Philippe VERGNES 7 mai 2013 11:36

Bonjour Bur K,

Merci pour ce billet et les débats très instructifs qu’il a suscité. J’avais une ou deux petites remarques à émettre sur certaines de vos questions, mais l’intervention du « cybersociopathe » les a relégué au dernier plan.

« Cybersociopathe » smiley smiley smiley !

J’y avais pas pensé à celle-là, et pourtant si vous m’avez lu, c’est le sujet central de mes articles ici... qu’il soit « cyber » ou non d’ailleurs.

C’est à ces personnalité là que je me réfère lorsque je parle de « l’empriseur », du « paradoxeur de l’extrème », du p.n. (abréviation de « pervers narcissique » ici, ici et ), du psychopathe, etc. Certains psychanalyste (tel que Saviero Tomasella et son groupe de recherche - le CERP) préfère y voir un prédateur, un parasite, un « tueur d’âme », etc. D’autre le nomme le tanatophore, le nécrophile (non pas pour son attirance sexuelle pour les cadavres, mais pour sa destructivité, c’est ainsi qu’Hitler a été décrit par Erich FROMM dans son ouvrage sur « La passion de détruite : anatomie de la destructivité humaine ») ou encore le manipula-tueur, etc. J’ai aussi retrouvé des descriptions de telles personnalité sous l’appelation « Les gens du mensonges » (Scott PECK), de SOB (acronyme de « Séductive Opérational Bully » - que l’on peut traduire par « harceleur séduisant opérationel » - et de « Son Of a Bitch » - est-il besoin de traduire ?) sous la plume de Manfred KETS DE VRIES, professeur néerlandais internationalement reconnu pour ses recherches sur le leadership, et auteur de plusieurs ouvrages de références sur le sujet, que j’avais découvert lorsque le documentaire « Je suis un psychopathe » de Ian WALKER était passé à la télé en 2008 (son article est paru en anglais sur le site de l’INSEAD - visible ici) c’est dire si ce problème commence à sérieusement questionner. Ce dernier auteur nous ramène dans le vif du sujet de votre article et de la nécessité impérieuse de s’affranchir du « chef ». A ce titre, certains commentaires sont réellement éclairants tant cette « émancipation » n’est pas accessible à certains.

Bref, la liste des textes qui à travers les siècles se sont penchées sur ce cas d’espèce est si longue que j’ose affirmer que ce problème majeur a suscité le plus d’écrits, d’analyses, d’études, de commentaires, de contes, de récits ou de mythes, etc. depuis la naissance de l’humanité et l’invention de la calligraphie et de l’écriture.

Je vous fais ici un copié/collé de la conclusion de mon troisième article sur ce thème (« Comment reconnaître un pervers narcissique manipula-tueur ») où les commentaires en disent long sur la dénégation (les attaques de certains et l’ignorance des autres) qui existe dans notre société face à ce problème que je qualifie de « fléau social » : « En développant une recherche qui avait déjà fourni la substance d’un livre important[5], les auteurs étendent et approfondissent leur réflexion sur les objectifs, les méthodes et les limites de la psychothérapie dans un domaine proche de celui des psychoses, mais auquel la destructivité, sous des formes diverses et surtout masquées, confère un caractère que l’humanité s’est toujours représenté sous la figure du Mal. Tous les mythes nés de l’expérience en parlent avec des métaphores où figure la description détaillée et d’une pertinence surprenante des processus pervers démontrés et analysés par les auteurs. Nous y reconnaissons les stratégies du Diable, grand séducteur et manipulateur, celui qui inverse les valeurs et multiplie les faux-semblants pour prendre possession de ses victimes et en faire ses adeptes. Il jouit de répandre le Mal et son rire éclate sur le malheur du monde. Au XVIe siècle, Ambroise PARÉ, le plus grand médecin de son temps et père de la chirurgie moderne, pensait que les enchanteurs “par des moyens subtils et inconnus” corrompaient le corps, l’entendement, la santé et la vie des humains. En 1565, Hans WIER (WEYER), médecin de Guillaume IV, duc de Clèves, divise l’opinion de son temps en affirmant que sorciers et sorcières ne sont pas possédés du Diable mais des malades, leur conférant ainsi pour la première fois le statut de sujet. Dès lors, la malfaisance sera d’origine humaine. Mais pour exorciser l’humain dans l’homme, nous avons maintenant des récits laïques évoquant à la façon des cauchemars toute une troupe de morts-vivants se nourrissant de la vie d’autrui : vampires et goules, zombie et robots destructeurs, envahisseurs venus d’un autre monde sous une apparence humaine, etc. Ces fictions naïves et pourtant si fidèles au processus pervers analysé par les auteurs sont à la science ce que les invocations chamaniques sont à la réalité : une prise de pouvoir illusoire et rassurante. C’est maintenant par l’analyse des structures et des processus relationnels pervers, de leur origine et de leur fonctionnement, sur la base d’observations cliniques rigoureuses que peut se développer une prévention et que s’élaborent des perspectives thérapeutiques dans ce domaine. Ce dévoilement nous inspire à maintes reprises un sentiment d’évidence surprenant : comment ne l’avions-nous pas compris ? Et surtout pourquoi ? »

Bien à vous smiley


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