kamizole (---.---.157.158) 15 octobre 2006 07:26

quelques remarques...

Il ne faut pas confondre abusivement philosophie et métaphysique, du moins à partir de Kant (puisque la critique de la raison pure est une démolition en règle de la prétention métaphysique à trouver Dieu et l’intelligibilité du monde au-delà de l’expérience).

Ce qui ne veut pas dire que la raison n’ait pas sa part (on se souviendra que Descartes (« règles pour la direction de l’esprit » et « discours de la méthode ») et Spinoza (« traité de réforme de l’entendement ») ont étudié les conditions de validité du raisonnement. On se gardera d’oublier que dans le « Traité théologico politique » Spinoza affirme que si une « vérité » religieuse est contraire à la raison il faut l’écarter.

Thomas d’Aquin : « la foi seule établit que le monde n’a pas toujours existé et cela ne peut être prouvé de manière démonstrative ».

Je ne suis pas persuadée que la foi soit un acte uniquement intime. L’Eglise (le temple, la synagoque, la mosquée, toutes les « autorités » religieuses) ont fixé un corpus de dogmes. On y croit plus ou moins selon les époques. Hier on brûlait les hérétiques et les sorciers. Les Marannes pouvaient être convertis au catholicisme et cependant rester fidèles au fond de leur coeur à la foi juive.

Il y eut des périodes fastes au Moyen-Age où il existait un dialogue fécond entre philosophes et religieux des 3 religions monothéistes.

Le lien entre elles est précisément le « logos » grec, la raison, particulièrement aristotélicienne... Al-Farabi, Avicenne, Averroes pour les musulmans, Maïmonide pour les juifs, « qui pensait en grec, écrivait en arabe et priait en hébreu » (Maurice Ruben Hayoun).

Mais autant ce fut vrai dans l’Andalousie des Almoravides autant on peut comparer de nos jours l’islamisme radical et sanguinaire à la déferlante Almohade... (après 1130).

Même intolérance, même fanatisme, même volonté de tout faire plier à la loi musulmane, d’y soumettre le monde entier, de convertir de gré ou de force.

Notons que de leur côté les catholiques firent la même chose après la « reconquista » et les croisades. Contre les musulmans et contre les juifs.

Il ne suffit pas de savoir ce que Paléologue II a dit mais il conviendrait de connaître la réponse de son interlocuteur (peut-être quelque érudit(e) nous l’apprendra si le fait est connu ?).

Le Nouveau Testament ne contient sans doute aucun appel à la guerre sainte (contrairement à de nombreux textes de l’Ancien Testament).

Mais en revanche, la « pratique » n’en a pas été avare ! Et on se demandera avec beaucoup d’à propos ce que la « raison » y prenait comme part...


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