Philippe Astor Philippe Astor 27 septembre 2006 18:31

Forest, ce que je qualifie de franco-français, c’est cette tendance à s’arquebouter sur des positions purement idéologiques, pas la nature oligopolistique de l’économie d’aujourd’hui.

Je suis bien conscient que le mot « libéralisme » est désormais contaminé et désigne quelque chose qui n’a rien à voir avec son sens originel. Mais je ne pense pas que ce soit irréductible.

Cela dit, ce qui m’importe, ce n’est pas tant de réhabiliter ce mot que de proner un plus grand libéralisme politique en France, au sens propre, c’est à dire plus de démocratie, plus de participation citoyenne, plus de dialogue, et une plus grande ouverture d’esprit aux idées et aux points de vue des autres, de part et d’autre de l’échiquier politique.

Je trouve par exemple votre dialogue avec Sylvain sur la question de l’énergie plutôt constructif, je dirais même éclairant. Je ne milite pas pour que la solution adoptée soit plus ou moins « libérale », au sens dévoyé du terme, mais pour que les décisions qui sont prises soient le fruit d’un vrai débat démocratique.

Pour vous citer un exemple, j’ai personnellement tiré beaucoup d’enseignements du débat sur le TCE, même s’il a abouti au Non, et alors que j’étais un farouche partisan du oui, au point d’aller en discuter avec des communistes au sein de leur cellule de quartier. Ce fut d’ailleurs très enrichissant pour tout le monde, sauf pour un ou deux imbéciles sur une centaine de personnes (dont 99 partisans du non).

Aujourd’hui j’ai accepté le non et j’ai compris ses raisons, mais je ne suis dupe sur aucun des mensonges politiques qui ont été proférés de part et d’autre pendant la campagne, sur les insuffisances du dossier européen, sur les arrière-pensées de certains défenseurs du TCE, etc.

Personnellement, j’étais d’ailleurs partisan d’un traité purement constitutionnel et d’un référendum à l’échelle européenne. Je saurai, la prochaine fois, sur quel terrain amener la discussion pour que les choses avancent. Et si ce n’est pas mon avis qui l’emporte, au moins aurai-je pu le faire valoir dans le cadre d’un véritable débat démocratique.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe