (et seulement l’IR ; pas les taxes qui ne sont par définition, non progressives), alors, il est équivalent à un cadeau fiscal dégressif : un crédit d’impôt. Le RU est donc une appellation trompeuse. / Si l’impôt des plus riches n’est pas considérablement augmenté, un RU reviendrait à distribuer de l’aide sociale, même à ceux qui n’en ont pas besoin, diminuant du même coup la part des nécessiteux puisque nous sommes là dans un jeu à somme nulle ! / Enfin, le RU est antinomique de la valeur travail.

Il n’est pas du tout évident que le RU apporterait une plus juste répartition des richesses, d’autant plus que ledit RU pourrait être l’alibi, voire un solde de tous compte en échange de la fin de l’Etat providence, à savoir : l’abandon de toute politique sociale et la privatisation des services publics. Aux US les jeunes ne risquent pas de se révolter (*) En outre, il ferait rédhibitoirement baisser les salaires, et ferait peser un surpoids de charge et de pénibilité sur les classes laborieuses.

il ne faut pas mélanger protection sociale et impôts : Plus précisément, si l’IR est vu comme une redistribution des richesses, il ne remplacera pas pour autant la protection sociale, pour la bonne raison que l’IR ne tient compte que d’un paramètre, la PS en gère une multitude. Amalgamer les deux au nom d’une esthétique probablement peu partagée, en l’occurrence, une anti-éthique, serait terriblement dévastateur. Et c’est le reproche que je fais au libéralisme qui en cela est totalitaire. Selon moi, il convient de conserver la PS, voire de travailler à son amélioration ; et par ailleurs, et indépendamment, de réformer l’impôt.

Donc il reste l’alternative suivante :

- ou bien le pouvoir actuel perdure, et il ne faut pas compter sur lui pour une plus juste répartition des richesses, au contraire, puisque le pouvoir n’a jamais rien cédé autrement que par la force. cf. Wnston Smith, ce lobbyiste ultralibéral anglo-saxon qui sévit depuis peu sur Avox.

- ou bien le pouvoir est renversé, et le nouveau pouvoir quel qu’il soit aura mieux à faire - notamment un meilleur partage, non pas des richesses, mais du travail, la hantise des possédants - que d’empoisonner les forces vives du pays par la drogue de la rente ! Dans la guerre économique que les possédants ont engagé contre tous les travailleurs du monde, les soldats ce sont les travailleurs , pas les inactifs.

Par Maurizio Lazzarato : De nombreux services sociaux, comme la formation ou la santé, ont été transformés en assurance individuelle ou en crédit. Le mode de développement néolibéral est fondé sur le crédit et l’endettement. Cette situation s’est aggravée avec la crise des subprimes de 2007. Un exemple ? La formation aux États-Unis : la Réserve fédérale (Banque centrale) a récemment évalué que le montant total de prêts aux étudiants était de 1 000 milliards de dollars [1] ! C’est un chiffre astronomique. Pour avoir accès aux services, à la formation, vous devez tout payer par vous-même. Vous devenez débiteur. Entrepreneur de votre vie, de votre « capital humain ».


réclamer un RU, c’est suivre une ombre qui vous entraine vers le chaos.

Dans une entreprise, les charges et salaires sont en concurrence dans un jeu à somme nulle avec le profit. Diriez vous que le profit est une charge ? Non, évidemment, puisque tel n’est pas votre point de vue. Mais du point de vue des salariés, c’est le profit, les dividendes qui sont le boulet : chacun voit midi à sa porte, et l’heure officielle est celle des dirigeants. De quoi vous plaignez vous ? / le coût d’un fonctionnaire n’est pas égal au budget de la fonction publique divisé par le nombre de fonctionnaires. / L’État, c’est nous tous, et les prélèvements obligatoire ne servent pas uniquement, loin s’en faut, à payer les fonctionnaires, mais à assurer la maîtrise d’ouvrage de notre patrimoine commun. / Les fonctionnaires sont de deux sortes : d’une part, les agents chargés de gérer ce patrimoine collectif qu’on appelle la Nation, et d’autre pat les agents chargés de produire des services. / Les premiers gèrent un budget considérable qui est dépensé principalement en appels d’offre, ce qui fait le bonheur des entreprises privées, notamment quand elles ont réussi à faire du lobbying (c’est un euphémisme) pour obtenir les marchés. Et quand elles se plaignent des dépenses de l’État, elles se prévalent de leurs propres turpitudes. / Quant aux agents chargés de produire des services - la police, les enseignants, les soignants, etc. -, ils produisent les richesses qui les rémunèrent. A ce sujet, un agent de l’État est a priori aussi productif qu’un agent du privé. Ceux qui disent qu’un bon fonctionnaire est un fonctionnaire mort mériteraient d’être poursuivis en justice pour appel à la guerre civile. / Le coût d’un fonctionnaire est une notion libérale, et qui n’a pas de sens dans la République. / Explication. / La notion de coût d’un travailleur n’a de sens que dans une vision de profit : la part salariale et la part actionnariale sont en compétition dans un jeu à de somme nulle. Pour le capital, la rémunération du travail est présentée comme un coût (qui diminue le profit), et du point de vue des salariés, la part du capital est perçue comme un boulet depuis que les salaires et les charges sont devenus la variable d’ajustement. / De fait et par conséquent, la plus-value des salariés du service public appartient en partage aux salariés et à l’État, c’est-à-dire à la nation. Dès lors, le fonctionnaire ne « coûte » plus que son salaire brut, et comme ce salaire est, a priori la juste rémunération qui lui revient, s’il y a une plus-value, c’est tout bénéfice pour la collectivité. Donc le fonctionnaire ne coûte rien, puisqu’il travaille, au contraire du chômeur qui est indemnisé, donc ne produit rien. / Pourquoi les capitalistes râlent-ils ? Parce que cette plus-value du travail des fonctionnaires appartenant de droit à la collectivité, est un cruel manque à gagner pour eux : d’autant plus cruel qu’ils ont de l’argent à ne plus savoir qu’en faire !

Droit à l’emploi ou revenu universel Michel Husson, Les cahiers de l’émancipation, Syllepse, 2011

« La dette neutralise le temps, matière première de tout changement politique ou social  » Par Agnès Rousseaux (6 septembre 2012). Extrait :  : ’’Emprunt, crédit, créanciers, débiteurs, déficits, remboursement, taux d’endettement, « pacte budgétaire »… La dette est partout, elle a envahi nos vies. Or la dette n’est pas seulement économique, elle est avant tout une construction politique. Elle n’est pas une conséquence malheureuse de la crise : elle est au cœur du projet néolibéral et permet de renforcer le contrôle des individus et des sociétés. « Le remboursement de la dette, c’est une appropriation du temps. Et le temps, c’est la vie », nous explique le sociologue et philosophe Maurizio Lazzarato (La Fabrique de l’homme endetté). Entretien.

Quelques notes :

Par jpm 8 novembre 2011 15 :07 : "ce serait dailleurs avec grand plaisir que je retournerais a plein temps en France pour profiter de notre beau systeme social." A-t-on jamais vu plus hypocrite et contradictoire ? ce monsieur (ou cette officine ?) évoque notre ’beau système social’ mais veut le brader en échange d’un RU, ce miroir aux alouettes que rien ne garantira quand tout le reste sera jeté !!!

Jpm est, je cite, : « Consultant informatique spécialisé en fiscalité et gestion du patrimoine. Partisan de l’allocation universelle » (ceci explique cela) : il est certain qu’un RU serait une garantie de paiement des loyers : un bouclier patrimonique des propriétaires qui se moqueront bien que les gens perdent leurs emplois.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe