jack mandon jack mandon 4 septembre 2013 07:46

Un autre témoignage qui souligne la phrase d’introduction de Jaurès,

Eric Denécé, président du CF2R, au Temps d’Algérie :

« Les armes chimiques, c’est un montage total »

Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) démontre, dans cet entretien, arguments des plus solides à l’appui, que l’affaire de « l’utilisation des armes chimiques » en Syrie est un « montage total ». Il démontre également que « tout est entièrement faux » dans cette affaire, et qu’il s’agit d’« une nouvelle campagne de grande envergure pour déstabiliser le régime ». 

Le Temps d’Algérie : Que pensez-vous des accusations selon lesquelles le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre la population ?
Eric Denécé : Une nouvelle fois, je suis convaincu qu’il s’agit d’un montage total, tout est entièrement faux. C’est une nouvelle campagne de grande envergure pour déstabiliser le régime, les vidéos sont grossières, c’est de la mise en scène, tout est orchestré.

Est-il logique que le gouvernement syrien recourt aux armes chimiques alors que des inspecteurs de l’ONU se trouvaient en Syrie ?
Le bombardement (2 bombes selon mes sources locales) a eu lieu dans la banlieue de Damas, à quelques kilomètres du palais présidentiel. Or, nous savons tous que les gaz sont volatiles et auraient pu atteindre le palais. L’armée syrienne n’aurait jamais fait cela sauf à vouloir liquider le Président ! De plus, il y a toujours à Damas des inspecteurs de l’ONU (dont un inspecteur suédois qui était en Irak avant 2003) qui sont à l’hôtel et qui peuvent voir et vérifier. Le bombardement, très vraisemblablement organisé par les salafistes, comprenait un gaz primaire, pas très professionnel.

Expliquez-nous !
Le(s) produits(s) employé(s) ne semble(nt) pas correspondre à du sarin « militaire », mais plutôt à du gaz car les victimes ont eu des problèmes de respiration. Il m’a été dit qu’une centaine de soldats de l’armée loyaliste ont été contaminés, certains gravement. Mes sources confirment qu’un raid de l’armée de Damas a trouvé les substances. De plus, les vecteurs présentés par la presse ne ressemblent à aucun modèle connu. Cela pourrait confirmer leur origine artisanale, donc terroriste.

Il y a eu également accord donné aux inspecteurs de l’ONU d’aller vérifier sur place… Le régime a donné l’autorisation aux inspecteurs de l’ONU d’aller vérifier sur place, mais à leurs risques et périls car c’est un quartier contrôlé par les djihadistes.

N’oublions pas qu’au printemps dernier, une première enquête, qui avait conclu à la responsabilité des salafistes, a été enterrée par l’ONU car cela n’allait pas dans le sens de ce que voulaient Washington, Londres et Paris. Heureusement, Carla Del Ponte a eu le courage de révéler le pot aux roses… Pourtant, on essaie de nous rejouer aujourd’hui la même comédie.

Pourquoi toute cette manipulation et cet acharnement à aller à contre-sens de la vérité ?
Les puissances occidentales (USA, France, Royaume-Uni) ont décidé d’avoir la peau de Bachar, comme elles ont eu celle de Khadafi… avec les conséquences que l’on sait. Mais là, la situation est différente, car l’Iran et la Russie sont impliqués.

L’Arabie saoudite a tenté sans succès de corrompre la Russie…
Les Saoudiens ont essayé de corrompre les Russes en leur proposant un énorme deal pétrolier s’ils acceptaient de lâcher Bachar… Mais cela n’a pas marché. Finalement, ce qui est le plus toxique, ce sont la politique et les médias occidentaux et arabes… bien plus que les gaz ! Et je n’ai pas de raison ni d’intérêt de défendre Bachar. Je suis en revanche très préoccupé par l’irresponsabilité des Occidentaux.

Entretien réalisé par Mounir Abi


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