Philippe VERGNES 10 avril 2013 11:36

Bonjour Loup Rebel,

« L’art de la guerre » dîtes-vous ??? smiley

C’est un domaine dans lequel je possède effectivement quelques connaissances et des « faits d’armes » qui ont fait « trembler » (de peur) plus d’un élu dans ma circonscription sur des dossiers locaux impliquant des détournements de fonds publics et autres magouilles. Mais j’évite de trop en dire sur la question : une des règles majeures dans « l’art de la guerre » consiste à ne jamais trop se dévoiler. smiley

Toutefois, je sais où sont mes « ennemis » et je ne choisi pas mes cibles sur des forums ou autres lieux de débats publics. Je sais faire la part des choses et abandonner devant l’insistance de certains lorsqu’ils expriment une position de déni et si je m’obstine parfois, ce n’est que pour amener mon contradicteur à prendre conscience de ses propres paradoxes et donc à lui permettre de lever certaines de ses inhibitions. Mais il y a des cas totalement réfractaires à toutes remises en question smiley ce qui fait le bonheur de tous nos gouvernants qui n’ont finalement pas grand chose à faire pour s’imposer à nous.

Je suis les travaux d’Étienne CHOUARD depuis quelques années déjà et je dois dire que, réticent au départ, ses arguments et sa démarche (auto-corrective par l’analyse et les retours d’info de ses interlocuteurs ou opposants) ont fini par me convaincre. J’émets cependant un bémol qui concerne le sujet principal que je traite dans mes articles que l’on peut résumer à l’étude de la « malignité humaine » ou l’un de mes auteurs préféré est un certain Scott PECK que je n’ai pas encore eu le temps de citer. Scott PECK prêchait pour le développement d’une psychologie du « Mal » dont l’idée commence à faire de plus en plus « d’adeptes » probablement en raison du climat de tension qui se « matérialise » de plus en plus de nos jours. Je n’ai jamais lu, ailleurs que dans ses écrits, des descriptions de cas clinique qui nous fassent aussi bien comprendre ce que peut être la « banalité du mal » (j’en ai pourtant lu des centaines, si ce n’est des milliers). Ses analyses sont si limpides qu’elles permettent à tout un chacun de comprendre « où est le mal » en l’homme. J’essaierai d’en présenter une dans un prochain article.

Tout comme le RU et la « valeur travail », ce thème possède certaines comorbidités (voir des comorbidités plus que certaines) avec la souffrance au travail (cf. Christophe DEJOURS : « Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés », parties 1, 2, 3, 4 - les témoignages - et 5 - l’analyse à écouter très attentivement en priorité). Ceci est bien évidemment en mettre en lien avec le reportage cité en référence dans mon précédent post : « La mise à mort du travail », mais c’est également en lien avec certaines situations de souffrance vécu en famille ou à des niveaux interrelationnels plus larges tel que, par exemple, celui du « peuple » avec ses édiles.

Mais le plus important de l’histoire, réside dans le coût de cette souffrance causée par ce phénomène. Il y a plus de deux ans de ça j’avais évalué ce coût entre 78 et 156 milliards d’euros pour la France (fourchette élargie volontairement dans un rapport à destination d’élus pour ne pas trop les effrayer en première lecture) par rapport à des études faîtes dans d’autres pays occidentaux (notamment au CANADA). Un rapport d’information très récent du Sénat (une synthèse ici) fait état d’un coût de 107 milliards d’euros. Il me semble qu’en ces temps d’austérité imposé à la population, cette problématique est suffisamment caractérisée pour être déclarée prioritaire, or, si vous écoutez la cinquième partie du reportage mis en lien, vous pourrez constater qu’il n’en est rien et que nos politiques sont curieusement frappés de « cécité » lorsque l’on aborde ce problème (je peux vous citer les élus qui, à l’Assemblée ou au Sénat, se battent pour faire reconnaître cette réalité ; ils ne sont guère nombreux et se comptent sur les doigts d’une main sur les deux assemblées).

Pour répondre à votre citation d’Alexis de Tocqueville :« Il y a quelque chose d’imparable dans la mécanique électorale, c’est le consentement : le peuple consent à sa propre dominationC’est le mécanisme même de toute escroquerie. Les escrocs sont toujours des gens très séduisants, jamais des affreux qui font peur aux enfants. Ils nous piègent en nous flattant et en détournant la puissance libératrice de notre volonté : “puisque vous votez, vous êtes le souverain”, nous disent-ils » ; je dirais pour ma part que si « le peuple consent à sa propre domination » c’est avant tout parce qu’il a été mis sous « emprise ». Ce que je traiterais dans un prochain article.

Petite précision toutefois : « le mécanisme même de toute escroquerie » est le socle de la théorie de la perversion narcissique (mais je n’ai pas encore évoqué ce fait-là) telle que je l’ai présentée dans 5 de mes articles et non pas telle qu’elle est présentée dans nos médias traditionnels.

Ce qui m’amène à apporter une petite précision concernant ce que vous résumez ainsi : « le peuple est comme un enfant qui cherche la protection d’un père » ; pour ma part je dirais plutôt que le peuple est traité comme un enfant à qui l’on fait croire qu’il a besoin de la protection d’un « père ». Une illusion soigneusement entretenue qui est un puissant moteur contribuant à l’asservissement des populations. Ce qui, du point de vue de la religion judéo-chrétienne, constitue une régression du nouveau testament vers l’ancien. Sous l’impact d’idéologies absconses et grâce à l’avènement des techniques modernes de communication, nous sommes revenus à plus de deux mille ans en arrière du point de vue de nos croyances, même si celles-ci prennent désormais de toutes autres appellations, le fond reste le même : la soumission au père « tout-puissant » qui s’oppose à l’émancipation prêchée par la parole de Jésus (ceci étant à interpréter au sens métaphorique des évangiles dont « ma » lecture adhère aux thèses de René GIRARD surtout en ce qui concerne la violence victimaire et le bouc émissaire).

Pour ce qui est des « mises à jours » concernant les « révolutions » (ou les « guerres ») à mener, les choses peuvent aller très vites à condition de comprendre « les mécanismes de toutes escroquerie » et donc, chapitre important voir central, la relation d’emprise, car nous en sommes tous « victimes » (à des degrés divers).

Cordialement,


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe