Pyrathome Pyrathome 3 juillet 2013 22:36

http://www.michelcollon.info/Francois-Hollande-et-le-monde-des.html

François Hollande et le monde des affaires, quand le CAC40

prépare l’Alternance.
Geoffrey Geuens

 

 Article du :

18 janvier 2012

 

En choisissant comme Directeur de Campagne le

vice-président du Cercle de l’Industrie – Lobby réunissant

les PDG des principaux groupes industriels français –

le candidat de la gauche de droite aux prochaines

élections présidentielles a envoyé un signal, on ne peut plus

clair, aux marchés financiers :

 l’Alternance ne constituera pas une menace, bien au contraire,

pour les classes possédantes.
 
Après José Sócrates,
 José Luis Zapatero,
George Papandréou et Elio Di Rupo,François Hollande

sera-t-il le prochain dirigeant socialiste à prétexter la « crise

des dettes publiques » pour imposer aux travailleurs l’austérité

et la régression sociale ?

 Au vu du pédigrée de ses responsables de campagne, il y a tout

lieu de le craindre :

 c’est que les principaux conseillers dudit candidat se signalent

par leur proximité avec le monde des affaires et leur volonté

de rassurer l’Europe des marchés.
 

A moins de quatre mois des élections, un passage en revue

des troupes s’imposait.


Pierre Moscovici (directeur de campagne)

Ex-ministre en charge des Affaires européennes dans

le gouvernement de Lionel Jospin, Pierre Moscovici est

Vice-président du Cercle de l’Industrie.

Ce Lobby, représentant les intérêts des trusts français

à l’échelle européenne, a été créé en 1993 par

Raymond Lévy, alors président de Renault, et

Dominique Strauss-Kahn, qui venait tout juste de quitter

le ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur.
 

Partenaire du MEDEF, de l’Institut de l’Entreprise et de la

Table ronde des Industriels européens,

le Cercle de l’Industrie s’est doté du conseil d’administration

bipartisan suivant :

Denis Ranque (président)
Administrateur de CMA-CGM, de Saint-Gobain et du

Fonds Stratégique d’Investissement français ;

ex-PDG de Thalès

Pierre Moscovici (vice-président)

Membre du Parti socialiste, ancien ministre chargé des

Affaires européennes (1997-2002)

 

Alain Lamassoure (vice-président)

Membre de l’UMP, ancien ministre chargé des

Affaires européennes (1993-95)

Jean-Yves Naouri (trésorier)

Directeur des opérations du groupe Publicis.

Son frère, Jean-Charles Naouri, a été directeur de cabinet

de Bérégovoy à Bercy et associé-gérant de Rothschild & Cie

Banque, avant de prendre le contrôle du groupe de distribution

Casino, et de devenir l’une des plus importantes fortunes

de France estimée, en 2011, à 883 millions d’euros par le

magazine écofi Challenges.

 

Jean-Charles Naouri est aussi conseiller de la

Banque de France, administrateur de Rothschild & Cie Banque

et de Fimalac.

Cette dernière holding, chapeautant l’agence de notation

Fitch Ratings, appartient à un proche de Laurent Fabius :

Marc Ladreit de Lacharrière.

Benoît Potier (administrateur)
PDG d’Air Liquide, administrateur de Danone et de Michelin,
vice-président de la Table ronde des Industriels européens

Louis Gallois (administrateur)
PDG d’EADS, administrateur de Michelin, ex-directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement au ministère de la Défense

Pierre-André de Chalendar (administrateur)
PDG de Saint-Gobain,
 administrateur de Veolia Environnement

Pierre Gadonneix (administrateur)
Président d’honneur d’EDF,
 ex-administrateur de
France Télécom,
Elf-Erap,
Usinor,
Renault

Bertrand Collomb (administrateur)
Administrateur des sociétés
 Total,
DuPont et
Reuters Founders Share Company,
 conseiller de la Banque de France,
 président d’honneur de Lafarge et
 ex-vice-président d’Unilever

Michel Sapin (responsable du projet présidentiel)

Ancien ministre délégué à la Justice (1991-92),
ministre de l’Économie et des Finances (1992-93), et
 ministre de la Fonction publique
et de la Réforme de l’État (2000-02),
Michel Sapin pourra, en cas de victoire à la présidentielle,

s’appuyer sur ses ex-conseillers :

Thierry Aulagnon (directeur de cabinet à Bercy) est

membre du comité de direction de la Société générale ;

Eric Lombard (conseiller technique à Bercy) est président

de BNP Paribas Cardif et du

Groupement français des Bancassureurs ;

quant à Godefroy Beauvallet(conseiller e-Government au

ministère de la Fonction publique),

il dirige actuellement le Fonds Axa pour la Recherche.

Les conseillers économiques de François Hollande (1)


Elie Cohen

Directeur de recherche au CNRS et à Sciences Po,

membre du Conseil d’analyse économique auprès du

Premier ministre, il est aussi administrateur des firmes

EDF Energies Nouvelles, Steria et PagesJaunes,

ex-administrateur d’Orange et Vigeo.

Jean-Hervé Lorenzi

Professeur à l’Université Paris-Dauphine,
président du Cercle des économistes,
membre du Conseil d’analyse économique auprès du

Premier ministre,

ex-conseiller du président du Groupe Havas et du Premier ministre socialiste Edith Cresson,
 
actuel administrateur de BNP Paribas Assurances,
 de la Cie financière Edmond de Rothschild,
et membre du conseil d’orientation de l’Institut Montaigne, think tank créé par Claude Bébéar (Axa).

Jean-Paul Fitoussi

Président de l’Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE),
membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre,
ex-coordonnateur de la « Commission sur la performance économique et le progrès social » – lancée à l’initiative
 du président Sarkozy –

 et président de la sous-commission de la « Commission des Nations-Unies sur la Réforme du système monétaire
 et financier international »,
ce chroniqueur du Monde et de La Republicca est aussi

administrateur du trust financier italien Sanpaolo IMI, de Telecom Italia et de Banca Sella Holding.

Emmanuel Macron

Ancien membre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » – installée par le président Sarkozy –

et actuel associé-gérant chez Rothschild & Cie Banque.

Stéphane Boujnah
Ex-membre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » et
conseiller de Dominique Strauss-Kahn à Bercy,

 il est aujourd’hui le patron de la branche française du Groupe Financier espagnol Santander.

Forts de leurs positions dans le monde des mass-médias (Libé, Le Nouvel Observateur, Le Monde), les jeunes loups
 du capitalisme à la française sont désormais en mesure de faire coup double :

dénoncer, à longueur de chroniques ampoulées, les « excès » des marchés financiers, tout en bénéficiant des profits symboliques
 et, plus encore, matériels associés à leur statut de dirigeants de la haute banque et de la grande industrie.

Un économiste tel que Daniel Cohen – membre de l’équipe de campagne de Martine Aubry – a
 pu ainsi prêcher la bonne parole « régulationniste » dans l’émission de France Télévisions « Fric, Krach et gueule de bois »,
à l’appui de poncifs sur les traders fous, l’aveuglement libéral et la droite de Reagan et Thatcher, sans que Pierre Arditi,
animateur de la soirée, ne juge bon de préciser que cet éditorialiste au Monde siégeait, au même moment, à la banque
d’affaires Lazard, au conseil scientifique de la Fondation Jean-Jaurès et au think tank « A Gauche, en Europe », une boîte à
idées sociale-libérale créée par Rocard, Strauss-Kahn et Moscovici.

La boucle est bouclée.
(1) Pour plus d’informations sur la contribution apportée par ces économistes à la campagne de François Hollande, lire
 
Fanny Guinochet et
 
Gaëlle Macke,

« Ces économistes et ces patrons qui soutiennent François Hollande », Challenges, 16 octobre 2011.
Pour en savoir plus sur les travaux de Geoffrey Geuens, vous pouvez lire son ouvrage, La finance imaginaire, aux éditions Aden :
 http://www.aden.be/index.php ? ....


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