bebol 19 avril 2013 11:54

Petite remarque à l’auteure.

Vous dites :"Au risque de sortir un lieu commun, l’omniprésence de l’Internet et des réseaux sociaux, combinée à la démocratisation de la vidéo à travers l’intégration des caméras dans les téléphones portables, a dangereusement banalisé l’acte de déverser ses états d’âme, ou pire, de publier des images et des prises de vues de son quotidien.« 

Ce goût répandu à l’autopromotion chez le lambda ordinaire qui n’a aucun talent particulier mais se sent l’âme d’être suffisamment particulier tel qu’il est pour vouloir montrer sa face, sa vie, son attitude et ses réflexions (ne disons pas »sa pensée") date tout de même de bien avant l’omniprésence d’internet, de ses réseaux sociaux ou des caméras sur portable ; l’ensemble de ces phénomènes n’ayant pas dix ans.
 
Par contre, internet nous permet à tous de nous donner des manières d’importance dont nous n’aurions pas le courage, pour beaucoup d’entre nous, si c’était devant les caméras. Combien les égos qui commentent à grand renfort de références culturelles diverses et si souvent déplacées sous n’importe quel article ? Combien d’articles gribouillés par les uns ou les autres persuadés de détenir là une vérité digne du divin dont ils se sentent l’ultime nécessité de répandre sur les esprits de sots ? Combien de blogs, de comptes facebook où se déversent le quotidien le plus banal, le plus ridiculement inintéressant dont chacun qui en fait état le représente comme un fait suffisamment exceptionnel pour vouloir en faire une information à partager d’urgence avec le plus grand nombre ? etc...
 
Ces émissions de télé ne sont que le reflet de notre société dans laquelle nous en sommes tous à pouvoir nous montrer, nous exposer, nous dévoiler comme étant suffisamment singuliers pour cela, lors même que nous ne le sommes nullement. Les producteurs, animateurs ou que sais-je profitent de cette volonté du lambda de ne plus en être un pour se faire des sous. Lequel est à blâmer en premier ? C’est difficile à dire...
 
Je crois que les deux sont à blâmer de la même manière ; l’un pour n’être pas suffisamment humble pour comprendre qu’il n’a rien à apporter à autrui que cet autrui n’a déjà, l’autre pour profiter du goût du voyeurisme que cet autrui qui regarde a et fait tout pour entretenir, quitte à payer pour cela.
 


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