L’Ankou 6 juin 2013 18:05

@Bur K : Merci du compliment mais j’ai pris la mauvaise habitude de construire mes arguments par la controverse, et la critique d’une pensée que j’estime inaccomplie. Solution de facilité peut-être, mais qui me permet de m’exprimer, là où la rédaction d’un article sans un support à critiquer finit par m’amener au silence et au renoncement devant la complexité de la tâche. Désolé de vous décevoir, mais vous devrez continuez à ne me lire qu’en commentaire.

@Roungalashinga (commentaire de 15:35)

Je ne peux que vous inciter à la prudence quand vous invoquez des vérités intemporelles, immémoriales, absolues et « de toute éternité ».

Il se trouve, sans aller sous des lattitudes très lointaines, que les braves celtes que nous nous reconnaissons comme ancêtres culturels, pratiquaient un matricarcat éclairé et parfaitement respectable. Joyeux fêtards comme nous le sommes encore un peu, ils n’hésitaient pas à honorer des divinités dédiées à la fécondité dans des conditions telles que les enfants nés neuf mois plus tard auraient eu bien du mal à identifier de quel père ils sont nés. Comprenez bien, dans ces conditions, que cette société traditionnelle ne pouvait pas fonctionner en liant indissociablement le mariage et la procréation. Et il s’agissait bien de nos aieux.

De la mère, on était sûr. Les titres, biens, honneurs et autres se transmettaient donc par la mère. Le père... par défaut, c’était le mari de la mère, et si c’était une erreur, on faisait comme si on ne l’avait pas vu...

Voilà donc une grande civilisation, dont on découvre progressivement les raffinements qui, à l’opposé de ce que vous dites (pour autant que je le sache, n’étant ni historien ni anthropologue), atténue grandement votre vision d’un couple parfait ayant existé de tous temps et en tous lieux.

Ce n’est qu’avec la conquête romaine, hiérarchisée, machiste, disciplinée et souvent violente, que les bâtards furent ainsi déconsidérés. Quand à les considérer comme des « anomalies monstueuses », je suppose qu’il aura fallu attendre que l’autoritarisme romain se double d’un moralisme chrétien pour en arriver là. Aupraravant, les relations hors mariage étaient moins honies que vous ne le supposez. Peut-être en reste-t-il encore cette bienveillance française pour les frasques extra-conjugales, qui firent à nos yeux de Clinton un être plus sympathique que condamnable.

J’ajoute que sous d’autres lattitudes, le mariage prend d’autres formes encore, y compris la polygamie. Ce n’est pas pour m’en faire le promoteur, mais juste pour démentire votre fable d’un modèle universeml du mariage.

Il me semble aussi que les société grècques antiques ne promouvaient pas que les relations hétérosexuelles, qu’en d’autres temps, la pénurie d’hommes aux sortir des guerres mondiales obligeaient sans doute à des compromis sur la mise en commun des procréateurs, et que le mariage n’a eu que très récemment valeur d’union entre deux personnes, ayant longtemps constitué plutôt un traité de paix et d’alliance entre deux clans ou entre deux familles.

Il est donc particulièrement risqué d’extrapoler sur les représentations fantasmatiques des mariages du passé. Sans même aller très loin, je rappelle que la femme, mineure, se mariait pour que la gestion de ses biens passe de son père à son mari, et que la loi exigeait d’elle fidélité et soumission, quand le mari, lui, n’était assujetti à rien de tel.

Non seulement le mariage a déjà évolué mainte fois, mais la représentation idéalisée que vous en avez n’est finalement que très récente.

Ce que j’avais peut-être du mal à prouver, j’espère au moins avoir pu renverser les preuves contraires que vous vous êtes efforcé de me présenter. Merci, au moins, pour ça.


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