maQiavel machiavel1983 28 mars 2013 20:35

Désolé d’ avoir tant tardé à vous répondre Salvador.

Je comprends que pour vous le sacrifie et le religieux sont à l’ origine de l’ apparition de la monnaie. 
Je vais vous répondre en m’ appuyant sur les références de mon premier commentaire :
Chez les communautés primordiales tout est sacral. Le sacral est ce temps absolu dans lequel tout est flux de vie , c’ est le tout sacré ( un exemple , comme la communauté dans le film avatar ). A l’époque il n’y a pas de religion mais le divin existe. Le divin, la sacralité le cosmique, c’est le tout du monde.Un cheyenne ou un germain ne peut rien acheter ni vendre car tout est sacré. La dissociation de l’ unité des communautés va faire apparaître la marchandise et le sacré sera la structure de liquidation du sacral. La religion naît sur les décombres du sacral pour en gérer les restes qu’elle appelle le sacré. Toute l’histoire du néolithique à la modernité capitaliste c’est le sacré qui réduit parce que le profane ne cesse de s’étendre jusqu’ à aboutir à la pathologie contemporaine ou la religion de l’économie devient la religion du nouveau temps c.à.d. la religion du profane absolu.
Donc quand vous parlez de religions et des temples , vous n’ avez pas tord mais cela arrive bien après la liquidation du sacral. 
Le sacral et sa liquidation est au coeur du raisonnement du communisme primitif.
- Vous dites :Le désir d’appropriation a toujours été là, constamment renforcé par l’imitation et la rivalité quelle amène.
C’ est là que j’ estime que vous faites erreur , vous partez de cette thèse moderne des libéraux que la propriété privée est naturelle et a toujours existé , ce n’ est pas le cas. Puisqu’ on est dans le temps du sacral , on ne peut s’ approprier des objets d’ une nature qui est divine. Les hommes et ce qui les entourent constituent un même ensemble alors que la notion de propriété met l’ homme au dessus des objets qui l’ entourent et qu’ il peut donc s’ approprier.
- Vous dites : "On peut se focaliser autant qu’on veut sur le non appropriable, l’appropriable est toujours là à susciter les conflits qui peuvent dissoudre la communauté« .

R / La production dans ces communautés je le rappelle ne servent qu’ à reproduire les conditions matériels de l’ existence (eau , nourriture , armes etc ) , le superflux n’ existe pas. C’ est lorsque ce superflux apparaît que la communauté se dissocie et celà converge avec l’ apparition du stockage.
- Vous écrivez : » tout en niant d’entrée de jeu la primauté du marché, en convenant qu’à l’origine était le « non marché », vous faites apparaître ce dernier (un peu par miracle ).
Il y’ a plusieurs explications dont celle de la fin du nomadisme mais surtout du stockage ( plus aisé pour les sédentaires agriculteurs que pour les chasseurs ceuilleurs ).
Les stock ont permis les échanges entre communautés , ce qui fait apparaître la marchandise , les structures sociales , l’ Etat. Alain Testart montre que les stocks font apparaître des inégalités. Ce sont donc les stocks qui font apparaître le marché.
- Vous dites : "La monnaie n’est pas née de la nécessité d’optimiser le troc (...) elle est issue de la verticale, cad, de la dimension religieuse, actée dans le sacrifice, source originelle de l’institution de la royauté et donc fondation du pouvoir temporel".
C’ est que vous partez du postulat que la religion telle qu’ on la connait et la royauté ont toujours existé alors qu’ elles sont apparue à un moment donné. Pour la religion , je vous renvoie au sacral , quant à la royauté et plus précisément , il faut comprendre qu’ il est apparu pour ressouder les hommes une fois l’ unité primordiale brisée mais met en place des hiérarchies sociales et des structures inégalitaires. Il est une nécessité , mais avant tout parce qu’ il y’ a dégénérescence à gérer.
En tous cas la discussion est intéressante , j’ attends avec impatience votre réponse. smiley
 


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